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L’expatriation et les changements démographiques dans lEntité sioniste

samedi 17-mars-2007

Dès le commencement de ce nouveau millénaire le phénomène d’« expatriation » hors d’Israël et l’installation définitive hors du pays constitue un cauchemar réel pour les politiques israéliennes.
La situation est d’une gravité telle que Itzhak Rabin l’ex-premier ministre avait qualifié les immigrants d’Israël de « parasites de la pire espèce » ; alors que le dirigeant actuel du Likoud Benyamin Netanyahu a proposé de taxer les israéliens pour toute journée passée en dehors d’Israël (sic) et même l’interdiction de toute aide matérielle gouvernementale à toute personne qui passe plus de deux années consécutives hors du pays.
 
Néanmoins d’un autre coté un sondage réalisé par le Conseil sioniste a révélé qu’un grand nombre d’israéliens réfléchissent sérieusement à l’idée de quitter l’Etat hébreux.

Les résultats du sondage ont révélé que 50% des israéliens laïques ont envisagé dernièrement l’immigration hors du pays.

Il serait important de noter que « le comité de l’immigration de l’intégration et de la diaspora » du Knesset israélien a débattu  ce phénomène « inquiétant » lors de sa réunion du 7 octobre 2006.

Le site électronique du quotidien « Yediot Ahranot » a évoqué ce jour même que les statistiques révélées dans la réunion du « comité » assurent que le nombre d’immigrants israéliens d’origines Est-européennes atteint 5 fois le nombre d’immigrants israéliens d’ « origines israéliennes ».
 
Le comité a étudié dans le cadre d’une étude réalisée par le ministère de l’immigration et de l’intégration la situation des immigrants en Israël à partir des Etats post soviétiques entre les années 1989 et 2002.

L’étude a révélé que 74 % des personnes concernées ont quitté Israël durant cette même période après s’être installée alors que durant ces 13 années les naissances en Israël ont augmenté la population israélienne de 15 pour mille et que le nombre d’immigrant hors d’Israël a atteint 72000 personnes à partir des 939000 initialement venus s’installer dans l’Etat hébreux.  

Ce qui est dangereux du point de vue des preneurs de décision israélien c’est que les immigrants sont essentiellement des jeunes (25-42 ans) et leur grande majorité possède des qualifications universitaires. 

Les études ont révélé que plusieurs raisons expliquent l’immigration hors d’Israël : la situation sécuritaire la récession économique l’augmentation du chômage le racisme et l’arrogance des religieux la volonté des étudiants et des chercheurs de continuer leurs études et leur travail hors du pays où les conditions sont meilleurs qu’en Israël par ailleurs certains étudiants qui partent pour étudier dans les universités étrangères rentrent en Israël mais ne s’intègrent pas dans la culture israélienne et préfèrent retourner dans le pays où ils ont pris l’habitude de vivre et dont ils connaissent le système social et économique.

Malgré l’existence d’une certaine censure concernant l’immigration inverse l’ « Agence Juive » a reconnu implicitement que l’immigration hors d’Israël continue.

Elle indique dans un rapport paru le 1 Janvier 2007 que le nombre de juifs immigrants en Israël a grandement diminué suite à guerre d’agression contre le Liban.

D’après le rapport le nombre d’immigrants a atteint une baisse jamais inégalée depuis les 18 dernières années.

Dans une étude publié le 7 janvier 2007 par le quotidien « Haaretz » et réalisée par « Markaz Shalom » (le centre de la paix) à al Quds il est expliqué que « les cerveaux pensants les expériences et les chercheurs fuient le pays » et qu’Israël est devenu « l’Etat numéro 1 dans l’exportation de cerveaux vers les Etats-Unis proportionnellement au nombre d’habitants ».

Le professeur Omer Moaf directeur de cette étude a indiqué qu’il « est faux d’accepter la rhétorique usuelle qui affirme que ces cerveaux se rendent aux Etats-Unis pour 2-3 années puis reviennent.

La réalité c’est que la majorité écrasante des cerveaux restent hors du pays ».

Les chiffres avancés par l’étude révèlent que « 96% des cerveaux immigrés sont restés hors du pays » et que la proportion de cette immigration a augmenté suite à l’agression de Juillet dernier contre le Liban.  

Les dirigeants israéliens ne sont pas d’accord sur l’évaluation du phénomène d’immigration inverse.

Les pôles de l’opposition ont considéré le gouvernement précédant d’Ariel Sharon comme responsable de la situation.

Le Dr Yussi Bilin a ainsi indiqué que la politique du gouvernement envers les palestiniens « a contraint les meilleurs et les plus intelligents des habitants d’Israël à en émigrer et a empêché les expatriés d’y retourner à nouveau. »
 
Il a par ailleurs dénoncé la décision de certains fils de responsables israéliens qui s’installèrent hors d’Israël : parmi eux : le fils de Natay Felnay président du parti Avuda et es-ministre des sciences de la culture et du sport mais aussi le fils du l’ex-maire de Tel Aviv Roni Millo le fils du ministre Dan Miriador le fils de l’actuel premier ministre Ehud Olmert le fils de l’ex-ministre Benyamin Ben Eliezer le petit fils de Itzhak Rabin sans parler du fils d’Ehud Barak.

Mais le « plus dangereux » c’est la peur israélienne des changements démographiques attendues dans la population de 1948 de la Cisjordanie et de la bande de Gaza qui aboutiront au changement de la majorité démographique en faveur des palestiniens.
 
Dans le cadre des mesures prises pour prévenir ces changements le président du parti « Chas » Ili Eichay a incité à faire venir d’avantage de juifs du monde pour coloniser la Palestine.

Il a par ailleurs appelé à la tenue d’un débat général pour l’étude des mesures concrètes qui doivent être prises pour perpétuer la majorité juive en Palestine occupée indiquant que parmi les propositions possibles il y a la modification de la loi du retour et l’installation d’une autorité pour l’immigration et encourager cette dernière tout en supprimant toutes les mesures de la loi qui ne concernent pas les familles palestiniennes.  

Le président du Conseil de la sécurité nationale en Israël Uzi Dayan a révélé au « comité des affaires étrangères et de la sécurité » du Knesset israélien les prévisions démographiques qui indiquent que dans près de 20 ans il n’y aura pas de majorité juive en Palestine occupée.

D’après les statistiques révélées par Dayan 5 millions de juifs vivent actuellement « de la mer (méditerranée) à la rivière (du Jourdain) » alors que dans 20 ans 15 millions habiteront cette même terre et les juifs ne constitueront que 45% de la population.

Ce changement prévu a été appuyé par le professeur Arnon Sover de l’université de Haïfa qui a indiqué que le rapport démographique entre juifs et arabes se rapproche à grand pas de l’égalité : en effet face à 5 millions de juifs vivent actuellement 12 millions de palestiniens dans les territoires de 1948 un autre 12 millions dans la bande de Gaza et 28 millions en Cisjordanie.

Le professeur croit qu’en 2020 et qu’en prenant en considération la croissance démographique israélienne et en supposant que l’immigration installerait quelques 50000 juifs par an le nombre de juifs atteindra les 63 millions d’habitants en face 21 millions d’arabes vivant à l’intérieur des frontières de « 1948 » 25 millions dans la bande de Gaza et 33 millions en Cisjordanie.

Au total il y aura 8 millions de palestiniens vivant dans la terre qui s’étend « de la mer au fleuve » face à 65 millions de juifs israéliens seulement alors que la croissance démographique palestinienne ne cesse d’augmenter ».

Quotidien al Sharq al Awsat.
Traduction-CPI

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