Sun 19-May-2024

Sous la politique française maccarthyste, la solidarité avec la Palestine est devenue un crime.

mardi 23-avril-2024

Paris – Centre d’Information Palestinien

Le site français Media Part a publié un rapport dans lequel il aborde la question du nouveau maccarthysme qui commence à s’installer en France et la manière dont les autorités françaises réagissent aux manifestations de solidarité avec la Palestine qui se propagent dans tout le pays.

Le rapport explique que la solidarité avec la Palestine est devenue un crime et que si quelqu’un exprime sa solidarité par la parole, l’écriture ou une quelconque autre manifestation, il sera puni soit par une convocation à la police, soit par une condamnation pénale, soit par une interdiction préalable, ce qui laisse présager un danger pour  les valeurs démocratiques, selon le rapport. Le maccarthysme est défini comme un comportement fondé sur l’accusation d’autrui de conspiration et de trahison sans prêter attention aux preuves. Le rapport, rédigé par l’ancien directeur du site Edwy Plinel, indique que le gouvernement français a envoyé aux gouverneurs, aux procureurs et aux policiers un message déclarant que « faire preuve de solidarité avec la Palestine est un crime potentiel ».

À l’heure où les groupes extrémistes pro-israéliens prospèrent sans la moindre perturbation, le simple soupçon de soutien au Hamas ou de remise en question de la légitimité de l’entité sioniste est un prétexte pour faire taire, intimider ou stigmatiser les voix qui luttent pour la cause palestinienne, et l’accusation est prête : terrorisme ou l’antisémitisme.

Criminalisation de la pensée

 Un exemple concret est la condamnation à un an de prison avec sursis contre un syndicaliste de l’Union générale du travail pour une simple publication. Le tribunal a justifié sa décision en affirmant que le condamné « avait l’intention de dénoncer cette spirale meurtrière de l’occupation » qui engendrerai une contre-violence. Cette décision confirme les inquiétudes de nombreuses personnalités syndicales qui mettaient en garde contre « l’assimilation de toute protestation politique ou sociale au terrorisme ». Dans le même contexte, l’avocate franco-palestinienne Rima Hassan a été convoquée en raison de la réunion spéciale sur la Palestine qu’elle devait tenir à Lille, en France, ce qui a inquiété son avocat Vincent Bringarth de « la distorsion du crime » de glorifier le terrorisme en une criminalisation claire de la pensée. L’avocat français a condamné le climat général qui tend à faire taire les voix réclamant la protection des droits des Palestiniens et condamnant les violations de l’occupation dans la bande de Gaza.

Le même jour, le tribunal administratif s’est alarmé de « l’atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de manifester » et a annulé la décision du directeur de la police de Paris d’interdire une marche contre le racisme et l’islamophobie et de protéger tous enfants, au motif qu’il « contient des slogans antisémites », et a confirmé que le tribunal a estimé que les organisateurs envisageaient « d’empêcher tout discours antisémite ».

L’auteur estime que la Palestine dans ce contexte n’est qu’un prétexte pour minimiser les questions discriminatoires et importer en France le choc des civilisations, ce qui non seulement conduit à la destruction de la démocratie en violant ses libertés fondamentales, mais nuit également à la France en premier lieu, en perturbant la diversité dont jouissent ses habitants, comme si elle vivait le « maccarthysme américain du début des années 1950 ».

Politique de la peur

 L’écrivain estime que le maccarthysme a aveuglé les États-Unis, ce qui a conduit à la violation de tous les principes, les valeurs et la démocratie. Il a expliqué que la « politique de la peur » a caractérisé la réaction des États-Unis après les attentats du 11 septembre, en rappelant la prison de Guantanamo et l’invasion militaire de l’Irak basée sur un mensonge médiatique, qui a conduit à une brutalité effrénée dans les relations internationales, dont le monde paie encore aujourd’hui le prix. Commentant la comparaison entre l’attaque du Hamas et les attentats du 11 septembre comme menace existentielle pour Israël, l’auteur explique que l’appareil politico-militaire sioniste a réédité la « politique de la peur » en infligeant d’horribles punitions collectives au peuple palestinien, sans garantir ainsi l’avenir sécuritaire même de l’entité sioniste, mais plutôt l’augmenter.

L’auteur conclut que l’incapacité à résoudre la question palestinienne est la raison de cette situation très dangereuse, soulignant que tant qu’il n’y aura pas de fin à l’injustice permanente, longue et répétée contre le peuple palestinien, et aussi longtemps que son droit à vivre Dans un État souverain, aucun des deux peuples ne pourra vivre en sécurité pour lui-même, ni vivre tranquillement avec les autres. L’écrivain conclut son rapport en affirmant que toute forme de solidarité avec la Palestine est légitime, ne serait-ce que pour sauver le principe démocratique de la liberté de pensée et du droit à la critique, qui est une nécessité  politique face à la menace autoritaire en France comme il l’a dit.

Lien court:

Copied