Les Palestiniens luttent pour leur survie sous l’occupation israélienne alors que le monde reste muet face au terrorisme inconditionnel d’Israël a averti B’Tselem.
Hagai El-Ad président du B’Tselem a déclaré devant le Conseil de sécurité des Nations unies le 18 octobre: «Il est très difficile voire impossible de transmettre pleinement l’indignité l’indignation et la douleur d’un peuple privés des droits de l’homme depuis plus de cinquante ans. Ici dans ces chambres il est difficile d’exprimer la véritable signification de la vie des Palestiniens sous l’occupation » a déclaré Hagai.
«Mais peu importe la difficulté à décrire cela la vraie difficulté est de faire face au quotidien à une existence aussi intolérable d’essayer de vivre de s’occuper d’une famille et de développer une communauté dans ces conditions» a-t-il déclaré. .
«Cela fait presque deux ans aujourd’hui que j’ai eu l’honneur de prendre la parole devant le Conseil. Deux années d’occupation supplémentaires deux années au cours desquelles la routine des 49 premières années d’occupation s’est poursuivie. Depuis ma dernière intervention ici 317 Palestiniens ont été tués par les forces de sécurité israéliennes » a ajouté Hagai.
«Israël a démoli 294 maisons palestiniennes et procède quotidiennement à des arrestations y compris de mineurs; Les colons israéliens ont vandalisé et déraciné des milliers d’oliviers et de vignes; Les forces de sécurité israéliennes continuent d’entrer régulièrement dans les maisons des Palestiniens parfois en pleine nuit pour réveiller les enfants enregistrer leur nom et prendre des photos. Les Palestiniens ont perdu d’innombrables heures à attendre aux points de contrôle sans aucune explication. Et donc la routine de l’occupation continue. »
«Tout cela est souvent appelé« le statu quo ». Pourtant cette réalité n’a rien de statique. C’est un processus calculé et délibéré qui consiste à diviser lentement tout un peuple à fragmenter ses terres et à perturber sa vie: séparer Gaza de la Cisjordanie diviser la Cisjordanie en petites enclaves et isoler Jérusalem-Est du reste de la Cisjordanie ».
«Finalement ce qui reste sont des morceaux isolés le plus facile à opprimer: une famille devant être expulsée dans le quartier de Silwan à Jérusalem-Est; une communauté comme ‘Urif au sud de Naplouse essayant malgré tout de conserver ses terres et de la cultiver face au long bras de la violence israélienne provoquée par les colons; ou la zone A de la Cisjordanie convenablement qualifiée de « sous contrôle palestinien complet » mais en fait essentiellement de grands bantoustans lentement mais sûrement encerclés par de nouvelles colonies de peuplement ou en expansion » a déclaré Hagai.
«Rien de tout cela n’est aléatoire. Tout cela dépend des politiques. Deux des exemples les plus récents et les plus frappants sont la conduite d’Israël lors des récentes manifestations à Gaza et ses plans pour Khan al-Ahmar une communauté de bergers palestiniens. Quelque 200 personnes vivent à Khan al-Ahmar à quelques kilomètres à l’est de Jérusalem dans une région où Israël s’efforce depuis longtemps de minimiser la présence palestinienne et d’étendre les colonies de peuplement ».
«Tout d’abord il n’est pas contesté que les maisons ont été construites sans l’autorisation des autorités israéliennes. Les Palestiniens n’enfreignent pas la loi comme le suggèrent certains en Israël. C’est plutôt parce qu’ils n’ont pas d’autre alternative. Il est pratiquement impossible pour les Palestiniens d’obtenir des permis de construire auprès des autorités israéliennes car le régime de planification établi par Israël en Cisjordanie est destiné à servir les colons et à déposséder les Palestiniens » a déclaré Hagai.
«Deuxièmement le gouvernement a omis de mentionner que les deux sites de relocalisation qu’il avait si généreusement offerts laissent à désirer: l’un se trouve à côté d’une décharge et l’autre à côté d’une installation de traitement des eaux usées. De plus la réinstallation minerait complètement la capacité de la communauté à gagner sa vie ».
«La bande de Gaza qui compte près de deux millions d’habitants est devenue essentiellement une prison à ciel ouvert. Ses détenus organisent des manifestations depuis six mois après avoir été soumis au blocus imposé par Israël qui a entraîné l’effondrement économique la montée en flèche du taux de chômage la pollution de l’eau potable et la raréfaction de l’alimentation électrique avant de provoquer un profond désespoir. . »
«Depuis le 30 mars plus de cinq mille Palestiniens ont été blessés par des tirs israéliens et plus de 170 personnes ont été tuées dont au moins 31 mineurs. Les plus jeunes n’étaient que des petits garçons. Majdi a-Satari Yasser Abu a-Naja et Naser Musbeh n’avaient que onze ans quand ils ont été tués » a prévenu le responsable de B’Tselem.
« Tant que ce processus méthodique et implacable ne déclenche pas l’indignation et l’action internationales Israël peut continuer à réussir à surmonter cette contradiction: opprimer des millions tout en restant considéré comme une » démocratie « . »
«Examinez les mécanismes de planification discriminatoires et les systèmes juridiques distincts dans les territoires occupés. Ils rappellent le grand apartheid sud-africain. »
«Je ne suis ni un traître ni un héros. Les héros sont les Palestiniens qui endurent cette occupation avec courage et persévérance… qui se réveillent au milieu de la nuit pour voir des soldats se ruer chez eux; qui savent que si un être cher est tué l’impunité est pratiquement garantie aux coupables; qui restent sur leurs terres sachant que les bulldozers n’arrivent que très rapidement »
«Nous rejetons l’occupation. Nous le rejetons parce que la réalité actuelle est totalement incompatible avec ce qui est juste et ce qui est injuste. C’est une réalité tout à fait incompatible avec une vie de liberté et de dignité pour les 13 millions d’habitants – israéliens et palestiniens – vivant entre le Jourdain et la mer Méditerranée. Et c’est l’avenir que nous recherchons.
« Le monde doit faire savoir à Israël qu’il ne restera plus les bras croisés qu’il agira contre le démantèlement continu du peuple palestinien » a promis Hagai.
