La ministre israélienne de la Culture Miri Regev a demandé dimanche au procureur général d’ouvrir une enquête sur Mohammed Bakri un célèbre réalisateur palestinien après ses déclarations anti-occupation lors d’une visite au Liban.
Mohammed Bakri qui est actuellement à Beyrouth dans le cadre du festival « Palestine Days » a affirmé lors d’une entrevue ce week-end au journal libanais « Al-Akhbar » que « les efforts de normalisation avec l’ennemi sioniste sont une trahison et que le débat autour de ce sujet est inapproprié et totalement inacceptable. »
« Le fait que je sois ici au Liban est de fait une victoire contre l’entité sioniste » a ajouté le réalisateur au sujet de sa présence à Beyrouth.
Dans une lettre adressée dimanche au procureur général sioniste Avichaï Mandelblit la ministre israélienne de la Culture a réclamé l’ouverture d’une enquête sur Mohammed Bakri dès son retour pour s’être rendu dans un pays ennemi – le Liban étant officiellement en guerre avec Israël – et pour avoir fait des déclarations incitant à la violence contre l’Etat.
Mohammed Bakri a déclaré à la chaîne de télévision israélienne « Channel 2 » qu’il ne croyait pas « un mot » de ce que disait Miri Regev. « Je n’ai pas peur » a-t-il répliqué en ajoutant qu’il ne la « prenait pas au sérieux ».
Mohammed Bakri avait provoqué une vive polémique en Israël à la sortie de son film « Jénine Jénine » sur les affrontements d’avril 2002 dans la ville palestinienne de Jénine en Cisjordanie occupée.
Le film avait été interdit en Israël après quelques projections mais la Cour suprême avait ensuite déclaré cette interdiction illégale.
