Gaza – Centre Palestinien d’Information**

Dans une étape reflétant sa volonté de passer à la deuxième phase de l’accord de cessez-le-feu, le chef du Hamas dans la bande de Gaza et chef de la délégation négociatrice, Khalil al-Hayya, a confirmé la disponibilité du mouvement et de la résistance à s’engager immédiatement dans les négociations pour appliquer les clauses de cette phase.
Cette position intervient un mois après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, et après que l’occupation sioniste ait retardé le début des négociations de la deuxième phase, qui étaient initialement prévues 16 jours après le début de la mise en œuvre de l’accord.
Les déterminants de la deuxième phase selon la vision du Hamas
Lors d’un discours enregistré, le dirigeant Khalil al-Hayya a défini les critères essentiels que le mouvement Hamas considère comme nécessaires pour la réussite de la deuxième phase, notamment :

– Un arrêt total des hostilités, garantissant une situation de calme durable.
– Le retrait complet des forces d’occupation de la bande de Gaza, comme condition fondamentale pour atteindre la stabilité.
– La finalisation d’un échange de prisonniers pour la deuxième phase en une seule fois, conformément à un accord global.
– Des garanties internationales contraignantes pour l’application de l’accord, basées sur la résolution 2735 du Conseil de sécurité de l’ONU.
L’initiative de remise des corps et le renforcement du processus de négociation
Dans le cadre des mesures préliminaires visant à faciliter la transition vers la deuxième phase, Khalil al-Hayya a annoncé la décision de la résistance de remettre les corps de quatre prisonniers de l’occupation ce jeudi, une initiative qui s’inscrit dans les efforts des médiateurs et confirme l’engagement de la résistance à appliquer l’accord.

Al-Hayya a précisé que parmi les corps remis figureront ceux de membres de la famille « Bibas » (tués par les forces d’occupation lors d’un raid israélien sur la bande de Gaza en novembre 2023), en échange de la libération par l’occupation d’un nouveau groupe de prisonniers palestiniens ce samedi 22 février, comme convenu. La résistance libérera également les six prisonniers vivants restants de la première phase, dont Hisham al-Sayed et Avra Mengistu, capturés pendant la guerre de 2024.
L’engagement du Hamas face à l’intransigeance de l’occupation
Le dirigeant Khalil al-Hayya a affirmé que le Hamas et la résistance se sont engagés à mettre en œuvre l’accord de manière responsable, tandis que l’occupation continue de retarder l’exécution de ses obligations, notamment en ce qui concerne l’aide humanitaire et la reconstruction.
Il a souligné que le peuple de Gaza, malgré la destruction et la souffrance, a prouvé son attachement à sa terre et a fait échouer tous les plans de déplacement, citant des scènes de retour des habitants dans leurs maisons détruites et leur détermination à reconstruire leur vie.

Le mouvement Hamas travaille intensément avec les médiateurs, notamment le Qatar et l’Égypte, pour garantir la mise en œuvre des clauses de l’accord, a confirmé Khalil al-Hayya, en particulier l’introduction de matériel de secours, d’équipements lourds et de carburant, la sécurisation de la liberté de mouvement aux points de passage, et l’ouverture de la mer aux pêcheurs.
Le dirigeant palestinien a également insisté sur la nécessité d’obliger l’occupation à introduire les équipements nécessaires pour récupérer les corps des martyrs sous les décombres, y compris ceux des prisonniers de l’occupation tués par les bombardements sionistes.
Une phase test pour l’engagement international
En conclusion de son discours, Khalil al-Hayya a affirmé que l’occupation retarde le début de la deuxième phase, qui était censée commencer 16 jours après la signature de l’accord. Il a souligné que le succès de cette phase dépend de l’engagement de l’occupation à respecter ses promesses, ainsi que du rôle de la communauté internationale à faire pression pour la mise en œuvre de l’accord selon les critères convenus.

L’écrivain et analyste politique, Eyad al-Qarra, a souligné l’importance de la vision proposée par le Hamas dans le cadre de la flexibilité et de l’interdépendance entre les phases, visant à accélérer la réalisation des trois déterminants fondamentaux : l’arrêt complet de l’agression, le retrait de la bande de Gaza, et la facilitation de l’introduction de l’aide et de la reconstruction.
Dans son entretien avec le Centre Palestinien d’Information, il a estimé que l’accord récent sur l’accélération de certaines mesures humanitaires dans le cadre de la première phase de l’accord, y compris la remise des corps de plusieurs prisonniers de l’occupation, est une étape visant à créer une atmosphère plus positive dans la mise en œuvre. Cela s’inscrit dans l’accélération de certaines clauses humanitaires, notamment l’introduction d’équipements lourds, le début des opérations de déblaiement et de reconstruction, l’activation du protocole humanitaire, et la libération de nouveaux groupes de prisonniers, en particulier des enfants et des femmes.
Il a également noté que, en contrepartie, les corps de cinq colons, dont une mère et deux enfants tués par l’occupation lors de l’agression sur Gaza, seront remis, rappelant que le Hamas avait précédemment proposé une initiative humanitaire à leur sujet, mais que l’occupation l’avait rejetée.
Il a souligné que ces développements représentent une avancée dans le volet humanitaire de l’accord, mais qu’ils nécessitent une pression continue pour garantir la mise en œuvre des autres clauses et empêcher l’occupation de retarder ou d’esquiver ses obligations, tout en passant à la deuxième phase avec toutes ses exigences.
Il a également indiqué que d’ici samedi prochain, l’occupation aura libéré environ la moitié des prisonniers condamnés à perpétuité, ainsi que la moitié des peines élevées, et environ 80 % des prisonniers arrêtés après le 7 octobre. Cela signifie que ces critères peuvent servir de base pour finaliser le reste de l’échange de prisonniers, en particulier ceux condamnés à de longues peines et les détenus de Gaza après le 7 octobre.
Il a insisté sur le fait que la position du Hamas reflète clairement une flexibilité dans toutes les voies, mécanismes et délais, tout en restant ferme sur les déterminants cruciaux liés à l’arrêt de l’agression, au retrait et à la reconstruction.

Avec cette clarté et cette détermination, le Hamas expose sa vision pour la deuxième phase, la considérant comme une étape charnière qui ne se limite pas à un simple échange de prisonniers, mais s’étend à la fin de l’agression, au retrait des forces, et à la garantie d’un avenir plus stable pour les habitants de la bande de Gaza, grâce à des engagements clairs de l’occupation et à des garanties internationales protégeant l’accord de toute manipulation ou sabotage.