L’occupation n’avait pas imaginé même dans le pire des ses cauchemars qu’un jour des affrontements auraient lieu dans les rues de Jérusalem et des villes de l’intérieur (la ligne verte) et qu’elles atteindraient le point actuel depuis que le jeune martyr Mohamed Abu Khoudayr a été brulé vif par des colons à Jérusalem.
Cette scène rappelle les affrontements de Cisjordanie et de Gaza l’après-midi de la première Intifada (L’Intifada des pierres). L’expansion des affrontements l’ampleur des capacités soudaine du peuple ainsi que la rapidité de l’adhésion à la cause d’un nombre toujours plus grand de jeunes avaient retenti comme une foudre pour l’opinion publique sioniste… La différence cette fois-ci est la gravité des affrontements : ceux-ci ont commencé à être violents depuis le premier jour et se sont déroulés dans ces zones où l’occupation s’était assurée d’avoir fait disparaitre le sentiment d’appartenance [des citoyens palestiniens] d’avoir distrait les individus des désagréments de l’occupation et de les avoir éloignés de la réalité de la Cisjordanie et de Gaza. En effet lorsque l’occupation envahissait la Cisjordanie ou bombardait Gaza lors des dernières années la réaction dans ces zones ne dépassait pas –généralement- la solidarité habituelle limitée dans le temps et l’espace. Mais maintenant ces zones sont au cœur des évènements les créent et en sont le moteur essentiel.
Si ce mouvement venait à persister et s’amplifier pour atteindre la forme d’une Intifada nous devrions l’appeler l’Intifada de Jérusalem car sa flamme est née des entrailles de Jérusalem et de sa banlieue même si le changement a débuté à Hébron à travers la prise d’otage des trois colons qui était une sorte de réponse à la grève des prisonniers et à l’intransigeance de l’occupation face à leurs demandes. Cette opération a créé de nouvelles convictions chez les jeunes [palestiniens] a boosté leur confiance en eux et les a fait croire en la faisabilité de l’action. Mais la Cisjordanie n’est pas capable de prendre conscience rapidement de l’ampleur de l’éveil populaire qui s’étend à cause de ses conditions connues de part le peu de point de contact avec l’occupant dans une grande partie de ses villes d’un côté et à cause du rôle des dispositifs sécuritaires d’un autre côté qui empêche le moindre mouvement populaire sans parler de mouvement armé.
Jusqu’à présent il est encore tôt pour prédire les horizons du mouvement actuel qui s’étend vers les villes de Cisjordanie en même temps que Gaza s’enflamme. Mais l’escalade et l’action dans tous les coins de la Palestine historique apportent plusieurs indices concernant les suites de cette action si elle venait à continuer ou s’amplifier. La Palestine saigne de toutes parts il n’y a pas un front touché et un autre non. La souffrance touche toute la Palestine.
Cette globalisation a replacé l’affaire [palestinienne] dans son contexte essentiel qui est représenté par la présence de l’occupation et l’importance de l’affronter. Les illusions du vivre ensemble de paix et d’accord avec les pilleurs ont été balayées. Si ce choix était possible les habitants de l’intérieur palestinien et de Jérusalem ne se seraient pas révoltés mais leur attachement à leurs acquis vitaux dans l’ombre de l’occupation est mis en avant par rapport à leur volonté de se mobiliser pour le changement.
Les habitants de l’intérieur palestinien représentent aujourd’hui un poids stratégique dans l’affaire palestinienne et pour le projet d’indépendance. Ils sont en contact direct avec l’occupation cela veut dire que leurs sacrifices lors de leur prochaine ou actuelle lutte seront énormes. Les exploits en faveur de la résistance ne devraient plus tarder. L’ombre de l’occupant a trop duré sur la Palestine et il est indispensable que tôt ou tard le soleil se lève sur la Palestine.
