Gaza – Centre Palestinien d’Information
À chaque fois que le Palestinien Omar Ayash prend la mer, il sait que ce voyage pourrait être le dernier, mais il prend le risque de recommencer en quête d’une bouchée de pain trempée de sang.
Le pêcheur Ayash raconte à un correspondant du Centre Palestinien d’Information les dangers qu’il affronte chaque fois qu’il se dirige vers la mer, en pleine guerre d’extermination qui dure à Gaza depuis le 7 octobre dernier.
Dans les premières semaines de la guerre contre Gaza, les forces d’occupation ont bombardé les ports de pêche de toutes les provinces de la bande de Gaza, détruisant la plupart des embarcations de pêche. La pêche a cessé par crainte des frappes sionistes, comme c’est souvent le cas lors de chaque guerre ou grande escalade.
Alors que la guerre s’éternisait et que la faim se faisait plus pressante avec le blocus néonazi, des centaines de pêcheurs et de passionnés ont été contraints de risquer leur vie en mer pour trouver de quoi se nourrir.
Avant la guerre contre Gaza, plus de 4 000 pêcheurs et des centaines d’amateurs travaillaient dans ce métier, qui constituait leur seule source de revenus.
Des attaques malgré la superficie réduite
Le pêcheur Ayash fait partie des centaines de pêcheurs qui sont retournés en mer après que la terre est devenue trop étroite pour eux, malgré les dangers représentés par la présence des navires d’occupation près des côtes de la bande de Gaza.
Il poursuit en expliquant que la zone dans laquelle il travaille ne dépasse pas un mille marin, mais malgré cela, les navires de l’occupation les poursuivent avec des balles et des bombes. Les pêcheurs affirment que la longue période d’interruption du travail sans aucune compensation, ainsi que la famine qui frappe la bande de Gaza et le manque de viandes, poissons et légumes, les pousse à prendre des risques pour trouver de quoi vivre. Ils prennent une petite partie de leur pêche pour leurs familles et vendent le reste pour couvrir leurs autres besoins, dont les prix ont été multipliés par plusieurs fois, s’ils sont disponibles.
Le correspondant du Centre Palestinien d’Information a confirmé que l’occupation cible délibérément les pêcheurs avec des balles et des bombes, coule leurs embarcations et les arrête.
Il a ajouté que la mer est devenue une véritable scène de mort, mais les pêcheurs risquent leur vie à la recherche de leur subsistance. Des dizaines de pêcheurs ont été tués par les tirs de l’occupation pendant leur travail durant la guerre, bien qu’ils se soient avancés très peu dans la mer.
L’attaques des côtes
L’occupation ne se contente pas d’attaquer les pêcheurs en mer, mais les navires les visent également sur la côte lorsqu’ils effectuent des réparations sur leurs embarcations ou recousent leurs filets endommagés.
Les forces d’occupation ont endommagé les embarcations des pêcheurs et leur équipement dans le port de Gaza, détruisant, incendiant et noyant des centaines d’embarcations. Elles continuent de suivre la même politique destructrice vis-à-vis des biens et équipements des pêcheurs le long de la bande côtière.
Martyr pour la subsistance
Le pêcheur Mohamed Al-Masari de Deir al-Balah, au centre de la bande de Gaza, cherchait à gagner sa vie en mer avant que les navires de l’occupation ne l’attaquent, entraînant sa mort en novembre de l’année dernière.
Sa femme dit au correspondant du Centre Palestinien d’Information que son mari a pris le risque de prendre la mer après que la vie est devenue insupportable en raison de l’extermination en cours.
Elle ajoute qu’il a pris sa vie en main et a décidé de reprendre son métier de pêcheur pour subvenir aux besoins de ses enfants.
Elle confirme qu’il ne représentait aucun danger pour l’occupation et qu’il ne s’était pas aventuré très loin en mer. L’occupation a tué son mari délibérément.
Des experts en droits humains estiment que cibler les pêcheurs et les empêcher de travailler s’inscrit dans une politique de famine imposée par l’occupation pour priver les habitants de la bande de Gaza de l’accès aux ressources locales.
