Les signes de leur émergence
Concernant l’émergence de ces groupes dans les territoires de la Cisjordanie l’analyste politique Jihad Harb a signalé l’existence des signes qui provoquent l’émergence de ces groupes en Cisjordanie occupée en particulier le communiqué publié par les Salafistes Djihadistes il y a quelques jours qui parle de l’existence d’un de ses groupes en Palestine.
Cependant Harb a ajouté : « Cela ne signifie pas la formation d’une base pour l’organisation Djihadiste mondiale en Cisjordanie ».
Il a déclaré au CPI : « L’occupation voulait juste transmettre des messages amplifiant la présence des salafistes surtout après l’assassinat des trois jeunes à Hébron. Le premier de ces messages est de créer une sorte de peur et de convaincre l’opinion publique mondiale que l’Autorité palestinienne n’est pas en mesure de maintenir la sécurité et que les salafistes existent en Cisjordanie et constituent une menace pour la sécurité d’Israël. L’occupation fait croire ensuite qu’elle prend des mesures directes pour assurer la sécurité dans le cadre d’une politique lui autorisant les crimes qu’elles commet sous prétexte de lutter contre le terrorisme ».
Harb a indiqué que plusieurs facteurs encouragent l’existence de tels groupes en Cisjordanie en disant : « Les meurtres commis par l’occupation les arrestations la colonisation et le siège du peuple palestinien sont des facteurs qui permettent l’existence de ces groupes ».
Il a poursuivi : « De même que l’échec de trouver une solution politique entre les parties palestinienne et israélienne conduira à plus d’extrémisme chez certains en plus de l’incapacité des parties à trouver des moyens de la lutte commune qui renforce l’existence de ces groupes salafistes ».
Harb considère que celui qui rejoint les salafistes djihadistes est sorti des mouvements et organisations palestiniennes en estimant que la Sharia n’a pas été appliquée selon la perspective salafiste et que ces parties n’ont pas réussi dans le processus de la paix ou la lutte contre l’occupant.
Justification pour tuer
De son coté le chercheur et journaliste Suleiman Mohammed a noté que le sujet de l’organisation salafiste djihadiste en Palestine peut être pris sous plusieurs angles : « Le premier est la propagande israélienne par laquelle l’occupation cherche à transformer le concept de la résistance palestinienne de l’image de la défense face à l’occupation en notion de «terrorisme» qui a été propagé depuis les événements du 11 Septembre ».
Le chercheur a ajouté dans une interview exclusive avec le « Centre Palestinien d’Information» : «de cette manière l’occupation peut profiter de toute suppression de la résistance palestinienne dans ce cadre et gagner ainsi un soutien dans tous les forums internationaux ».
Il a souligné que le discours de l’occupation au sujet de l’émergence des groupes salafistes djihadistes en Cisjordanie n’est qu’une tentative de justifier ses pratiques inhumaines commises récemment comme la liquidation des trois jeunes.
Il a poursuivi : « Cette année il y a eu un certain nombre de liquidations sans aucune raison et pour cela l’occupation tente de convaincre l’opinion publique mondiale que ces pratiques sont dans le cadre de la guerre qu’elle mène contre ce qu’elle appelle terrorisme ».
Imposition de la réalité
Concernant la troisième cause qui laisse l’occupation propager de telles nouvelles le chercheur Suleiman Mohammed dit : « l’occupation tente d’imposer une réalité sur le terrain qui est de laisser tout citoyen normal vivre dans un climat de peur et de terreur de la présence des groupes de la résistance palestinienne appartenant prétendument à Al-Qaïda et ceci laisse les citoyens croire que ce qui se passe en Irak peut se passer dans leur pays tout comme le ciblage des citoyens les voitures piégées et ainsi de suite ».
Dans le contexte de la situation interne de l’AP en Cisjordanie et l’annonce de l’arrestation de 20 salafistes djihadistes le chercheur estime qu’elle tente de trouver « un nouveau prétexte aux forces de sécurité palestiniennes pour traquer la résistance et ceux qui la soutiennent ».
Il a ajouté : « Cela faciliterait le processus de ciblage de la résistance palestinienne de l’intérieur des organes de l’AP sans l’opposition du citoyen de base ».
