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Conversations avec des blessés de Jabaliya

dimanche 10-août-2008

Le garçon de Jabaliya à qui j’ai parlé débordait d’enthousiasme comme lorsque je l’avais rencontré il y a deux semaines dans l’un des hôpitaux du Caire. C’était juste une semaine ou deux après que lui et son frère aient été autorisés à quitter la bande de Gaza pour des soins médicaux. Son frère de 7 ans plus âgé avait la même chaleur et courage bien qu’il soit amputé des deux jambes au-dessous du genou.

Lors de cette première rencontre ils nous ont accueilli avec du merrimea (herbes sauvages) du thé et des Ahlan wa sahlans (bienvenue!) et avec un savoir-vivre qui est inimaginable compte tenu des circonstances actuelles dans l’endroit d’où ils viennent et où ils devront repartir.

Je me demande encore et encore comment un peuple dévasté comme les Gazaouis vivant dans une zone aussi fortement peuplée comme le camp de Jabaliya qui ne semblent pas voir de fin aux invasions des tanks et aux attaques aériennes peuvent-ils être autant tournés vers l’avenir et aimables?

Plus tôt hier j’étais retournée à l’hôpital pour voir quels étaint les malades de Gaza qui étaient restés et quels étaient les nouveaux arrivés. Le jeune de 16 ans de Jabaliya était toujours là toujours presque complètement paralysé suite au tir d’un sniper israélien qui lui a brisé les vertèbres.

Maigre et le teint malade il repose dans son lit en attendant une éventuelle opération qui pourrait ou non donner des résultats bénéfiques. Il a beaucoup de chance il sera paralysé à vie. C’est l’un des nombreux « blessés » de Gaza qui deviennent des chiffres et disparaissent dans les statistiques.

Alors que je discutais avec H la nuit dernière il ne s’est pas lamenté sur leurs conditions de vie (je lui ai demandé : « Comment est l’eau potable? J’ai lu qu’elle était contaminée et que la station d’épuration ne fonctionne pas » ce à quoi il m’a répondue par l’affirmative) ou joué à la victime (ce qu’il est et ce que tous les Gazaouis seraient en droit de faire).

Il a posé des questions sur moi sur nous comment nous allions. Finalement après avoir posé des questions plus approfondies la conversation s’est transformée en un refrain que j’avais entendu de nombreuses fois auparavant dans le territoire occupé de Cisjordanie: « C’est notre vie. Que pouvons-nous faire? Comment pouvons-nous changer cette situation ? »

Et je lui ai répondu comme à de nombreuses reprises auparavant : “Je ne sais pas.”

Mais j’ai continué en disant que ce que lui et A avaient fait jusqu’à présent c’était d’avoir impressionné trois étrangers par leur courage leur hospitalité et leur courtoisie et d’être des ambassadeurs respectables de leur pays assiégé. Que leur persévérance fait partie de la lutte. Que c’était encore à eux de continuer à résister à la dévastation aussi impossible que soit cette demande.

Et que c’est à nous la communauté internationale de faire davantage pour changer les choses dans nos pays d’arrêter notre gouvernement de soutenir l’étranglement de Gaza de nous exprimer pour la justice et de ne pas permettre qu’une population entière soit trainée dans la boue et disparaisse en appuyant simplement sur un bouton.

Que nous devons nous battre dans notre pays pour les droits de l’homme que nous prenons pour acquis et que les habitants de Gaza n’ont pas.
 
 
  Source : http://gazainegypt.wordpress.com/   
  Traduction : MG pour ISM 

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