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À la 3ème semaine de massacre de civils désarmés à la frontière de Gaza toujours aucune “punition” d’Israël

dimanche 15-avril-2018

Depuis le 30 mars 35 civils palestiniens ont été tués de manière délibérée par l’armée israélienne près des limites de la Bande de Gaza et environ 2.870 ont été blessés (dont 1.729 hospitalisés parmi lesquels 277 enfants) 1. Ce 13 avril lors du troisième vendredi de manifestations les militaires israéliens ont tué Islam Herzallah (28 ans) et blessé 223 manifestants par des tirs à balles réelles. Des centaines d’autres ont nécessité des soins médicaux notamment après inhalation de gaz toxiques dispersés par l’armée d’occupation.
Pour le troisième vendredi consécutif Deema Abu Sharekh a préféré participer à la marche hebdomadaire à l’est de Gaza au lieu de se divertir avec des amis et des voisins du quartier de Shejaiya qui a subi des dizaines de morts et de nombreuses destructions pendant les 50 jours de l’agression armée d’Israël contre Gaza en 2014.
La fillette de 7 ans blonde aux joues roses à cause du soleil est arrivée au rassemblement avec son père à midi et s’est rendue à “Malaka”; l’un des quatre lieux de protestation répartis le long de la frontière entre Israël et la Bande de Gaza pour la “Marche du Retour” qui devrait se terminer à la mi-mai à l’occasion du 70ème anniversaire de la Nakba palestinienne pendant laquelle près de 700.000 Palestiniens ont été déportés par les forces israéliennes en 1948.

«Je suis venue aujourd’hui pour la troisième fois pour dire aux soldats israéliens que si mon grand-père a été dans l’incapacité de retourner à Al-Majdal alors mon père va le faire et si mon père échoue je reviendrai un jour là-bas» m’a dit Deema. «Je ne sais rien à propos d’Al-Majdal mais mon grand-père et mon père disent que c’est notre ville d’origine et je n’ai pas peur de leurs grenades à gaz ou des balles».
«Ma mère me disait tous les jours quand elle me préparait pour l’école : “Sois forte ma chérie ne laisse personne prendre ton sandwich”. Aujourd’hui je ne laisserai pas les Israéliens m’empêcher de revenir» dit-elle en tenant une affiche sur laquelle on lit : “Je suis un enfant d’Al-Majdal”.

Les manifestants protestent contre le siège de Gaza par Israël en cours depuis plus de dix ans mais ils affirment également le “droit au retour” des réfugiés et de leurs descendants dans ce qui est maintenant Israël 2

L’armée israélienne a fait valoir que les mouvements militants de Gaza cherchent à transformer la zone frontalière en une zone de conflit et a déclaré qu’elle avait le droit de défendre sa “frontière souveraine”. Or en 2017 les forces armées israéliennes ont conduit au minimum 67 “incursions” à l’intérieur du territoire de la Bande de Gaza ont ouvert le feu par-dessus la “frontière” au moins à 560 reprises sur des agriculteurs travaillant dans leurs champs ou des pêcheurs ont tué 28 Palestiniens qui se trouvaient à l’intérieur du territoire de Gaza et en ont blessé 1.181. L’armée d’occupation 3 pulvérise des produits chimiques sur les cultures envoie des bulldozers pour niveler tout ce qui gêne la vue des tireurs de précision postés en permanence le long de la “frontière” etc…
Qu’en conclure sinon que conformément à la doctrine colonialiste et raciste qui guide toute l’action du gouvernement israélien la “frontière” n’est sacrée que quand il s’agit d’enfermer les gazaouis dans leur camp de concentration à ciel ouvert…
Dans la ville de Rafah à 35 km au sud de Gaza certains manifestants ont brûlé des portraits de Donald Trump du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et du prince héritier saoudien Mohammed bin Salman.
À quelques mètres des trois affiches brûlées Lubna Abu Jazar 46 ans professeur de mathématiques a participé au rassemblement avec sa fille de 9 ans. «Je viens du village d’Al-Sawafir al-Sharqiyya [situé à 32 km au nord-est de Gaza sur des terres maintenant en Israël] et je crois dans mon cœur que le retour dans ce village doit se faire même dans dix ans. Personnellement je n’ai pas peur car je ne peux pas trouver une vie pour moi ou les huit membres de ma famille à Gaza» dit-elle à Mondoweiss.

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