Thu 4-July-2024

La Nakba : Hadja Om Ibrahim se rappelle le combat du village de Zar’in

samedi 19-mai-2018

Dans le patio de sa maison au milieu du camp de Jénine au nord de la Cisjordanie occupée Mme Hadja Amna Ali Mohammed Safouri appelée Om Ibrahim se met face à sa petite-fille pour lui raconter la Nakba (la catastrophe de 1948) et son départ forcé de son village de Zar’in dans les territoires palestiniens occupés en 1948.

Hadja Om Ibrahim est fière de son village qui avait combattu les occupants sionistes avec un courage inouï. Ses habitants ne le quittèrent que sous le bruit des balles réelles.

Le village de Zar’in on l’appelait avant la Nakba « la mère des orphelins ». En effet beaucoup y trouvaient refuge un travail et une vie aisée. Les villageois étaient connus pour leur générosité et leur entraide.

Le combat de Zar’in

Les habitants du village de Zar’in n’avaient pas quitté leur village par gaité de cœur raconte Hadja Om Ibrahim. Tous les jeunes de Zar’in étaient armés. Lorsque les soldats israéliens envahirent le village ils criaient qu’ils allaient égorger les habitants du Zar’in comme ils l’avaient fait avec Dir Yassin et Abou Choucha. La terreur envahit les cœurs des femmes et des enfants. Mais les jeunes du village et certains soldats arabes les attendaient. Ils les combattirent courageusement et les poussèrent hors du village.

Au matin les officiers irakiens et syriens demandèrent aux villageois de le quitter avec les femmes et les enfants et d’aller vers un autre village plus calme jusqu’à la fin du combat pendant deux ou trois jours. Ils partirent laissant ouvertes leurs maisons et leurs propriétés afin que les combattants puissent se préparer à la grande bataille.

Après le village !

Les civils quittèrent leur village pour aller vers celui d’al-Yamoun à l’ouest de Jénine continue Hadja Om Ibrahim. Ils y restèrent environ un an avant d’aller vivre dans le camp de réfugiés palestiniens de Jénine installé par l’UNRWA. Toute sa famille vécut dans une seule petite chambre. Chaque jour elle partait ramasser du bois pour faire bouillir de l’eau et faire du pain avec son père.

Hadja Om Ibrahim n’est pas encore prête d’oublier la grande bataille de Jénine de 1949.

Après les avoir chassés de leur village de Zar’in les bandits sionistes poursuivirent les villages jusqu’à la ville de Jénine. Cette ville devint le champ d’une grande bataille. Les bandits sionistes laissèrent des dizaines de tués. Des dizaines de soldats irakiens et jordaniens furent assassinés pendant leur sommeil.

Soixante-dix ans après la Nakba Hadja Om Ibrahim dit qu’elle ne pourra retourner à son village mais elle est sûre que ses enfants et ses petits-enfants y retourneront.

Nakba et réfugiés

L’histoire de la Nakba parle de la destruction de quelque 531 villages et villes sur un total de 774 et du départ de 800 mille Palestiniens en 1948. Ils sont toujours à l’extérieur de leur patrie en dépit de la décision de l’Assemblée Générale de l’ONU 194 concernant l’obligation du retour des réfugiés palestiniens.

Leur nombre dépasse actuellement les six millions à l’extérieur. Le rêve du retour ne les quitte jamais.

Le Centre palestinien des statistiques donna ses chiffres à la fin de l’année passée 2017 et le nombre total de Palestiniens approche les 13 millions. La moitié habite la Palestine historique dont plus d’un million et demi dans les territoires palestiniens occupés en 1948.

Lien court:

Copied