En ce jour de 20 mars 1941 Yosef Weitz du Fonds National Juif écrit : « La solution réside dans l’évacuation totale du pays de ses autres habitants et son transfert au peuple juif. »
De jeunes Palestiniens citoyens d’Israel assistent à une commémoration de la Naqba dans le village détruit de Hosheein Mai 2005. Photo : Charlotte de Bellabre/MaanImages
Sept ans plus tard le même jour de mars en 1948 presque deux mois avant que la « guerre Arabo-Israélienne » n’ait commencé dans le sens technique du terme les quelques 1125 habitants du village palestinien de Umm Khalid durent fuir sous la menace des opérations militaires des milices du Haganah. Comme leurs compatriotes de plus de 500 villages ils avaient dû penser qu’ils allaient probablement retourner dans leurs maisons en quelques semaines lorsque les combats seraient terminés et que se dessineraient probablement de nouvelles frontières politiques.
A la place de ce scénario optimiste ce sont plus de six millions de Palestiniens qui languissent comme réfugiés depuis. Certains dans des camps de réfugiés non loin de leurs villes d’origine d’autres dans des communités établies en Europe et aux États-Unis. Tous sont interdits de retour dans leur patrie pour une seule raison ; ils ne sont pas juifs.
Le souhait de Yosef Weitz a été réalisé. En mon nom et au nom du people juif dans le monde entier une population indigène fut totalement expulsée. Des noms de villages ont été effacés de la carte les maisons rasées et de nouvelles forêts plantées. En Arabe cet événement s’appelle la Naqba ou la catastrophe. En Israel cela s’appelle “indépendence”.
Le mois dernier je suis allée avec un homme de Umm-Al-Fahm (une ville palestinienne en Israël) Adnan visiter son village d’origine Lajoun situé suelement à quelques kilometres de Umm-Al-Fahm. La terre d’Adnan est maintenant une forêt du Fonds National Juif « appartenant » au Kibbutz Megiddo.
Sur le sentier de Pierre de la forêt Adnan montre du doigt les deux côtés du sentier nommant les familles qui vivaient là : Mahamid Mahajne Jabrin. La terre là n’est pas naturellement rocailleuse ; les pierres sur lesquelles nous marchons sont des restes de maisons démolies. Adnan avait seulement six ans quand les balles du Haganah sifflèrent au dessus de sa tête le forçant lui et sa famille à la fuite. Mais il se souvient. Il laisse couler une larme quand nous nous atteignons le site de sa maison démolie et dit : « Bienvenue dans ma maison » .
Adnan est citoyen israélien malgré cela la terre qu’on lui a ravie a été transférée à un organisme qui refuse à Adnan le droit de vivre sur sa terre. En tant que juive américaine je peux immigrer et déménager à Lajoun/Megiddo demain accéder aux pleins droits de la citoyenneté et vivre sur la terre que la famille d’Adnan a entretenue et maintenue pendant des siècles. Adnan qui vit à quelques minutes de cette terre en est interdit.
Alors que nous approchons le soixantième anniversaire de l’état d’Israel le soixantième anniversaire de la Naqba pensons à Adnan. Souvenons-nous des habitants de Umm-Khalid. Souvenons-nous des six millions de personnes privées depuis soixante ans des droits humains les plus élémentaires et en tant que people juif avec une histoire marquée par l’oppression et par une tradition pour la justice sociale agissons pour le droit au retour du peuple indigène sur sa terre. C’est notre seul espoir pour assurer la paix et la sécurité dans la région.
* Hannah Mermelstein est la cofondatrice de ‘Birthright Unplugged’ et vit à Boston Philadelphia et Ramallah. Cet essai fut publié originalement par ‘The Jewish Advocate’ et republié dans Electronic Intifada avec la permission de l’auteur.
24 avril 2008 – The Electronic Intifada – Vous pouvez consulter cet article à :
http://electronicintifada.net/v2/ar…
Traduction de l’anglais : Sonia