Gaza – Centre Palestinien d’Information

Des experts, analystes et centres d’études ont confirmé que ce qui se passe dans l’entité sioniste occupante – modifications judiciaires, gel du licenciement du chef du Shin Bet, décisions de renvoi de soldats de l’armée de l’air pour avoir protesté et refusé de poursuivre la guerre contre Gaza – est susceptible d’aggraver les divisions au sein de l’entité occupante, au point de provoquer un affrontement au sein des institutions.
L’approfondissement des divisions
Dans ce contexte, le Centre d’études politiques et de développement a déclaré dans une analyse que les réformes judiciaires dans l’entité sioniste approfondissent les divisions, tandis que la décision de la Cour de geler le licenciement du chef du Shin Bet retarde l’affrontement institutionnel.
Une récente analyse a révélé que l’entité sioniste est au bord d’une crise interne croissante, alors que le gouvernement dirigé par Netanyahou insiste pour relancer son projet de réformes judiciaires, restructurant les relations entre les trois pouvoirs et menaçant l’indépendance du système judiciaire, tandis que les répercussions de la guerre du 7 octobre se poursuivent.

L’analyse, préparée par le Centre d’études politiques et de développement, indique que la Cour suprême sioniste a récemment tenté de contenir l’escalade entre les pouvoirs exécutif et judiciaire en gelant le licenciement du chef du Shin Bet, Ronen Bar, accordant ainsi au gouvernement d’occupation un délai jusqu’au 20 avril pour trouver un compromis juridique. Cette décision a été perçue comme une tentative de retarder – mais pas d’empêcher – une explosion constitutionnelle.
La crise ne se limite plus à une dimension juridique, mais s’est transformée en un conflit sur l’identité de l’entité sioniste et la nature de son système politique, alors que l’opposition accuse le gouvernement de vouloir démanteler les fondements de la démocratie au profit d’un pouvoir exécutif absolu.
Le rapport souligne que la dernière décision de la Cour a temporairement sauvé l’entité d’une confrontation constitutionnelle, mais n’a pas mis fin à son érosion continue.
Il met également en lumière l’agitation persistante dans la rue sioniste, malgré le déclin des manifestations après la reprise de la guerre, ainsi que les divisions au sein de l’appareil sécuritaire, qui a maintes fois exprimé ses craintes face aux réformes judiciaires, avertissant d’une « faille sécuritaire pouvant être exploitée par « les ennemis ».
Près de 10 000 soldats et officiers de réserve, dont des pilotes, ont signé un engagement refusant de servir si les réformes étaient adoptées, tandis que d’anciens responsables sécuritaires ont envoyé des messages d’avertissement à Netanyahou.
Le Centre d’études politiques et de développement a envisagé quatre scénarios possibles pour la crise :
1. Une escalade progressive du gouvernement sans confrontation directe pour l’instant.
2. Un affrontement institutionnel si les négociations sur le chef du Shin Bet échouent.
3. L’effondrement de la coalition et des élections anticipées.
4. Un compromis temporaire retardant l’explosion interne.
L’analyse conclut que l’entité sioniste fait face à un épuisement interne chronique, et que la décision de la Cour n’offre qu’un répit temporaire. Tant que les réformes judiciaires restent sur la table et qu’aucun accord politique global n’est trouvé, les divisions risquent de s’aggraver à tout moment.
L’affrontement de l’institution militaire avec la coalition de Netanyahou

De son côté, l’écrivain et analyste politique Yasser Zaatara a commenté la situation : « Un message de 950 pilotes de l’armée de l’air affirme que la guerre à Gaza sert des intérêts politiques, non sécuritaires, et que sa poursuite ne contribue pas à atteindre ses objectifs déclarés. Elle entraînera la mort de prisonniers, de soldats et de civils innocents, tout en épuisant les réservistes. »
Zaatara a souligné, dans un post sur X relayé par le Centre Palestinien d’Information, que ce message s’inscrit dans le cadre d’un affrontement entre l’appareil sécuritaire et militaire et la coalition de Netanyahou, après une série de critiques de responsables actuels et anciens de l’institution.
Il a ajouté que cette crise fait partie des tempêtes déclenchées par le « Déluge » (le 7 octobre) dans l’entité sioniste, et que la guerre d’extermination l’a considérablement aggravée.
Il a également dénoncé la fragilité à tous les niveaux, masquée seulement par la misère du système arabe officiel, notamment une clique accrochée à la honte qui prétend représenter le peuple palestinien, se présentant comme un symbole d’héroïsme alors qu’elle a abandonné Gaza et laissé la Cisjordanie à la merci des envahisseurs.
Il a poursuivi : « Comparez le message des pilotes sionistes aux déclarations de la clique de Fat’h accusant le Hamas de donner des prétextes à l’ennemi pour poursuivre la guerre d’extermination, et vous comprendrez que la chute de cette clique est sans fond»
La force de frappe de l’armée proteste

La décision de renvoyer des soldats de réserve de l’armée de l’air pour avoir refusé de continuer la guerre à Gaza est une arme à double tranchant, car elle pourrait approfondir les divisions au sein de l’armée, selon l’expert militaire Mohammed Al-Samadi.
Plus tôt jeudi, le chef d’état-major sioniste Eyal Zamir a approuvé le renvoi de plusieurs soldats ayant signé une pétition exigeant la fin de la guerre et refusant le limogeage du chef du Shin Bet et de la conseillère juridique du gouvernement.
Cette pétition, signée par près de 1 000 militaires dont d’anciens hauts gradés, reflète l’incapacité de la guerre à atteindre ses objectifs déclarés, a déclaré Al-Samadi à Al Jazeera.
Ce qui est frappant, selon lui, c’est que la pétition a été soutenue par d’anciens hauts commandants de l’armée sioniste, confirmant que la guerre est désormais utilisée à des fins partisanes.
Bien que l’expert militaire ait souligné la nécessité de réprimer les contestations en temps de guerre, il estime que le renvoi des protestataires pourrait être une décision impulsive, risquant d’aggraver la crise et les divisions au sein de l’armée.
L’implication de l’armée de l’air dans les tensions politiques, désormais au cœur des débats, pourrait également affecter ses opérations militaires dans les prochains mois, a-t-il ajouté, soulignant que les pilotes constituent la force de frappe des batailles.
Les craintes de l’occupation face aux protestataires
Le chef d’état-major sioniste a affirmé que la signature de la pétition par des soldats était « un acte grave », déclarant que « les soldats en service ne peuvent pas signer des messages contre la guerre puis reprendre leur service».

970 réservistes actuels et anciens de l’armée de l’air ont publié une lettre appelant au retour de tous les prisonniers de Gaza, même si cela signifie mettre fin à une guerre qui dure depuis plus d’un an et demi.
Selon la radiodiffusion sioniste (officielle), cette lettre a provoqué une tempête au plus haut niveau de l’armée de l’air, avec les signatures d’anciens responsables tels que Dan Haloutz (ex-chef d’état-major), Nimrod Sheffer (ex-commandant de l’armée de l’air), et Neri Yarkoni (ex-directeur de l’aviation civile).
D’autres signataires incluent d’anciens hauts gradés des ressources humaines et de l’armée de l’air, témoignant de l’ampleur de la contestation au sein des forces israéliennes.