Johannesburg – Agences
Le dirigeant du Mouvement de libération de l’Afrique du Sud, Ronnie Kasrils, a affirmé que le plan final des autorités israéliennes en Cisjordanie et à Gaza est d’effacer complètement la présence palestinienne. Il a souligné que cet objectif était clair depuis le début du mouvement sioniste à la fin du XIXe siècle.
Selon Kasrils, les fondateurs du sionisme, notamment Théodore Herzl, avaient pour objectif de s’emparer de l’ensemble de la Palestine historique par le biais de l’épuration ethnique, du terrorisme, des guerres et du déplacement forcé de la population. Il a précisé que les sionistes ont toujours été clairs sur leurs intentions.
Dans une interview accordée à Al Jazeera, Kasrils a ajouté que la situation a évolué de manière plus extrême et brutale, allant jusqu’au génocide, un terme utilisé par l’historien juif Ilan Pappé pour décrire l' »extermination progressive », que l’on voit aujourd’hui de manière évidente sous le gouvernement de Benjamin Netanyahu et de ses ministres qu’il qualifie de « criminels ».
Kasrils a également noté que l’Occident soutient l’objectif de déportation des Palestiniens et leur élimination si nécessaire, après avoir constaté la résilience du peuple palestinien au fil des ans, et a qualifié cela d’une histoire terrifiante du sionisme.
Quant à la guerre israélienne contre Gaza, déclenchée le 7 octobre 2023, il l’a qualifiée de génocide, affirmant qu’elle pousse la résistance palestinienne à organiser et unir le peuple afin de préserver l’essence de la Palestine en tant que nation. Il a exprimé sa conviction que, grâce à la résistance, les Palestiniens ne se rendront jamais.
Violence incomparable avec l’apartheid sud-africain
En réponse à la question de savoir si l’étiquette « d’État pratiquant l’apartheid » utilisée par la communauté internationale à l’égard d’Israël pouvait être comparée à l’apartheid sud-africain, Kasrils, un ancien membre de la communauté juive sud-africaine, a affirmé qu’il était impossible de comparer la violence exercée par Israël contre les Palestiniens avec celle vécue par les Noirs sous l’apartheid.
Il a expliqué que le Mouvement de libération sud-africain connaissait la lutte palestinienne depuis des décennies et qu’il avait compris que les Palestiniens vivaient dans des conditions bien pires que celles des Noirs sud-africains sous le régime de l’apartheid. Il a fait cette constatation lors de ses visites en Palestine en 2004 et 2007.
Il a révélé que, contrairement au régime de l’apartheid, qui n’a pas bombardé les villes noires et leurs camps de réfugiés, Israël a rasé toute la terre palestinienne. Il a ajouté que le régime sud-africain avait au moins attribué des budgets énormes aux bantoustans, tandis qu’Israël appliquait une brutalité inouïe envers les Palestiniens.
En ce qui concerne les Sud-Africains juifs combattant dans les rangs de l’armée israélienne à Gaza et au Liban, Kasrils a souligné qu’il était difficile de déterminer le nombre exact, mais les estimations indiquent environ 70 personnes. Il a révélé qu’une équipe d’avocats suivait cette affaire et que des pressions judiciaires devraient être exercées pour poursuivre ces criminels impliqués dans le génocide palestinien.
Kasrils a appelé à des sanctions sévères contre Israël via les Nations Unies pour mettre fin au massacre des Palestiniens et menacer la stabilité de la région, soulignant que ces sanctions avaient joué un rôle majeur dans l’effondrement du régime de l’apartheid en Afrique du Sud.
Il a conclu en lançant un avertissement : le monde ne peut pas rester les bras croisés pendant que le peuple palestinien est effacé de la carte.