Wed 30-April-2025

Ibtihal Abou Al-Saad… Une voix libre au temps de la couardise

mardi 8-avril-2025

Gaza – Centre Palestinien d’Information 

« Vous prétendez vous soucier de l’utilisation de l’IA pour le bien, mais Microsoft vend des armes d’IA à l’armée sioniste ». Par ces mots, ou plutôt par ces « missiles » défendant la vérité et dévoilant les complices du génocide à Gaza, Ibtihal Abou Al-Saad et sa collègue Fania Agraval ont démantelé les mensonges du directeur exécutif du secteur IA de Microsoft, Moustafa Suleyman, lors d’un événement de l’entreprise. 

Si son intervention n’a pas révélé d’informations nouvelles sur les crimes des entreprises d’IA soutenant la machine criminelle sioniste, elle a néanmoins mis en lumière, avec force, la responsabilité morale des multinationales dans la lutte contre la perpétuation du génocide. 

Ce geste courageux a volé la vedette à la célébration de Microsoft, plaçant l’entreprise du côté des coupables, les mains tachées de sang innocent, notamment en Palestine. Il a été salué mondialement. 

Abou Al-Saad expose les détails du crime 

Elle n’a pas seulement dénoncé la complicité de Microsoft avec l’armée d’occupation, mais a aussi envoyé un mail à ses collègues pour expliquer son acte : 

« Je m’appelle Ibtihal, je suis ingénieure logicielle chez Microsoft depuis 3,5 ans. J’ai parlé aujourd’hui car j’ai découvert que mon département permet le génocide de mon peuple en Palestine. » 

Elle a révélé un contrat de 133 millions de dollars entre Microsoft et le ministère sioniste de la Défense, précisant que l’utilisation de l’IA par l’armée sioniste a augmenté de 200 fois depuis octobre 2023. Microsoft profite de millions grâce à ses logiciels, services cloud et consultations pour l’armée sioniste. 

Importance de l’acte 

Saïd Hassouna, expert en médias numériques, a commenté : 

« Son courage a éveillé les consciences sur les pratiques cachées des géants technologiques et leur impact sur les droits humains. Cela montre aussi le pouvoir des individus pour dénoncer les abus via les réseaux sociaux. ».

Il a ajouté que de tels actes pourraient inspirer d’autres à pousser pour une responsabilisation juridique et médiatique des entreprises complices. 

L’histoire complète 

Dans les détails de l’incident, une employée de Microsoft, en solidarité avec la cause palestinienne, a interrompu le discours de Mustafa Suleyman, directeur exécutif du secteur de l’intelligence artificielle chez Microsoft (un Britannique d’origine syrienne), pour protester contre les liens de l’entreprise avec l’entité sioniste. 

Cet acte s’inscrit dans la lignée des réactions croissantes contre l’industrie technologique qui fournit à l’armée sioniste des technologies d’IA, au point de perturber la cérémonie du 50ème anniversairede la fondation de Microsoft. 

Ibtihal Abou Essad employée marocaine de Microsoft, a lancé à Suleyman durant son interruption : 

« Honte à toi ! », obligeant ce dernier à interrompre son discours. Elle a ajouté : 

« Tu prétends te soucier de l’utilisation de l’IA pour le bien, mais Microsoft vend des armes d’IA à l’armée sioniste. 50 000 personnes sont mortes, et Microsoft soutient ce génocide dans notre région ». 

Une autre protestataire, Vania Agrawal, également employée de Microsoft, a interrompu un autre moment de la cérémonie alors que Bill Gates, Steve Ballmeret l’actuel PDG Satya Nadellaétaient sur scène. Cet événement marquait la première apparition publique conjointe des trois dirigeants (ayant successivement occupé le poste de PDG de Microsoft) depuis 2014. 

Des enquêtes révèlent les crimes des entreprises d’IA

Une enquête de l’Associated Press (AP), publiée plus tôt cette année, a révélé que des modèles d’intelligence artificielle développés par Microsoft et OpenAIont été utilisés dans le cadre d’un programme militaire sioniste pour sélectionner des cibles de bombardement lors des deux dernières guerres à Gaza et au Liban

Le reportage détaillait notamment une « frappe aérienne sionisteerronée » en 2023, qui a touché une voiture transportant des membres d’une famille libanaise, tuant trois jeunes filles et leur grand-mère. 

