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Des réfugiés palestiniens arrêtés par les autorités algériennes

vendredi 7-décembre-2018

Le Moniteur euro-méditerranéen des droits de l’homme a appelé les autorités algériennes à assumer leurs responsabilités en matière de protection des demandeurs d’asile palestiniens arrivés en Algérie suite au blocus de la bande de Gaza début octobre.

Selon une déclaration publiée par Euro-Med HRM les autorités algériennes « arrêtent depuis octobre dernier des demandeurs d’asile palestiniens dans un camp de réfugiés situés dans la province de Tamanrasset dans le sud de l’Algérie et les ont informées qu’ils seraient expulsés vers Gaza via l’Egypte ce qui pourrait les exposer à de graves abus et à la violation de leurs droits en tant que demandeurs d’asile. « 

Euro-Med HRM a indiqué que les réfugiés estimés à 53 enfants compris «sont arrivés illégalement en Algérie après avoir quitté la bande de Gaza et ont traversé l’Égypte jusqu’à leur arrivée en Mauritanie. Ils ont ensuite été passés clandestinement des territoires mauritaniens vers le Sahara malien. Ils ont fait un voyage périlleux qui a duré sept jours avant d’atteindre les frontières algériennes le 1er octobre. »

L’organisation de défense des droits humains a cité selon l’un des réfugiés dont l’identité a été gardée anonyme: «Lorsque nous avons quitté Gaza pour traverser l’Egypte nous nous sommes rendus en Mauritanie les autorités mauritaniennes n’exigeant pas de visa pour les Palestiniens. Après un moment nous nous sommes dirigés vers le Sahara du Mali où le voyage de nos souffrances a duré une semaine. Nous étions dépouillés de toutes nos affaires et volés par des bandits. En conséquence nous n’avions pas d’autre choix que de manger des animaux morts pour survivre ».

Euro-Med HRM a déclaré que les autorités algériennes avaient pris les empreintes digitales de ces demandeurs d’asile et les avaient jugées pour leur entrée illégale dans le pays. Ils ont été condamnés à trois mois de prison avec sursis avec un délai pour régler leur situation problématique.

Cependant «les réfugiés ont été placés dans un camp de réfugiés et empêchés de circuler librement. Ils ont récemment été informés de l’intention des autorités de les expulser vers la bande de Gaza par l’Egypte » a-t-il ajouté.

Le même témoin oculaire qui figurait parmi les réfugiés détenus a décrit la situation de ses camarades en ces termes: «Nous sommes maintenant incarcérés dans des caravanes dans un abri entouré de fils de fer barbelés. Le matin ils nous donnent du lait et plus tard ils apportent le déjeuner et le dîner ensemble. Les gardes ne nous laissent pas sortir pour acheter quoi que ce soit et si nous voulons acheter quelque chose de l’extérieur du camp ce sont les gardes qui l’achètent pour nous mais à double prix ». 

Sarah Pritchett porte-parole d’Euro-Med HRM a souligné que «l’Algérie doit s’engager envers le principe de non-refoulement en tant que principe coutumier du droit international qui stipule que les réfugiés ne doivent en aucun cas être expulsés aux pays dans lesquels leur vie et leur liberté sont en danger ». 

Pritchett a également affirmé que «les autorités algériennes traitent ces demandeurs d’asile collectivement sans tenir compte de la spécificité de leurs cas qui doivent être examinés individuellement pour déterminer l’éligibilité de chaque réfugié à l’asile. Une telle méthode de gestion de la situation enfreint les normes établies par le droit international des droits de l’homme. « 

La porte-parole d’Euro-Med HRM a ajouté: « Il est vrai que ces réfugiés sont entrés illégalement en Algérie mais le tribunal a décidé de les libérer et les autorités algériennes doivent respecter l’ordre du tribunal et ne pas les maltraiter ni continuer à les détenir inutilement. »

 

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