Mon 12-May-2025

L’accord global… Hamas coupe court aux manigances sionistes

samedi 19-avril-2025

Le Centre Palestinien d’Information

Dans une position politique calculée et avancée, le mouvement Hamas a mis les points sur les « i » en annonçant clairement sa disposition à un échange global comprenant la libération de tous les prisonniers sionistes contre la libération de prisonniers palestiniens, l’arrêt de la guerre sur la bande de Gaza et le retrait complet de l’occupation. 

Cette position, confirmée par Khalil Al-Hayya, chef du Hamas dans la bande de Gaza et responsable de sa délégation aux négociations, met fin à la spirale des accords partiels et des négociations intermittentes, tout en redéfinissant les règles du combat politique et sécuritaire sur la scène régionale et internationale, alors que le massacre perpétré par l’occupation se poursuit. 

Une clarification sans équivoque

Le politologue et écrivain Iyad Al-Qarra, de Gaza, décrit cette proposition comme « une manière de mettre entièrement le ballon dans le camp de l’occupation ». Il ajoute que le Hamas a clairement déclaré : « Arrêtez la guerre, retirez-vous de Gaza, libérez les prisonniers palestiniens, récupérez vos captifs et commencez la reconstruction ». Plus de négociations interminables, plus d’accords partiels : soit un accord global, soit rien. 

Dans un commentaire publié sur sa page Facebook et relayé par le Centre Palestinien d’Information, Al-Qarra estime que Netanyahou est désormais exposé au monde entier, refusant toute solution réelle et insistant sur une politique de reddition imposée, ce qui l’isole de plus en plus, non seulement de ses adversaires, mais aussi de l’establishment sécuritaire sioniste, des familles des prisonniers et de ses alliés internationaux. 

Un accord global ou rien

Depuis Gaza également, l’écrivain Dhul-Fiqar Swirjo résume la situation en une phrase : « Un accord global ou rien… Plus de négociations, plus de pourparlers, plus de médiateurs. « Les dés sont jetés » Il a souligné que l’enfer dont parle l’occupation est vécu quotidiennement par son peuple. 

Dans une allocution télévisée jeudi soir, le dirigeant Khalil Al-Hayya a annoncé que le Hamas acceptait un accord incluant la libération de tous les captifs détenus par la Résistance et d’un nombre convenu de prisonniers palestiniens, en échange d’un arrêt total de la guerre et d’un retrait complet de Gaza. Il a insisté sur le fait que le mouvement ne ferait pas partie des accords partiels utilisés par le Premier ministre sioniste Netanyahou pour couvrir son agenda génocidaire, même au prix de sacrifier ses propres captifs. 

Al-Hayya a réaffirmé que la Résistance et ses armes sont légitimes face à l’occupation, un droit naturel du peuple palestinien. Il a également salué la position de l’envoyé américain pour les affaires des otages, Adam Boulanger, qui prône un règlement simultané du dossier des prisonniers et de la guerre, soulignant que cela rejoint la position du Hamas. 

Les dimensions de la nouvelle position

L’analyste politique Saïd Ziyad estime que ce revirement du Hamas n’est pas une simple tactique de négociation, mais une manœuvre délibérée pour saboter la politique de Netanyahou, basée sur « l’extraction progressive des prisonniers via des accords temporaires, tout en poursuivant le massacre, la famine et la pression vers un déplacement forcé ».

Dans des déclarations à Al-Jazeera, Ziyad a ajouté que la nouvelle position du Hamas rejoint les appels de la rue sioniste, et même certaines positions officielles américaines, comme celles de l’envoyé Adam Boulanger, pour qui la résolution du dossier des prisonniers et de la guerre est indivisible.

Le journaliste américain Peter Roff, contributeur à Newsweek, a qualifié la position du Hamas d’« avancée », prédisant que l’administration américaine réagirait positivement à la proposition de Khalil Al-Hayya, car elle offre une option réaliste plutôt que de perpétuer le chaos. 

La réponse de l’occupation : escalade ou soumission

L’universitaire Mohannad Moustafa estime que la nouvelle position du Hamas pousse Netanyahou dans un dilemme : soit intensifier la guerre pour briser la position palestinienne, soit céder aux pressions intérieures et internationales en acceptant l’accord global, car « c’est la demande de la majorité des familles de captifs sionistes ».

Cependant, Moustafa a averti dans un commentaire relayé par le Centre Palestinien d’Information que Netanyahou est désormais prisonnier de son gouvernement d’extrême droite, et qu’il voit dans la poursuite de la guerre un moyen d’éviter la chute de son cabinet. Accepter un accord incluant un cessez-le-feu et un retrait signifierait implicitement reconnaître l’échec de son projet militaire et politique après 18 mois de guerre. 

Washington, le mot de passe

De nombreux analystes s’accordent à dire que le facteur décisif est désormais la pression américaine, seule capable de forcer Netanyahou à conclure l’accord global. 

Moustafa affirme que « Netanyahou ne peut pas dire non à Washington si ce dernier impose cette voie comme solution finale. »

Le message le plus clair depuis le début de la guerre 

Avec cette proposition, le Hamas confirme que l’équation a changé : les accords partiels sont terminés, et toute solution passant outre un arrêt total de la guerre, la levée du blocus et un échange complet des prisonniers est irrecevable. Les prochains jours révéleront si cette option peut réellement changer le cours des négociations. 

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