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L’État d’Israël admet la construction d’un avant-poste sur un terrain privé Arabe

samedi 6-septembre-2008

Au nord de la colonie de Beit El dans l’avant-poste de Jabel Artis deux nouvelles maisons ont été construites récemment et huit familles israéliennes s’y sont installées. Les maisons sont situées à peine un kilomètre du quartier général de l’Administration Civile en Cisjordanie et ont été construites sur des terres qui selon le registre appartiennent à des Palestiniens.

Cela n’a apparemment pas empêché l’Administration Civile de délivrer un ordre d’usage militaire pour la parcelle ce qui a facilité la tâche des colons d’expulser les propriétaires de leurs propriétaires.

Maintenant l’Administration Civile reconnaît qu’elle a eu tort de délivrer cet ordre et qu’il a été délivré pour le mauvais terrain. Cet aveu ne fait pas beaucoup de différence pour les propriétaires puisque la construction est terminée maintenant.

Mahbuba Yassin Abdullah une habitante du village voisin de Dura al-Qara est propriétaire du lot n° 39 du village où est installé Jabel Artis. Elle a dit à Haaretz que son père avait acheté la propriété il y a de nombreuses années (elle ne se souvient pas précisément quand) et dit qu’elle a 75 ans ce qui fait rire son fils Abed al’Ani et Abu Bashir un ancien du village. « Disons qu’elle a plus de 80 ans» dit Abou Bashir avec diplomatie.

80 dunams ont été expropriés en raison de l’ordre de l’Administration Civile dit Abu Bashir.

Dans les années 1990 les colons de Beit El ont commencé à préparer le terrain dans la région. Tout d’abord ils ont construit un chemin de terre puis ils ont construit quelques bâtiments pour loger les élèves de l’école talmudique de Beit El et leurs familles.

En août 2003 l’Administration Civile a émis un ordre d’expropriation pour usage militaire afin de servir de base d’atterrissage aux hélicoptères. La date d’expiration de l’ordre a été renouvelée et les Palestiniens n’ont pas pu utiliser la propriété.

Le fils de Mahbuba dit qu’ils ne s’étaient pas rendu compte de l’ampleur des constructions des colons parce qu’ils avaient été tenus à l’écart. Il a également dit que l’expropriation avait été réalisée sans avertissement.

« Personne n’est venu pour nous donner les ordres. Un matin un bulldozer est arrivé et il a commencé à tracer un chemin de terre et ensuite ils ont installé une clôture» a-t-il dit.

En 2006 Dror Etkes qui dirigeait à l’époque le département d’observation de la colonisation de Peace Now et qui surveille actuellement les développements sur le terrain pour le groupe des droits de l’homme israélien Yesh Din a commencé à avoir des soupçons sur le sujet car un ordre d’expropriation d’un terrain privé pour usage militaire ne peut pas servir à la construction d’une colonie.

Après une bataille juridique Etkes a réussi à obtenir l’accès à la base de données de l’administration civile sur les propriétés et les droits de propriété. L’affaire Mahbuba a été l’une des premières qu’il a examiné : En regardant des photographies aériennes il en a conclu que l’expropriation n’avait aucune base juridique.

L’affaire de la propriété des Mahbuba est mineure mais elle montre néanmoins encore un autre exemple des méthodes utilisées par les colons pour agrandir et construire de nouvelles colonies.

       Source : http://www.haaretz.com/      
       Traduction : MG pour ISM

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