Tue 21-May-2024

Bombes non explosées…L’étape la plus dangereuse après la guerre.

mardi 30-avril-2024

Gaza – Centre d’information palestinien

Ce ne sont pas des bombes à retardement, mais elles peuvent exploser à tout moment. Ce sont les restes de roquettes et d’obus résultant des bombardements barbares menés par les forces d’occupation sur la bande de Gaza, tout au long des sept mois de guerre, qui pourraient constituer une catastrophe et le plus grand défi qui menace la vie des Palestiniens après la fin de la guerre. Ces restes explosifs non explosés sont répartis dans toute la bande de Gaza, dans les champs, les écoles et sous les décombres des bâtiments démolis. Certains missiles ont même pénétré le sol et se sont déposés sous sa surface sans exploser.

La bande de Gaza a été soumise à plusieurs bombardements de guerre au cours des dernières décennies, ce qui signifie qu’avant la guerre actuelle, il y avait déjà un problème lié aux déchets explosifs dans certaines zones, notant que les habitants de Gaza n’ont pas les capacités nécessaires pour les éliminer. Surtout que ces déchets sont eux-mêmes mortels.

Alerte internationale

Les Nations Unies ont averti que Gaza traversait « l’étape la plus dangereuse », en raison de la présence de grandes quantités de bombes non explosées suite à l’agression néonazie en cours contre la bande. C’est ce qu’a déclaré le directeur du Programme d’action antimines des Nations Unies en Palestine, Mungo Birch, hier lundi, lors de la 27e réunion des responsables de l’action antimines et des conseillers des Nations Unies, qui s’est tenue à Genève. Birch a averti que la plupart des incidents se produiraient lorsque les déplacés commenceraient à retourner vers le nord de Gaza, car ils ne connaissent pas l’emplacement de ces bombes non explosées. Le directeur du « programme du Service de lutte antimines des Nations Unies » a souligné la nécessité d’une formation aux risques lorsque les gens commenceront à retourner dans le nord de la bande de Gaza. Ses préoccupations ont été partagées par le secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, qui a exprimé son soutien à l’équipe de lutte antimines des Nations Unies dans ses efforts humanitaires et son travail d’évaluation des risques.

3 000 bombes non explosées

L’organisation humanitaire internationale « Handicap International » a annoncé que l’entité sioniste a largué 45 000 bombes sur la bande de Gaza du 7 octobre jusqu’à la mi-janvier seulement, expliquant qu’au moins 3 000 d’entre elles n’ont pas explosé, ce qui constitue une menace pour les habitants de la bande assiégée. Radio France Internationale a cité Jean-Pierre Delomier, directeur adjoint des opérations internationales, disant que son organisation attend un cessez-le-feu à Gaza pour avoir une vision claire sur cette question et commencer le travail de retrait des mines et des bombes laissées par la guerre. Le Washington Post a cité Charles Burch, un expert en déminage du « Service de lutte antimines des Nations Unies », qui aurait déclaré en décembre dernier que Gaza était remplie de centaines, voire de milliers, de munitions non explosées, allant de roquettes de fortune aux munitions de haute technologie fournies par les États-Unis à Israël, selon le le Washington Post, ajoutant que « la pollution sera incroyable, comme s’il s’agissait d’une scène de la Seconde Guerre mondiale ».

Des risques pour des générations

Birch, qui s’est rendu à Gaza au plus fort de la campagne de bombardements israéliens, a déclaré que ces munitions non explosées pourraient constituer la menace la plus répandue, car elles persisteront longtemps après la guerre et représenteront des risques pour les civils pendant des générations. Il a ajouté que même en période de paix relative à Gaza, les bombes restantes des précédentes séries de combats tuaient et mutilaient régulièrement, et le problème s’aggrave désormais de façon exponentielle. L’agression sioniste en cours contre Gaza, depuis le 7 octobre, a laissé derrière elle des millions de tonnes de décombres de bâtiments effondrés remplis de munitions non explosives, qui prendront plus d’une décennie pour être enlevés, selon ce que rapporte le journal britannique « The Guardian », citant un haut responsable du déminage des Nations Unies.

Per Lodhamar, ancien directeur de l’Agence de lutte contre les mines des Nations Unies en Irak, a déclaré que la guerre israélienne contre Gaza a laissé 37 millions de tonnes de débris, la plupart remplis de bombes non explosées, dont l’enlèvement pourrait prendre plus d’une décennie. Lodhamar a ajouté, lors d’une récente conférence de presse à Genève, qu’après près de sept mois de guerre, il y a en moyenne 300 kilogrammes de décombres par mètre carré de terre à Gaza. Le responsable de l’ONU a averti que sur la base de la quantité actuelle de décombres à Gaza et en supposant la disponibilité de 100 camions pour transporter les décombres, nous parlons de 14 années de travail pour enlever ces décombres.

Le journal américain The Washington Post a averti dans un rapport publié en décembre dernier que les bombardements sionistes, qui ont réduit en poussière des quartiers entiers de Gaza, avaient rendu certaines parties de la bande de Gaza dangereuses pendant des années en raison de bombes non explosées. Le rapport explique que la guerre, quelle que soit sa durée, n’est qu’un début, soulignant que les bâtiments ont été rasés, les infrastructures ont été détruites, y compris les réseaux d’eau et d’égouts, et que de nombreuses armes utilisées à Gaza, notamment le phosphore blanc, pourrait s’infiltrer dans l’eau.

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