Fri 5-July-2024

Hadj Ahmed le vendeur octogénaire de lupin nous quitte en douceur et avec dignité

vendredi 6-janvier-2017

Pendant des années le hadj octogénaire Hassan Hossein Ahmed s’asseyait toujours au même endroit. Avec amour il touchait ses grains de lupin étalés dans un récipient pour remplir avec ses mains ridées les petits sacs offerts à vendre aux passants. Les passants s’arrêtaient souvent admiratifs devant cet homme vieux mais d’un moral d’acier.

Le départ doux

La ville de Naplouse s’est réveillée lundi dernier et a entendu la mauvaise nouvelle du départ du hadj Ahmed à quatre-vingts ans. C’est un morceau du passé qui disparaît un emblème de son quartier. Tout le monde le connaît connaît sa faible consistance son âge avancé sa cécité mais aussi sa forte volonté son sens du défi sa haute dignité.

L’Union des handicapés de la ville de Naplouse a annoncé le départ de son membre Hassan Ahmed confirmant qu’elle vient de perdre un symbole vivant de la forte volonté et de l’endurance. En fait bien qu’il ait été aveugle et âgé il vivait de son propre travail jusqu’au dernier jour de sa vie.

Mouaya Mona membre de l’Union confirme que le défunt Ahmed refusait toute sa vie toute faveur venant de qui que ce soit. Il insistait à vouloir gagner sa vie par sa forte volonté qui remplace sa faiblesse physique.

Une longue vie

Le hadj est né dans le village d’as-Sawia au sud de la ville de Naplouse. Quelques années plus tard il est parti habiter dans la ville de Naplouse. Il a fait ses études dans les écoles des orphelins. Il s’est définitivement installé dans une maison non loin du lieu où il vendait son lupin.

Durant sa jeunesse il a travaillé dans les fabriques de balais et de brosses de l’Association des aveugles de la ville. Puis il a ouvert une boutique mais son état de santé et sa cécité ne lui ont pas permis de continuer. Il a choisi la vente du lupin un métier qui s’est poursuivi pendant trente ans jusqu’à sa mort.

Une vie de dignité

Abou Mohammed al-Khandaqchi possède une boutique non loin du lieu où se mettait hadj Hassan. Il est admiratif :
« Pendant vingt ans j’ouvrais les yeux sur cet homme qui défiait toutes les conditions difficiles. Depuis le petit matin jusqu’à la fin de l’après-midi il vendait son lupin aux passants. Je ne l’ai jamais entendu se plaindre. Il était satisfait de la grâce d’Allah le Tout Puissant. »

Abou Zohaïr al-Amed un autre commerçant dit du hadj Hassan que c’était un homme exceptionnel. Le hadj refusait tout argent toute donation toute faveur sans contrepartie. Malgré toutes ses conditions difficiles il refusait qu’on le prenne pour un mendiant.

Finalement le hadj Hassan nous quitte et quitte son lieu tout en nous laissant des messages d’espoir de défi de volonté de dignité.

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