C’est une victoire splendide qu’ont obtenue jeudi 5 militants britanniques qui avaient ouvertement saccagé les bureaux d’une usine fournissant les systèmes de bombardement de l’aviation israélienne. Le 17 janvier 2009 alors que les massacres de la population de Gaza se poursuivaient ces militants anti-guerre qui manifestent depuis des années contre le fabricant d’engins de mort EDO-MBM s’étaient introduits dans son établissement de Brighton Hove (Sussex sud de l’Angleterre) non sans avoir préalablement enregistré des vidéos dans lesquelles ils revendiquaient l’action à venir.
Une fois dans la place ils avaient fracassé le plus grand nombre possible d’ordinateurs jetés par les fenêtres et détruit ce qu’ils pouvaient de classeurs et fichiers de cette entreprise puante avant de se laisser tranquillement arrêter par la police au petit matin fiers de l’œuvre de salubrité publique qu’ils venaient d’accomplir. Quand les dommages furent chiffrés à 200.000 € en l’occurrence l’un des participants répondit avec flegme : « 200.000 seulement ? On croyait en avoir fait un peu plus ! ».
EDO-MBM est une filiale du conglomérat américain ITT Corporation un groupe industriel dont le passé criminel est l’un des plus sordides sinon le plus sordide de l’histoire du XXème siècle. On doit entre autres à ITT ses subventions à Hitler et à son chef des camps de la mort Heinrich Himmler ses investissements dans l’aviation militaire du régime nazi sa participation au coup d’Etat du général Pinochet au Chili et d’innombrables coups tordus en Afrique.
Sa filiale EDO-MBM régulièrement touchée par des scandales de corruption au sein du complexe militaro-industriel a développé un système de bombardement vertical exclusivement utilisé par les F-16 de l’armée israélienne principal instrument de terreur aérienne contre les populations du Liban et de Palestine.
Au procès qui vient de se dérouler à Brighton les accusés (Robert Nicholls 52 ans ; Ornella Saibene 50 ans ; Tom Woodhead 25 ans ; Harvey Tadman 25 ans et Simon Levin 35 ans) ont confirmé que leur action citoyenne n’était pas seulement légitime mais qu’elle était légale. Entre autres parce que le Statut de Rome fondant la Cour Pénale Internationale (CPI) désormais ratifié par le Royaume-Uni fait obligation à tout citoyen ou tout institution témoin de crimes de guerre –ce qui est bien le cas de l’aviation israélienne contre le peuple palestinien avec les matériels fournis par EDO-MBM- de s’y opposer.
Citée par la défense la député britannique du Green (Verts) Party Caroline Lucas a justifié l’opération de sabotage estimant que « tous les recours démocratiques pour s’opposer à l’œuvre de mort de EDO-MBM ont été épuisés » et que le passage à l’action directe était donc une nécessité.
Après avoir entendu également le plaignant le patron de l’usine EDO-MBM qui fut rapidement confondu pour une série de mensonges le jury a déclaré les cinq accusés non coupables. Le cas de deux autres prévenus doit être examiné ultérieurement.
Commentant le verdict d’acquittement le magistrat George Bathurst-Norman a déclaré pour sa part : « Il n’est pas exagéré de dire que la population de Gaza a véritablement enduré les maux de l’enfer au cours de l’attaque israélienne ‘Plomb Durci’ ».
NOTE : nous vous invitons à transmettre votre soutien et vos félicitations à ces « déboulonneurs » en vous rendant sur leur site web http://decommissioners.co.uk ou bien en leur adressant directement un email à [email protected]