Ramallah – CPI
La Commission des Affaires des Prisonniers et des Libérés et le Club des Prisonniers Palestiniens ont indiqué que les prisonniers détenus dans le camp israélien de (Ménacha) mènent depuis plusieurs jours des actions de protestation. Hier, lors de leur comparution devant le tribunal d’occupation via la vidéo-conférence, ils ont informé leurs avocats qu’ils avaient entamé une grève de la faim en raison des conditions de détention difficiles et cruelles qu’ils subissent.
Dans une déclaration commune publiée ce mercredi, la commission et le club ont précisé qu’environ 100 prisonniers étaient détenus dans le camp de (Ménacha) jusqu’à hier. Il est à noter que ce camp fait partie d’un ensemble de camps récemment créés par l’occupation, suite à l’escalade des campagnes d’arrestation en Cisjordanie depuis le début de la guerre d’extermination. Il est situé au nord de la Cisjordanie, près du camp de (Salm), et est administrativement sous le contrôle de l’armée israélienne, tout comme les camps de (Atsion et Huwara), qui ont été créés durant la deuxième Intifada avec l’escalade des arrestations, et que l’occupation a ensuite conservés pour détenir de nouveaux prisonniers. Ces camps sont parmi les pires centres de détention.
Dans ce cadre, la commission et le club ont indiqué qu’il existait de nombreux rapports d’organisations de défense des droits humains qui ont documenté au fil des années les conditions de détention cruelles et inhumaines, qui se sont aggravées après la guerre à cause des actes de torture commis dans ces camps, notamment dans le camp de (Atsion), qui est devenu après la guerre un lieu de torture et de maltraitance des prisonniers. Plusieurs témoignages ont documenté ce que subissent les prisonniers dans ce camp. Il est à noter qu’avec le début de la guerre, l’occupation a délibérément détenu des dizaines de prisonniers dans le camp de (Atsion) pendant plusieurs mois, transformant ce camp en un lieu de honte et de terreur pour les prisonniers.
Un des détenus a expliqué à l’avocat, lors de l’audience devant le tribunal, que le camp ne dispose même pas d’eau chaude en raison du froid intense, qu’il n’y a pas de clinique ni même d’infirmier, et que certains prisonniers souffrent de problèmes de santé, étant détenus dans le camp depuis un certain temps. De plus, ils subissent une politique de faim et manquent gravement de vêtements, étant donné que ce camp est essentiellement un lieu de détention pour les nouveaux prisonniers en attente de leur jugement. Cela s’ajoute aux sévices et mauvais traitements auxquels ils sont soumis.
La commission et le club ont précisé que malgré les nombreuses demandes des organisations concernées pour la fermeture des camps de (Atsion et Huwara), l’occupation persiste à les utiliser comme lieux de torture et de maltraitance des prisonniers, sous la gestion de l’armée israélienne. Aujourd’hui, au lieu de fermer ces camps, l’occupation étend les centres de détention militaires en ouvrant de nouveaux camps comme celui de (Ménacha), ainsi que d’autres camps créés pour les détenus de Gaza, comme le camp de (Naftali). La commission et le club ont déjà publié un rapport sur ce nouveau camp.
Ils ont aussi indiqué que la direction du camp, depuis sa création, impose de lourdes restrictions sur les visites des détenus. Depuis sa création, seule une visite a été autorisée, et des efforts juridiques sont en cours par les avocats pour améliorer les conditions des prisonniers, transmettre leurs demandes et permettre leurs visites.