Genève – CPI
L’Organisation mondiale de la santé a confirmé que les conditions résultant de la guerre israélienne dans la bande de Gaza constituent un environnement idéal pour la propagation des maladies.
Le porte-parole de l’organisation, Christian Lindmeier, a averti que la destruction du système de santé dans la bande de Gaza, l’insécurité, les accès obstrués, les déplacements de population en cours, le manque de fournitures médicales, la mauvaise qualité de l’eau et le mauvais assainissement, tous conduisent à de faibles taux de vaccination systématique et un risque accru de contracter des maladies… Cela peut être évité grâce aux vaccins, y compris la polio.
Lindmeier a ajouté, lors de la conférence de presse des agences des Nations Unies à Genève vendredi, que ces conditions « présentent un danger pour les enfants et créent un environnement idéal pour la propagation de maladies telles que la polio ».
Lindmeier a déclaré que le 16 juillet, le réseau mondial des laboratoires de lutte contre la polio a isolé le poliovirus de type 2 dérivé d’une souche vaccinale dans six échantillons d’eaux usées, collectés le 23 juin sur les sites de surveillance environnementale de Khan Yunis et de Deir al-Balah.
Il a déclaré que dans le cadre des efforts de réponse, l’organisation travaille dans le territoire palestinien occupé avec le ministère palestinien de la Santé, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), l’Office de secours et de travaux palestiniens pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) et des partenaires pour mener une évaluation des risques pour déterminer l’ampleur de la propagation du virus de la polio et les réponses appropriées nécessaires pour arrêter toute propagation ultérieure, y compris des campagnes de vaccination rapides.
Il a expliqué que les taux de couverture vaccinale contre la poliomyélite avant le début de la guerre étaient idéaux.
Il a ajouté que la couverture vaccinale contre la polio, qui s’effectue principalement par le biais de la vaccination de routine, était estimée à environ 89 % en 2023 selon les dernières estimations de vaccination de routine de l’Organisation mondiale de la santé et de l’UNICEF, et qu’en 2022, la couverture de vaccination de routine dans le territoire palestinien occupé a atteint 95% et plus.
Le porte-parole de l’organisation a souligné la réalité du système de santé actuel dans la bande de Gaza, où seuls 16 hôpitaux sur 36 fonctionnent partiellement et 45 des 105 établissements de soins de santé primaires.
Hier, jeudi, le ministère palestinien de la Santé de la bande de Gaza a déclaré avoir effectué des tests sur des échantillons d’eaux usées en coopération avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), qui ont montré la présence du virus responsable de la polio.
Le ministère a confirmé, dans un communiqué parvenu au Centre d’information palestinien, que la surveillance du virus responsable de la polio « laisse présager un véritable désastre sanitaire et expose des milliers d’habitants au risque de contracter la polio ».
Il a expliqué que la présence du virus dans les eaux usées qui s’accumulent et s’écoulent entre les tentes des déplacés et dans les lieux où se trouvent les résidents, suite à la destruction des infrastructures, représente une nouvelle catastrophe sanitaire.
