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Fri 13-September-2024

L’entité sioniste, société et élite…Fissurée par le Déluge d’Al-Aqsa

samedi 24-août-2024

Gaza – Centre Palestinien d’Information                                                    

Au-delà des scènes de sang qui ne cessent de se répandre dans la bande de Gaza, en Cisjordanie et au sud du Liban, une bataille semble un peu moins bruyante que le son des balles dans les zones de conflit. Cependant, elle est plus profonde et plus dangereuse pour l’entité sioniste que ces combats que mène l’entité contre les héros de la résistance, une bataille qui n’aurait jamais éclaté sans le « Déluge d’al-Aqsa ».

Les désaccords sur certaines questions spécifiques entre le gouvernement et certains groupes, ou entre le gouvernement et l’opposition, étaient présents avant le déclenchement du « Déluge d’al-Aqsa » au sein de l’entité sioniste. Cependant, ces désaccords se déroulaient dans un cadre acceptable dans le monde de la lutte politique. Mais après le 7 octobre, et avec la guerre qui entre dans son onzième mois sans que l’entité n’ait réalisé aucun de ses objectifs déclarés, notamment le retour des ses prisonniers et le démantèlement du Hamas, la société sioniste – élite et peuple confondus – se retrouve au bord de l’implosion. Les médias ne parviennent plus à cacher les signes de cette combustion.

La principale cause de ces divisions au sein de la société sioniste est l’échec du gouvernement de droite de Netanyahou à atteindre les objectifs de la guerre contre Gaza, malgré plus de 320 jours de guerre. Cet échec a provoqué la colère de l’opposition et des familles des prisonniers détenus par la résistance, face au gouvernement, d’autant plus que les mensonges récurrents sur la prétendue destruction des Brigades al-Qassam, qui continuent de causer de lourdes pertes à l’ennemi en vies humaines et en matériel, sont devenus évidents.

En réponse aux déclarations du porte-parole de l’armée sioniste, Daniel Hagari, affirmant que la moitié des combattants des Brigades al-Qassam avaient été tués durant la guerre en cours, le général sioniste à la retraite, Yitzhak Brick, a qualifié ces déclarations de « hallucinations » destinées à créer une image de victoire.

Brick a affirmé, lors d’une intervention télévisée, que ce chiffre était complètement faux, citant un officier combattant dans l’armée sioniste à Gaza qui lui a confié : « Depuis plus d’un mois et demi que je combats, nous n’avons tué aucun ‘terroriste’, mais nous avons trouvé des morts à cause des bombardements aériens ».

Brick a également démenti le récit de Hagari, affirmant que le nombre de combattants tués parmi les Brigades al-Qassam est bien inférieur à ce qui a été annoncé, ajoutant que la résistance les a remplacés par de jeunes combattants recrutés durant l’offensive.

Dans un article publié avant-hier dans le journal hébreu Haaretz, le général Yitzhak Brick a averti que l’entité s’effondrerait d’ici un an si la guerre d’usure contre le Hamas et le Hezbollah libanais se poursuivait.

Il a ajouté : « Je suppose que Gallant réalise maintenant que la guerre a perdu son but, que nous nous enlisons dans le bourbier de Gaza et que nous perdons nos soldats là-bas sans aucune chance de réaliser l’objectif principal de la guerre, à savoir la chute du Hamas ». Il a souligné que toutes les voies politiques et militaires mènent l’entité sioniste vers l’abîme.

Concernant les négociations en cours depuis les premières semaines de l’offensive contre Gaza, des désaccords profonds émergent entre le gouvernement de Netanyahou et l’extrême droite d’une part, et l’opposition, les familles des prisonniers détenus par la résistance, ainsi qu’un grand nombre d’organisations de la société civile dans l’entité sioniste, d’autre part. Ces derniers accusent Netanyahou et son gouvernement de droite de saboter le processus de négociation qui devrait aboutir à un échange de prisonniers leur permettant de retrouver leurs proches.

Plusieurs déclarations de responsables et de journalistes affirment que Netanyahou ne souhaite pas parvenir à cet accord afin de préserver son avenir politique, ce qui pousse les opposants à organiser des manifestations de protestation contre la politique de Netanyahou et de son équipe.

L’Autorité de radiodiffusion sioniste a confirmé que des responsables de l’équipe de négociation accusent Netanyahou de chercher à faire échouer les négociations en annonçant son refus de se retirer des deux axes Philadelphie et de Netzarim, ce qui a conduit des proches de Netanyahou à demander à l’équipe de négociation de partir s’ils n’étaient pas satisfaits de la position du Premier ministre.

