Wed 30-April-2025

Proche Orient: le négociateur palestinien exclut un accord de paix avant la fin de lannée

mercredi 22-octobre-2008

Près d’un an après la conférence d’Annapolis (Etats-unis) le chef des négociateurs palestiniens Ahmad Qoreï a dressé mercredi à Paris un constat d’échec des négociations avec Israël écartant un accord avant la fin de l’année comme le souhaite Washington.

« Je ne veux être ni pessimiste ni optimiste mais en toute objectivité il n’y aura pas d’accord cette année » a affirmé le négociateur palestinien en visite à Paris où il a rencontré mardi le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner.

Après sept ans d’impasse Palestiniens et Israéliens avaient relancé leurs négociations de paix en grande pompe lors de la conférence d’Annapolis aux Etats-Unis en novembre 2007 avec l’objectif affiché de parvenir à un accord avant la fin du mandat du président George W. Bush qui quitte la Maison Blanche en janvier prochain.

Imputant en partie ce retard à la situation interne en Israël où Tzipi Livni n’a pas encore formé son gouvernement plusieurs semaines après son élection à la tête du parti au pouvoir Kadima M. Qoreï a rendu l’Etat hébreu responsable de l’échec des négociations.

Celles-ci portent sur des questions aussi complexes que le sort de Jérusalem les colonies juives en Cisjordanie occupée les réfugiés palestiniens le tracé des frontières l’eau la sécurité les relations entre Israéliens et Palestiniens.

M. Qoreï a répété que les Palestiniens cherchaient à parvenir à un « accord global détaillé » pour mettre fin au conflit et non pas un « cadre d’accord ».

« Rien n’a été réalisé du côté des Israéliens » a-t-il lâché. « Au contraire il y a plus de colonies plus d’enfermement plus de check-points et toujours plus de tracasseries » a observé M. Qoreï évoquant une « surenchère de prises de position extrémistes » côté israélien.

En revanche selon lui l’Autorité palestinienne a tenu ses engagements en matière de sécurité une question qui lui vaut souvent des critiques de Tel-Aviv. « Nous avons réussi à rétablir la sécurité dans les zones sous contrôle palestinien même s’il reste des choses à faire » a-t-il dit.

Interrogé sur les conséquences d’un éventuel échec de ces négociations il a répondu que les Palestiniens avaient d’autres options comme la « résistance afin de réaliser les intérêts du peuple palestinien et non pour aggraver sa situation » ou encore celle d’un « seul Etat » entre Israéliens et Palestiniens un « Etat démocratique laïc et non-raciste ».

Tout en évoquant ces options M. Qoreï a aussi plaidé longuement pour une « réactivation » de l’initiative arabe de paix au Proche-orient d’inspiration saoudienne présentée lors du sommet arabe de Beyrouth (2002) et relancée en mars 2007 à Ryad.

« C’est l’initiative la plus courageuse et la plus sérieuse » en vue d’une solution au conflit israélo-arabe. « Nous souhaitons la mise en oeuvre d’un mécanisme pour son explication et nous souhaitons que le quartette (Etats-unis Russie Union Européenne ONU) la Chine et l’ensemble de la communauté internationale comprennent l’importance de cette initiative » a-t-il dit.

Ce plan prévoit une normalisation des relations entre les pays arabes et Israël en échange du retrait israélien des territoires arabes occupés depuis juin 1967 la création d’un Etat palestinien avec Jérusalem-est pour capitale et un règlement « équitable et agréé » de la question des réfugiés palestiniens.

Israël a vu des éléments positifs dans cette offre mais l’a rejetée dans sa forme actuelle principalement en raison de la mention faite au droit au retour des réfugiés palestiniens.

Lien court:

Copied