Gaza – CPI
L’UNRWA (Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens) a averti que chaque jour qui passe sans nourriture dans la bande de Gaza pousse la région vers une crise de famine aiguë, dont les répercussions seront très graves pour plus de deux millions de personnes vivant sous blocus et souffrant de la faim, alors que la guerre d’extermination a repris depuis le 18 mars dernier.
Les autorités d’occupation empêchent l’entrée de l’aide humanitaire et des marchandises dans la bande de Gaza depuis la fin de la première phase de l’accord de cessez-le-feu début mars. Cette situation a conduit à une diminution drastique des fournitures essentielles, dont certaines ne suffisent que pour quelques jours, à moins que les camions ne soient autorisés à entrer d’urgence, selon Inas Hamdan, directrice du bureau de communication de l’UNRWA à Gaza.
Hamdan a déclaré dans des propos accordés à Al Jazeera Net que le blocus de l’aide à Gaza constitue une punition collective pour une population déjà éprouvée par plus de 16 mois de guerre destructrice.
Elle a expliqué que les équipements médicaux et les stocks alimentaires sont en train de s’épuiser, aggravant la crise humanitaire, tant sur le plan de la sécurité alimentaire que sur celui de la situation sanitaire déjà catastrophique.
Hamdan a également souligné que la plupart des tentatives des organisations humanitaires de coordonner l’acheminement de l’aide avec les autorités israéliennes ont été rejetées, appelant à une levée immédiate du blocus et à l’entrée continue et sans interruption des marchandises et de l’aide humanitaire.
Elle a révélé que durant la période de cessez-le-feu, du 19 janvier au début mars 2025, l’UNRWA a réussi à fournir une aide alimentaire à environ 1,7 million de personnes dans la bande de Gaza.
Elle a aussi alerté sur les conséquences environnementales : le manque de carburant entrave le fonctionnement des puits d’eau et la gestion des déchets solides, ce qui favorise la propagation des maladies, épidémies et la contamination de l’eau, tout en rendant difficile la lutte contre les insectes qui se multiplient en raison de l’accumulation des ordures et des fuites d’eaux usées.
Selon Hamdan, les attaques contre le personnel humanitaire et les centres de secours représentent une violation flagrante du droit international humanitaire. L’UNRWA a ainsi perdu environ 284 employés, un chiffre sans précédent dans l’histoire de l’agence.
Elle a ajouté que les employés internationaux ont été contraints de quitter Gaza, et que l’UNRWA n’a pas pu coordonner l’entrée de nouveau personnel, en raison de la décision récente de la Knesset israélienne interdisant tout contact avec l’agence.
Hamdan a conclu en indiquant que l’UNRWA examine d’autres options pour permettre l’entrée de ses employés internationaux, alors que le personnel local continue à fournir les services essentiels à la population la plus vulnérable.
Depuis le 30 janvier dernier, les lois votées par la Knesset contre l’UNRWA sont entrées en vigueur, interdisant toute activité de l’agence en Israël et tout contact officiel avec elle.