Par ailleurs, en février 2024,cinq employés de Microsoft ont été expulsésd’une réunion avec Satya Nadella (PDG de Microsoft) après avoir protesté contre les contrats de l’entreprise avec l’entité sioniste. 

Microsoft soutient les activités militaires et de renseignement de l’armée d’occupation 

Le journal britannique The Guardian a publié une enquête confirmant que la société américaine Microsoft a renforcé ses liens avec l’armée sioniste d’occupation pour fournir un soutien technologique pendant la guerre sur Gaza. 

Le journal a expliqué que les produits de Microsoft étaient utilisés par des unités des forces aériennes, terrestres et navales sionistes. Par ailleurs, le ministère sioniste de la Défense aurait chargé Microsoft de travailler sur des projets « ultra-sensibles et classifiés ». 

L’enquête a été menée en collaboration avec le magazine sioniste et palestinien +972 et la plateforme hébraïque Local Call, s’appuyant sur des documents obtenus par le site Dropsite News, ainsi que sur des entretiens avec des sources des milieux de la défense et du renseignement sioniste. 

Les investigations ont révélé que la dépendance de l’armée sioniste envers les technologies cloud et l’intelligence artificielle de Microsoft s’est accrue pendant la phase la plus intense des bombardements sur Gaza. Des contrats d’une valeur d’au moins 10 millions de dollars ont été conclus pour fournir des milliers d’heures de support technique. 

Selon le Guardian, les produits et services de Microsoft, notamment sa plateforme cloud Azure, ont été utilisés par des unités des forces aériennes, terrestres et navales sionistes, ainsi que par la direction du renseignement militaire, contribuant ainsi à soutenir leurs « activités combattantes et de renseignement ».  

En tant que « partenaire de confiance » du ministère sioniste de la Défense, Microsoft s’est vu confier à plusieurs reprises des projets hautement sensibles et secrets. La société a également fourni à l’armée de l’occupation un accès étendu au modèle GPT-4  d’OpenAI, grâce à un partenariat avec le développeur d’outils d’IA – qui a récemment modifié sa politique pour autoriser les collaborations avec des clients militaires et des services de renseignement. 

Le Hamas salue l’action d’Ibtihal Abou Elsad 

De son côté, le mouvement Hamas a salué « la position héroïque » de l’ingénieure Ibtihal Abou Elsad, qui « a mis en lumière, avec un courage et un sacrifice rare, la complicité des géants mondiaux de la technologie avec la machine de mort sioniste. » Le Hamas a souligné que ces entreprises « fournissent à l’armée d’occupation criminelle des outils et des technologies d’intelligence artificielle utilisées pour perpétrer le crime de génocide contre notre peuple à Gaza. » 

Qui est Ibtihal Abou Elsad ?

Il est à noter qu’Ibtihal Abou Saad est une ingénieure et programmeuse marocaine née en 1999. Elle est diplômée de l’Université Harvard aux États-Unis. Spécialisée en intelligence artificielle, elle a travaillé pour la multinationale Microsoft. 

Ibtihal Abou Saad est née en 1999 à Rabat, la capitale marocaine, où elle a fait ses études et obtenu son baccalauréat en sciences mathématiques au lycée Moulay Youssef en 2017. Par la suite, elle a bénéficié d’une bourse pour étudier à l’Université Harvard. 

Auparavant, durant l’été 2016, elle a participé au programme « TechGirls », un échange académique estival parrainé et financé par le Bureau des affaires éducatives et culturelles du Département d’État américain. 

Ibtihal a raconté cette expérience dans une vidéo sur YouTube alors qu’elle était encore lycéenne. Elle a déclaré que c’était « une expérience qui a changé sa vie », lui permettant d’acquérir des compétences en visitant des entreprises technologiques et des laboratoires d’ingénierie aux États-Unis, ainsi qu’en rencontrant certains des pionniers mondiaux de la technologie. 

Elle a ajouté qu’elle avait développé « des compétences qu’elle met en œuvre pour transformer la réalité technologique dans son environnement » et qu’elle avait « profité de l’échange culturel avec des jeunes filles d’autres nationalités ». 

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