Gaza – CPI
Le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a critiqué le mépris du droit international humanitaire par la communauté internationale ainsi que l’incapacité du Conseil de sécurité à maintenir la paix, estimant que la violence est devenue « la monnaie courante » de notre époque.
Lors d’un briefing présenté lundi devant le Conseil de sécurité, dont les grandes lignes ont été publiées par le site officiel de l’ONU, Grandi a vivement dénoncé l’échec du Conseil à préserver la paix et la sécurité, l’exhortant à ne pas abandonner la voie diplomatique.
Il a également dénoncé le mépris généralisé du droit international humanitaire, citant les paroles du Pape François, selon lesquelles toute guerre constitue une « reddition honteuse ».
Grandi a déclaré :
« Je m’adresse à vous à nouveau au nom de 123 millions de personnes déplacées de force… Elles ont cherché la sécurité – ou du moins tenté de le faire – alors qu’elles se retrouvaient piégées dans des situations dévastatrices. »
Il a ajouté :
« Mais elles continueront à espérer un retour en sécurité. Elles ne renonceront pas. Et elles ne veulent pas que nous renoncions. »
Le Haut-Commissaire a souligné que la situation des civils à Gaza atteint chaque jour de nouveaux sommets de désespoir, tout en précisant que le HCR ne fait pas directement partie de la réponse humanitaire de l’ONU à Gaza.
Grandi a signalé l’existence de 120 conflits actifs dans le monde, selon le Comité international de la Croix-Rouge, évoquant notamment la tragédie au Soudan, où un tiers de la population a été déplacé dans un contexte de violences, de maladies, de famines et d’atrocités sexuelles.
Il a poursuivi en affirmant que les civils sont souvent des cibles directes, accusant la bureaucratie et la politique de bloquer les efforts humanitaires, et a appelé le Conseil de sécurité à l’unité, avertissant que la poursuite du conflit au Soudan entraînerait une désintégration accrue du pays, la multiplication des milices locales et une intensification des violations, rendant encore plus difficile la paix.
Grandi a également mis en garde contre d’importants déplacements de population vers l’Europe, précisant que plus de 200 000 Soudanais sont actuellement réfugiés en Libye.
Concernant la situation en Syrie, il a exhorté les membres du Conseil de sécurité à placer le peuple syrien au-dessus des divisions politiques dépassées, appelant à prendre des risques calculés. Il a assuré que malgré les défis, « une lueur d’espoir » demeure.
Il a également indiqué que le nombre de réfugiés rohingyas s’élève à 1,2 million, la majorité vivant dans des camps au Bangladesh, exprimant sa gratitude envers ce pays et son peuple pour leur hospitalité continue.
Enfin, Grandi a appelé le Conseil de sécurité à maintenir une attention forte sur le Myanmar et la situation critique des Rohingyas, espérant des avancées lors de la conférence prévue en septembre prochain à New York.