Parallèlement, la chaîne 13 sioniste a rapporté que le responsable des négociations de l’armée a refusé de participer aux pourparlers au Caire en raison de l’intransigeance de Netanyahou.

En ce qui concerne le conflit entre le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, et l’armée sioniste ainsi que l’opposition et une grande partie de la société sioniste, il constitue l’une des principales crises que traverse l’entité sioniste. Ben Gvir soutient le terrorisme des colons de droite en Cisjordanie et à l’intérieur de l’entité, ce qui augmente la tension et contribue à l’ouverture de nouveaux fronts contre l’armée, notamment en Cisjordanie.

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré que les actions de Ben Gvir étaient « irresponsables et constituaient une menace pour la sécurité nationale » en raison de son soutien au terrorisme des colons. Ben Gvir a répliqué en évoquant l’incapacité de l’armée à éradiquer la résistance au Liban, alors que les colons du nord souffrent de cet échec, au point que le « nord de l’entité » est revenu à l’âge de pierre, selon ses termes.

Ben Gvir fait également face à des conflits avec le chef du service de sécurité intérieure (Shin Bet), Ronen Bar, qui a averti le Premier ministre Benjamin Netanyahou et le ministre de la Défense Yoav Gallant de l’augmentation du « terrorisme juif » en Cisjordanie, ce qui a poussé le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, à quitter en colère une réunion ministérielle.

La chaîne 12 de l’entité a rapporté que Bar a expliqué à Netanyahou et Gallant que « les crimes à caractère nationaliste » commis par des Juifs augmentaient et que les leaders du mouvement nationaliste juif cherchaient à faire perdre aux autorités compétentes le contrôle de la situation en Cisjordanie.

La radio de l’armée sioniste et le journal Yedioth Ahronoth ont rapporté que Ben Gvir a quitté en colère une réunion du cabinet de sécurité, exigeant le limogeage du chef du Shin Bet, l’accusant d’être responsable de l' »échec du 7 octobre ».

Le chef de l’opposition, Yair Lapid, a qualifié la lettre du chef du Shin Bet de « dernier avertissement avant une catastrophe imminente ».

Lapid estime que le gouvernement sioniste mène une fois de plus l’entité vers l’effondrement de la sécurité nationale, selon ses termes.

Ce même conflit concerne également Ben Gvir et la société sioniste qui considère que l’extrême droite qu’il représente, ainsi que Smotrich, est l’une des principales raisons pour lesquelles les prisonniers détenus par la résistance n’ont pas été libérés au cours de ces mois.

Avec la prolongation de la guerre et l’épuisement des ressources militaires et humaines de l’entité par la résistance, l’armée a un besoin urgent de recruter davantage de soldats pour combler le déficit dont elle souffre dans ses combats, notamment avec la multiplication des fronts contre Gaza, la Cisjordanie et le Liban, ce qui a poussé le gouvernement à chercher à recruter la communauté haredim sioniste, qui représente entre 20 % et 30 % de la population. Les estimations sionistes indiquent que le nombre de ceux qui devraient être enrôlés dans l’armée parmi cette communauté s’élève à 60 000 personnes.

La question du recrutement des haredim représente un problème majeur pour l’entité, car ils sont exemptés de service militaire depuis 1948 en vertu des décisions de Ben Gourion, qui ont une valeur quasi constitutionnelle. Ils refusent donc de se soumettre aux exigences du gouvernement Netanyahou qui cherche à les contraindre à s’engager, contrairement à ce qui était en vigueur depuis plus de sept décennies.

Le ministre sioniste de la Défense a annoncé son intention de poursuivre le recrutement des haredim et a demandé l’enrôlement de 1 000 d’entre eux, après qu’une décision du gouvernement Netanyahou les a obligés à s’engager. Cependant, seuls 70 d’entre eux ont répondu à l’appel.
Le tissu social sioniste se fissure de plus en plus en raison de ce problème provoqué par le déluge d’Al-Aqsa, une situation exacerbée par la bravoure de la résistance palestinienne face à l’occupation. Cela confirme que les répercussions de ce déluge dépassent les confrontations en cours à Gaza et ailleurs, et qu’elles sont plus profondes que leur dimension géographique ou leur portée politique. Elles s’étendent à un point que l’occupation ne pourra ni réparer ni contenir, avec des conséquences de désintégration qui pourraient jouer un rôle dans la fin de la présence sioniste sur les territoires palestiniens occupés.

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