Gaza – Centre Palestinien d’Information

Après 18 mois d’agression sioniste contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, après les assassinats et les blessures d’environ 170 000 citoyens, dont une majorité de femmes et d’enfants, et après la destruction systématique de Gaza, réduite à l’état de ville fantôme inhabitable, le président de l’ « Autorité » palestinienne Mahmoud Abbas est enfin sorti de son long silence pour mettre fin à la crise de son peuple assiégé et massacré… par une seule phrase adressée à la Résistance palestinienne : « Fils de chien… libérez les otages ! ».
Abbas, après des mois de silence et d’inaction face au génocide, a finalement pris la parole avec un ton qui semblait compatissant envers le peuple palestinien, mais qui n’a pas pu cacher sa violence verbale contre la Résistance – qu’il accuse d’être responsable des souffrances de Gaza –, leur lançant : « Coupez-leur les prétextes… débarrassez-nous de cette histoire ! ».
Ces déclarations ont été faites lors d’un discours prononcé à l’ouverture de la 32e session du Conseil central palestinien à Ramallah, mercredi 23 avril 2025, en l’absence de plusieurs factions:
Le Hamas, le Jihad islamique ,l’Initiative palestinienne, le front populaire, l’alliance des forces palestiniennes, et aussi le front démocratique qui s’est retiré dés la première seance. alors même que l’un des objectifs affichés de cette réunion était l’unité nationale.

Les insultes directes sont sorties de la bouche de Abbas sans hésitation, alors que lorsqu’il a voulu parler des prisonniers sionistes, il s’est retenu de poursuivre ses injures. Une scène révélatrice d’un homme qui prétend représenter son peuple mais ose l’insulter, alors qu’il n’a pas le courage de tenir le même discours envers ceux qui occupent sa terre et massacrent son peuple.
Une vague de colère
Les propos d’Abbas ont provoqué une tempête de colère et de débat parmi les militants, chercheurs et utilisateurs des réseaux sociaux, jugés insultants envers le peuple palestinien et sa Résistance. Abbas rejette entièrement la responsabilité sur les factions de la Résistance, sans aucune accusation envers l’entité sioniste qui mène un génocide depuis plus d’un an et demi.


« « Fils de chien », libérez les otages pour enlever les prétextes du génocide ? D’accord, mais que doivent libérer « les fils de la soumission » pour arrêter le nettoyage ethnique, l’expansion coloniale et les meurtres quotidiens ? », a commenté Rami Abdo, fondateur de l’Observatoire méditerranéen des droits de l’Homme.
Il a ajouté sur son compte X (ex-Twitter) que la question n’a jamais été celle des otages, mais bien celle d’une occupation qui cherche à exterminer un peuple et voler une terre.
« Des déclarations insultantes »

Le chercheur et journaliste spécialisé en analyse stratégique, Wissam Afifi, a réagi au discours d’Abbas en déclarant : « Un homme qui a vieilli en politique comme un oiseau vieillit en cage, comptant ses jours en maudissant ceux qui ont brisé les barreaux et se sont envolés. »
Sur X, il a ajouté : « Abbas traite la Résistance de « fils de chien », comme si l’impuissance, quand elle s’empare de l’homme, ne lui laissait que l’insulte comme dernière munition après avoir épuisé les armes et la logique. »
Et de poursuivre : « Monsieur le Président, ni la Nakba (1948) n’a été un choix, ni la Naksa (1967) une ruse, ni la Résistance de Gaza un acte futile… C’est l’histoire d’un peuple qui déblaie les décombres de ses enfants pendant que vous, vous élevez le plafond de la coordination sécuritaire. »
Afifi a conclu : « Abbas, qui s’est blessé le flanc à force de s’asseoir sur des chaises, n’a plus que ce cri : « Libérez les otages ». Quant à la patrie tout entière, devenue otage de l’occupation, cela ne le concerne plus. »
Un autre internaute a tweeté : « Par Dieu, aucun Palestinien ne peut être fier d’avoir un tel président. Il omet de condamner l’ennemi du peuple palestinien, qui sabote l’échange de prisonniers (selon les médiateurs), pour attaquer le Hamas avec un langage vulgaire, indigne d’un leader national. »
Un autre a ajouté : « Mahmoud Abbas est l’une des raisons de la perte des droits palestiniens et un acteur clé de la consolidation de l’occupation. Il n’est pas digne de représenter la cause palestinienne. La fin de l’occupation commence par la fin de son règne. »
« Et la Cisjordanie, alors ? »

En accusant le Hamas d’être responsable du désastre à Gaza depuis le 7 octobre, Abbas s’est mis dans une position intenable face à une question cruciale : « Et la Cisjordanie ? »
En effet, le Hamas n’y a jamais gouverné – c’est Abbas qui est censé la contrôler –, et pourtant, l’armée d’occupation y mène assassinats, expulsions et colonisation. Qui en est responsable ?
Certains soulignent que si Gaza a été dévastée par une guerre déclenchée par le Hamas (selon Abbas), la Cisjordanie, elle, n’a pas participé à cette attaque. Pourtant, plus de 70 000 Palestiniens en ont été expulsés, des dizaines de colonies ont été étendues, et les meurtres, arrestations et destructions de maisons se poursuivent méthodiquement. La faute à qui ? À l’Autorité palestinienne, qui gouverne sans le Hamas ?
Des militants ont dénoncé le langage utilisé par Abbas envers ses compatriotes, qualifiant ses propos de « vulgaires et indignes d’un chef d’État et leader d’un mouvement de libération nationale ». D’autres ont souligné l’hypocrisie de ses déclarations, alors que la Cisjordanie subit quotidiennement les violences des colons, les démolitions et les attaques contre Al-Aqsa et le Tombeau des Patriarches, sous le regard passif de l’Autorité.
« Pourquoi parler de Gaza quand la Cisjordanie souffre chaque jour ? Où êtes-vous, vous et vos partisans, face à ces malheurs ? Pourquoi n’agissez-vous pas pour protéger les habitants de Cisjordanie au lieu d’attaquer Gaza et la Résistance ? », a lancé un commentateur.
« Je suis un minus »

Certains ont appelé à un changement de leadership, espérant un président qui défende la cause palestinienne avec courage et dignité, loin de la complicité avec l’occupation.
Lors de la même session, Abbas a tenté de jouer les durs en insultant les États-Unis, lançant un « Que leur père soit maudit ! » sous les applaudissements… avant de se reprendre en disant : « Je ne suis pas un grand leader arabe… je suis un « Za’alati » » (terme familier argotique palestinien signifiant « un minus, un insignifiant »).
La même rhétorique creuse qui confirme, pour beaucoup, qu’Abbas n’est plus qu’une marionnette usée, incapable de représenter un peuple en résistance.