Urgent

Sat 5-October-2024

Loi israélienne sur lEtat-nation juif : vague dindignation au Liban

vendredi 20-juillet-2018

L’adoption jeudi d’une loi définissant Israël comme « l’Etat nation du peuple juif » a provoqué une vague d’indignation vendredi au Liban de nombreux responsables et formations politiques condamnant cette nouvelle législation qu’ils estiment « dangereuse » pour le peuple palestinien.
« Le vote par la Knesset de la loi dite de l’État-nation est une nouvelle agression israélienne contre le peuple palestinien et son droit à l’autodétermination à un État indépendant avec Jérusalem pour capitale et au recouvrement de toutes ses terres » a affirmé le chef de l’État libanais Michel Aoun sur le compte Twitter de la présidence.
« Cette loi abolit le droit au retour des Palestiniens et ouvre grand les portes à l’accueil des juifs (de par le monde ndlr) et constitue ainsi une violation claire des décisions des Nations unies qui consacrent le droit au retour des Palestiniens » a ajouté le président Aoun. Il a appelé « le peuple palestinien à la solidarité et à mettre de côté ses querelles afin de faire face à cette agression contre son existence ».
« N’est-il pas temps de voir la solidarité arabe faire face aux agressions israéliennes contre les Palestiniens? » s’est interrogé le président libanais. « Le silence international face à l’escalade israélienne (…) rend la solidarité arabe encore plus urgente (…) » a insisté Michel Aoun.

La Knesset le Parlement israélien a adopté jeudi une loi définissant le pays comme « l’Etat-nation du peuple juif » un texte polémique qui suscite des accusations de « racisme » envers la minorité arabe. La loi fait de l’hébreu la seule langue officielle d’Israël alors que l’arabe avait auparavant un statut identique. Elle déclare en outre que l’établissement de « localités juives (sur le territoire israélien) relève de l’intérêt national » et proclame que Jérusalem est la capitale d’Israël y compris la partie orientale de la ville annexée et occupée.

« Déclaration de guerre »
Le président du Parlement Nabih Berry a lui aussi dénoncé cette loi l’assimilant à « un assassinat flagrant » de la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948. « En mon nom et au nom du Parlement libanais nous condamnons cette décision hostile (…)’ a écrit le chef du Législatif libanais dans un communiqué. Il a appelé la communauté internationale à « agir et assumer ses responsabilités ».

Le mouvement Amal dirigé par le président du Parlement a lui dénoncé « la ségrégation raciale » consacrée par la loi approuvée par le Parlement israélien. Cette loi « douche les espoirs de la population palestinienne en un retour et en l’édification d’un Etat ayant pour capitale Jérusalem ». Le parti chiite a estimé qu’il s’agissait de « l’une des lois les plus dangereuses » et l’a assimilée à « une déclaration de guerre contre la population palestinienne ».
Le Hezbollah a de son côté estimé que cette loi qui a été adoptée « dans la foulée des politiques sionistes de judaïsation de la Palestine occupée » vise à empêcher les Palestiniens en exil de rentrer chez eux et « ouvre grand la porte aux juifs du monde entier et à leur implantation sur des terres qui ne sont pas à eux ». Dans un communiqué le parti de Dieu « condamne fermement cette décision raciste et toutes celles qui la suivront » et invite le monde entier à protester contre cette « nouvelle agression » israélienne envers les Palestiniens. Le Hezbollah regrette dans ce contexte « la faible prise de position arabe et islamique ».

Le leader druze Walid Joumblatt a de son côté estimé que « les joueurs de poker à Helsinki ont décidé que la sécurité d’Israël était primordiale » en allusion aux présidents américain Donald Trump et russe Vladimir Poutine qui se sont rencontrés à Helsinki le 16 juillet.
« C’est comme si les peuples de la région s’étaient transformés en cartes à jouer dans un grand night club où leur sort est sacrifié froidement (..) La sécurité d’Israël prime c’est ainsi qu’ont décidé les joueurs de poker à Helsinki. Quant aux joueurs de roulette russe à la Knesset ils ont misé sur la judaïté de l’Etat et non sur la liberté du peuple palestinien (…) » a estimé M. Joumblatt sur Twitter.

Lien court:

Copied