Fri 4-October-2024

vraie escalade ou manœuvre politique?… Les exigences de Netanyahu pour cessez-le-feu

mardi 9-juillet-2024

Gaza – Centre Palestinien des Médias

Au milieu des discussions sur un climat positif après la position du Hamas concernant les propositions pour parvenir à un accord d’échange et à un arrêt des hostilités, les déclarations du Premier ministre sioniste Benjamin Netanyahu ont entrainé l’arrêt du processus de discussion en évoquant des conditions incluant le refus d’arrêter  la guerre.

Les déclarations émanant du bureau de Netanyahu sont intervenues au milieu d’une large escalade des forces d’occupation, notamment l’expansion des incursions terrestres et l’ordre de nouveaux déplacements forcés, entraînant la mort et la blessure de dizaines de personnes. Certains y voient une tentative de Netanyahu d’empêcher tout accord menant à un cessez-le-feu pour préserver son avenir politique. D’autres interprètent ses déclarations comme une divergence par rapport aux positions réelles que l’entité sera contraint d’adopter, face à ses échecs dans toutes les zones de confrontation, que ce soit à Gaza, dans le nord ou même en Cisjordanie.

Obstacle à l’accord

Le spécialiste des affaires sionistes Ihab Jabarin estime que les déclarations de Netanyahu sur le cessez-le-feu n’étaient pas surprenantes mais attendues, visant à poser des obstacles à sa réalisation, alors que Galant ne vise que : garantir son avenir politique.

Concernant les contradictions dans la position sioniste entre le durcissement de Netanyahu envers tout accord mettant fin à la guerre et le soutien majoritaire politique, militaire et populaire à la conclusion d’un accord au détriment de tout accomplissement militaire que Netanyahu pourrait espérer, Jabarin ne pense pas que cela conduira à un renversement de Netanyahu, bien que la situation politique sioniste soit actuellement si tendue après la bataille du Déluge d’Al-Aqsa.

Nouvelle escalade

Les activistes estiment que Netanyahu augmente les exigences à chaque round de négociations pour montrer qu’il n’est pas intéressé par des résultats positifs, surtout en l’absence d’un feu vert américain sans restriction de temps ou militaire, et en l’absence de pressions militaires, politiques ou économiques des pays arabes et islamiques.

Certains prévoient que les résultats de ce tour de négociations suivront le même schéma que les précédents, où Netanyahu empêche tout accord avant même sa conclusion, citant ce qui s’est passé après la proposition américaine à la fin du mois d’avril dernier, acceptée par les médiateurs égyptiens et qataris, et à laquelle le Hamas a surpris tout le monde en l’acceptant, perturbant ainsi l’élite dirigeante sioniste, incitant Netanyahu à se dégager de son accord, et même à intensifier la guerre en entrant à Rafah, ouvrant ainsi une nouvelle escalade pour mettre fin à toute discussion d’un accord possible.

Message intérieur

En revanche, certains estiment que les déclarations de Netanyahu contredisent la position sioniste  et ne reflètent pas la réalité du processus décisionnel, mais que Netanyahu cherche à montrer sa force à ses adversaires politiques et à montrer qu’il n’est pas défait, pour éviter une défaite politique voire même un procès qui l’attend dès le deuxième jour après la fin de la guerre.

De son côté, l’écrivain et journaliste politique Wissam Afifa estime qu’il est difficile de lire les déclarations du Premier ministre sioniste Netanyahu, qui a mis des conditions quelques heures seulement avant une réunion consultative avec les agences de sécurité et les pôles du gouvernement, sans considérer l’état de polarisation interne. Ces déclarations provocatrices, semblent être principalement destinées au public sioniste, qu’il s’agisse de ses partenaires gouvernementaux du sionisme religieux ou de la base solide sur laquelle il compte de l’ extrême droite.

Afifa a ajouté dans des déclarations spéciales au « Centre Palestinien d’Information » : « Il semble que Netanyahu cherche à relever le plafond avant d’entrer dans les négociations, tentant ainsi de montrer sa position forte devant ses partenaires politiques et le public sioniste, mais ces déclarations ne sont pas nécessairement des conditions réelles pour la négociation ou des tentatives de saboter les négociations avant même leur début, mais peuvent être une partie d’une stratégie de négociation pour montrer la force. »

Afifa a cité la validité de son opinion à partir des réactions en colère à l’intérieur du régime aux déclarations de Netanyahu, affirmant qu’elles reflètent la crise interne que Netanyahu et son gouvernement traversent.

Chantage aux médiateurs

Il a expliqué que par le biais de ces déclarations, Netanyahu cherche à créer une marge de manœuvre temporelle et spatiale, que ce soit en termes de temps ou en tentant de faire chanter les médiateurs, en particulier les États-Unis, pour obtenir des garanties futures concernant Gaza, notamment en ce qui concerne la situation le jour suivant la guerre.

Il a affirmé que ces déclarations seront vues par le Hamas comme faisant partie d’un jeu politique interne au sein de l’entité, plutôt que comme de réelles conditions visant à entraver les négociations, selon lui.

Il a poursuivi en disant que le Hamas exploitera sa position positive sur l’initiative américaine, et restera fidèle à ses conditions et principes dans ces négociations, cherchant à atteindre ses objectifs, y compris un cessez-le-feu complet, un retrait total de l’armée d’occupation, et la réalisation d’un échange historique de prisonniers.

Capitulation humiliante

Ce point de vue est partagé par l’écrivain et journaliste Ahmed Mansour, qui estime que Netanyahu, dans cette phase où il est entré dans un état de capitulation humiliante et de défaite stratégique historique, se transformera en une machine à mensonges pour justifier l’humiliation progressive organisée.

Mansour a ajouté dans une publication sur son compte sur la plateforme X : « Ne faites pas attention à ses déclarations (Netanyahu), mais concentrez-vous sur les résultats qui détruiront non seulement Gaza et la Cisjordanie, mais l’État sioniste lui-même. »

Entre les deux analyses des déclarations de Netanyahu, il n’y a pas encore de clarté sur ce que la réalité dira de la crise que l’entité d’occupation traverse aux niveaux militaire et politique (à l’intérieur et à l’extérieur), et attend le moment où la guerre se dirigera vers une escalade globale sur les trois fronts (Gaza, Cisjordanie et nord des terres occupées), ou tourner cette page sanglante dans l’histoire du conflit existentiel de l’occupation sioniste au Moyen-Orient par l’accès à un accord qui mettrait fin à la présence sioniste dans la bande de Gaza.

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