Gaza – CPI
Les producteurs de dattes en Israël rencontrent cette année, pour la deuxième fois consécutive pendant le mois de Ramadan, des difficultés pour distribuer leurs produits en raison de la guerre à Gaza et des campagnes de boycott, selon le site Middle East Eye.
Des rapports économiques indiquent que la taille du marché mondial des dattes atteint environ 8 millions de tonnes par an, dont Israël produit environ 40 000 tonnes, avec une concentration de 80 % sur la variété « Medjool », originaire du Maghreb.
La majorité des dattes israéliennes provient des colonies de Cisjordanie occupée, en particulier de la colonie de « Ghoran », et Israël produit 30 000 tonnes par an de dattes « Medjool », soit 75 % de sa production totale de dattes.
Des journaux israéliens rapportent que les producteurs sont contraints de contourner les restrictions en retirant le nom d’Israël de leurs produits afin de pouvoir les vendre après les campagnes de boycott dans les pays arabes et musulmans ainsi que dans les communautés en Europe, mais les partisans des campagnes de boycott ont exposé leur manœuvre.
Au cours des années 2021, 2022 et 2023, le commerce des dattes israéliennes a prospéré avec la vague de normalisation qui a touché cinq pays arabes. Les dattes israéliennes étaient ainsi exposées publiquement dans des salons à Dubaï, au Maroc et dans d’autres pays arabes, surtout pendant le mois de Ramadan.
Cependant, cette année et l’année dernière, la guerre d’extermination israélienne contre Gaza a anéanti le commerce des dattes israéliennes, qui représente entre 340 et 500 millions de dollars par an, selon un rapport de Middle East Eye.
La valeur des exportations de dattes israéliennes seule a atteint 338 millions de dollars en 2022, selon les données du ministère israélien de l’Agriculture.
Amnon Greenberg, responsable du département des dattes au Conseil des plantes israélien, a reconnu qu’Israël fait face à une large campagne de boycott en Europe contre toutes les variétés de dattes israéliennes, selon un rapport du journal Haaretz récemment.
Plusieurs organisations opposées à l’occupation israélienne ont appelé les consommateurs à vérifier les étiquettes des produits de dattes dans les magasins, les incitant à éviter d’acheter des dattes provenant des colonies israéliennes. De nombreux militants ont publié des vidéos sous le slogan « Je ne mangerai pas les dattes israéliennes sanglantes », avertissant contre la consommation de ces « dattes sanglantes » et soulignant la nécessité de détruire cette industrie sioniste pendant le Ramadan.
Les dattes israéliennes exportées vers les pays arabes sont appelées « Medjool », mais leur origine est marocaine, et elles sont cultivées actuellement en Israël. Israël les revendique comme étant « le roi des dattes » dans le monde, et elles sont un hybride des variétés palestiniennes et arabes bien connues, selon un rapport du journal Al-Araby Al-Jadeed.
Le journal israélien The Marker a précédemment reconnu que l’occupation israélienne avait volé des variétés rares de dattes provenant des pays arabes et musulmans depuis les années 1930. Le mouvement sioniste a commencé dès 1924 à planter des palmiers dans les colonies de Tibériade, Nehalal, Dgania et Ein Harod à partir de variétés égyptiennes amenées par le responsable de la mission de colonisation de l’histadrout sioniste, Yosef Witz.
Ils ont ensuite fait passer des pousses de dattes du Maroc, d’Algérie, d’Irak et d’Iran, et les cultivent maintenant le long du Jourdain, de la vallée du Jourdain jusqu’à la mer Morte, produisant diverses variétés de dattes, notamment la variété « Medjool ».
Un rapport du ministère palestinien de l’Économie a révélé que des entreprises israéliennes spécialisées dans la commercialisation des dattes s’activent pour contourner l’interdiction de vendre des produits provenant des colonies israéliennes sur les marchés européens, en vendant leurs produits comme étant jordaniens ou palestiniens.
Le ministère a révélé que certaines entreprises israéliennes profitent de la saison de récolte des dattes palestiniennes pour écouler des dattes provenant des colonies israéliennes sur les marchés internationaux sous des labels religieux tels que « Holy Land ». Elles incitent également certains commerçants non affiliés au secteur commercial palestinien à acheter des dattes israéliennes, puis à les reconditionner sous une étiquette palestinienne.
L’institution médiatique Areej a déjà mené une enquête qui révèle comment les dattes israéliennes sont « blanchies » par des commerçants palestiniens et israéliens, en les faisant passer clandestinement dans des villes palestiniennes et en les reconditionnant sous des noms arabes.
