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Que se passe-t-il dans le quartier de Silwan ?

mercredi 22-février-2017

Le militant politique et chercheur spécialiste de Jérusalem Fekhri Abou Diab a affirmé que le quartier de Silwan qui est adjacent à la Mosquée al-Aqsa est la cible d’une judaïsation sans relâche par les autorités israéliennes à travers les démolitions de maisons palestiniennes et l’expulsion des habitants du quartier.

Le plus grave souligne le chercheur est la contrainte pour les habitants par le biais de procès et ordres municipaux de démolir leurs maisons eux-mêmes en prétextant une absence de permis de construction.
Il ajoute : « Si les propriétaires ne démolissent pas eux-mêmes c’est la mairie qui s’en charge mais leur imposent en contrepartie des amendes onéreuses allant de 80 à 100 000 shekels »

Abou Diab a condamné la méthode utilisée par l’occupation avec les palestiniens en s’interrogeant « comment un palestinien qui a construit sa maison depuis plusieurs années peut démolir lui-même son logement ? En démolissant une maison ce n’est pas seulement les murs qui sont détruits mais l’avenir de toute une famille. »
Il a estimé le nombre de colons à Silwan en 2011 à 350 qui vivent dans 18 immeubles mais leur nombre a considérablement augmenté après leur confiscation de 33 appartements en fin 2014.

Pas de permis accordés

La mairie israélienne impose des restrictions sévères sur les constructions à Silwan laissant les habitants face à deux solutions : construire sans permis ou vivre dans des quartiers surpeuplés. Le premier choix conduit à la démolition des maisons par la mairie de l’occupant pour absence de permis ou dans le meilleur des cas des amendes très onéreuses.
Abou Diab a exprimé sa colère ainsi que celle des habitants de Silwan face aux refus quasi systématiques de la part des autorités israéliennes de leur fournir des nouveaux permis ou leur permettre de reconstruire les maisons qui ont été démolies.

« Les habitants touchés par les ordres de démolition ne bénéficient d’aucun soutien officiel qu’il soit arabe ou islamique et doivent donc affronter seuls la machine colonialiste » a regretté le militant.
Malgré cela Abou Diab qui est aussi membre du Comité de défense des terres et des biens a souligné la motivation sans failles des habitants de Silwan et de Jérusalem face aux projets judaïques qui rongent la région.

Un patrimoine riche convoité

Le quartier de Silwan explique-t-il est célèbre pour ses sources d’eau ce qui explique ses nombreux bassins sans oublier les tunnels creusés par les Cananéens les Byzantins les Romains et les Musulmans et qui s’étendent jusqu’à la vieille ville et la Mosquée al-Aqsa.
Il a souligné que l’occupation œuvre jour et nuit dans ces tunnels afin d’accéder aux souterrains de la Mosquée sans parler des fraudes opérées depuis de nombreuses années sur les vestiges romains byzantins cananéens et islamiques qui se retrouvent inclus dans le patrimoine culturel juif.

Tunnel d’Ézéchias ou tunnel de Siloé (Wikipedia)

Tunnel qui mène jusqu’à l’Esplanade des Mosquées (Haaretz)

Abou Diab a indiqué que l’occupation prétend que le quartier de Silwan faisait partie du premier Etat juif et s’appelait « Ville du Roi David ». C’est un mensonge précise-t-il qui n’a même pas été corroboré par les fouilles qui ont lieu depuis des dizaines d’années. Cette allégation n’est pas prouvée ni historiquement ni scientifiquement c’est pourquoi ils tentent de mettre la main sur ce quartier progressivement.

Les habitants de Silwan vivent sous la menace constante de l’expulsion pour laquelle les autorités israéliennes utilisent la loi des « Biens des absents ». Cette loi a été adoptée à la base pour empêcher les réfugiés palestiniens de récupérer leurs maisons qu’ils ont dû quitter par la force en 1948. Depuis 2004 Israël utilise cette loi dans le but de s’emparer de maisons palestiniennes à Jérusalem dont les propriétaires ont été déchus de la nationalité israélienne. 

 

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