Netanyahu sait bien qu’il a déjà décidé de signer un accord de paix avec la Syrie et de reprendre les négociations avec les Palestiniens. Sachant cela les membres du parti travailliste et du parti Kadima se jetteraient alors sur les places laissées par l’extrême droite dans tout nouveau cabinet.
Le premier ministre à venir ne se mordra pas le doigt lorsque les voix du parti travailliste seront comptées. En effet pour son gouvernement Netanyahu ne voudrait pas mobiliser des partenaires forts. Il a seulement besoin d’un groupe de supporters afin de pouvoir faire face aux pressions venant de ses grands amis.
Durant les dernières élections (israéliennes) Netanyahu a obtenu un mandat pour liquider tout ce qui reste de l’accord d’Oslo pour reprendre la colonisation et la destruction de maisons à l’est de la ville d’Al-Quds. Néanmoins il n’a aucunement eu de mandat pour mettre en péril les relations exceptionnelles avec les Etats-Unis. Il ne pourra pas même toucher les accords signés avec l’Union Européenne.
L’électeur israélien voudrait que Netanyahu fasse comme Zamari tout en gagnant comme Kinjas. Ce qui veut dire réagir comme un vrai occupant mais gagner comme une vraie victime. Cela est possible mais à une condition : collaborer avec les « élites » qu’il hait. Et lorsque les « héritiers de Rabin » auront fait l’éloge de son gouvernement il ne sera pas facile de l’accuser de ne pas vouloir la paix.
Continuer les négociations (avec les Palestiniens) exige deux points.
Premièrement le cirque de la paix se baladant dans les capitales du monde ne connaîtra de succès qu’avec une collaboration avec l’autorité de Ramallah. En fait tant que cette autorité palestinienne est en place « Israël » aura un partenaire dans sa danse de la paix : un pas en avant deux pas en arrière. Et on continuera à danser jusqu’à ce que sorte victorieux le Hamas ou la démographie. Pendant ce temps-là ce sont les citoyens européens qui payeront les salaires des instituteurs de la Cisjordanie à la place de la direction militaire. Et ce sont les Japonais qui reconstruiront les bâtiments publics détruits par les Israéliens pendant le bombardement de Gaza.
En outre si les Etats-Unis voulaient vraiment que les autres prennent au sérieux leurs déclarations en ce qui concerne leur amitié envers « Israël » leur secrétaire d’Etat Hillary Clinton devrait faire moins d’hypocrisie lorsqu’elle dit que c’est à « Israël » de décider si elle veut vraiment la solution de deux Etats.
La solution de deux Etats n’est plus une question locale ou même régionale. C’est qu’il y a sept ans de là l’administration américaine de Bush a poussé la Conseil de Sécurité des Nations Unies à adopter la décision 1397 appelant à l’établissement d’un Etat palestinien aux côtés d’ »Israël ». La décision a également salué l’initiative de paix saoudienne basée sur un retrait israélien (des territoires palestiniens occupés) jusqu’aux frontières de juin 1967. Est-ce que cela serait la même volonté que celle de l’administration d’Obama ? Est-il possible d’appliquer une politique de droite et en même temps solliciter le soutien d’une administration américaine libérale ?
Etienne Bronz envoyé du journal américain New York Times dans la ville d’Al-Quds avait rapporté la semaine dernière que le ministère des affaires étrangères a pu obtenir une bagatelle de deux millions de dollars supplémentaires. Cette somme serait destinée à des travaux d’embellissement de l’image d’ »Israël » partout dans le monde après la victoire de la droite aux élections.
Le vice-directeur général des relations culturelles Ary Makil donne un peu d’explication sur le sujet. En effet son ministère a l’intention d’envoyer des livres des artistes des groupes de théâtre des expositions partout dans le monde pour mettre en avant le plus beau profil d’ »Israël ». Au ministère il y a un bureau spécial pour améliorer la crédibilité d’ »Israël » ; cette crédibilité a besoin d’un réel embellissement !
Les négociations autour des territoires et du gel de la colonisation pourraient faire des rides. Pour la santé cutanée il faudrait mieux envoyer des artistes populaires pour faire des prestations entre New York et Los Angeles. Le problème c’est que nous n’avons pas encore inventé de poudres effaçant complètement les rides et les blessures.
Pour cette raison au lieu de se donner volontaires dans cette arme d’embellissement les politiciens les éducateurs les artistes et tous ceux qui ne sont pas solidaires avec la droite devront rester à la maison. Il faut qu’ils se consacrent à montrer notre vrai visage et à expliquer aux jeunes qu’il n’existe pas d’occupation culturelle à plusieurs vitesses.
Il faudra dire aux nouveaux arrivants de la Russie que ce sont les Palestiniens qui étaient à Asqalan (avant nous). Il faudra qu’ils sachent que l’OLP a cédé sur 78% de la Palestine arabe qui est devenue « Israël ».
le lundi 24 mars 2009
Traduit et résumé par le CPI
