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Loccupation dAl-Quds quarante ans après

dimanche 3-juin-2007

 

Le journal Bahraini « Akhbar Al-Khalij' »

Les Israéliens sont de plus en plus inquiets quant à l’unification de la ville d’Al-Quds et quant à l’échec de toutes les tentatives menées durant quarante ans destinées à annexer la ville.

En effet les Palestiniens restent attachés à leur ville et en contact avec leurs frères en Cisjordanie dans la bande de Gaza et dans le monde arabo-islamique. La forêt de drapeaux israéliens qui ont couvert les rues et les bâtiments de la ville d’Al-Quds n’est là que pour cacher cette inquiétude.

Beaucoup d’Israéliens ne croient pas vraiment à l’unification de la ville dans la commémoration de l’occupation de la ville. A cette occasion un grand nombre de garde-frontières et de forces spéciales se sont déployés pour garder ces drapeaux hissés sur les clôtures et les bâtiments de la ville d’Al-Quds des points coloniaux de la vieille ville entourant la sainte mosquée d’Al-Aqsa des colonies installées sur les montagnes de la ville. Cette garde rapprochée exprime de façon éloquente cette inquiétude notamment dans ce climat de déception démographique. En fait le lendemain de l’occupation israélienne en 1967 le gouvernement israélien de l’époque présidé par Golda Meir a mis en place un projet ayant pour but d’abaisser le nombre de Palestiniens pour qu’il baisse jusqu’à moins de 12% en quelques années afin que leur niveau dans la ville soit négligeable.

Toujours 35%

Cependant de nos jours et quarante années après les Palestiniens conservent toujours leur niveau de 35% de la population dans la ville malgré l’implantation de toutes ces colonies sionistes et tous ces milliards de dollars dépensés pour faire installer des Juifs dans la ville ; malgré aussi toutes ces mesures prises contre l’existence arabe : confiscation de terrains aux profits de sièges militaires ou de zones vertes qui devenaient en fin de compte des bases pour construire des colonies supplémentaires.

De plus les habitants de la ville d’Al-Quds qui avaient été à la veille de l’occupation israélienne de 1967 à l’étranger pour une raison ou une autre pour des études ou un travail par exemple ont été interdits de retourner à leur ville natale. De surcroît le ministre israélien de l’intérieur s’est donné tellement de compétence pour pouvoir retirer la carte d’identité de la ville de tous les Palestiniens que les taxes d’habitation trop élevées les avaient poussés à aller habiter le faubourg de la ville pour construire de hauts bâtiments et y vivre. Cependant la plupart d’entre eux sont revenus vivre dans des maisons anciennes avec souvent plusieurs familles dans une maison louée souvent à des prix exorbitants qui peuvent arriver à 700 de dollars.

Sur la période des deux dernières années seulement le nombre de gens retournés à l’intérieur des frontières de la municipalité de la ville d’Al-Quds est arrivé à 200 mille personnes notamment après avoir bouché les trous du mur discriminatoire de séparation qui a pris la nomination du « mur double » parce qu’il est le plus renforcé.

Travail personnel

Force est de constater que le défunt Faïssal Al-Hosseïni responsable du dossier de la ville d’Al-Quds dans l’Organisation de la Libération de la Palestine (OLP) avait besogné avant son départ afin d’assurer le retour d’un bon nombre de natifs à leur ville. A titre d’exemple il les aidait à restaurer leurs maisons et à construire des chambres supplémentaires couvertes de fer-blanc ; en effet les autorités de l’occupation israélienne interdisent de les couvrir par du ciment.

Le gouvernement israélien s’y met

La décision prise par le gouvernement israélien de consacrer une somme d’un milliard et demi de dollars à l’encouragement des Juifs pour venir vivre dans la ville d’Al-Quds reflète l’inquiétude exprimée par le maire de la ville le rabbin Ori Libionaski. En fait il avait montré de vraies inquiétudes de la possibilité que le Hamas pourrait mettre la main sur la ville d’Al-Quds démographiquement parlant. Il faut donc selon lui prendre des mesures urgentes et rapides pour augmenter le nombre de Juifs dans la ville sainte.

Dès qu’il avait occupé le siège de la municipalité il a encouragé les Juifs pauvres d’origine orientale à venir habiter la ville en leur offrant des aides importantes. Mais beaucoup de Sionistes laïcs ont quitté la ville après avoir constaté que le nombre de croyants pratiquants était en augmentation. Ces derniers pratiquent leur culte de façon très gênante pour les autres. Ils ne quittent pas leur maison les samedis. Ils ne bougent pas dans les rues. Et leur système de nourriture est des plus bizarres.

Notons qu’il y a plusieurs quartiers dans la ville qui abritent ces croyants tel que celui de la montagne d’Abou Ghanime celui de la zone industrielle. Il y a aussi la rue Miat Chaarim sur la ligne verte entre Al-Quds orientale et occidentale qui est occupée par ces religieux qui provoquent des problèmes et des affrontements avec des laïcs et des policiers. Ils ferment leurs quartiers dans la période du soir du vendredi jusqu’au soir du samedi.

Par ailleurs une réunion israélienne a été organisée dans le centre Begin surplombant la partie orientale de la ville d’Al-Quds. Dans cette réunion des décisions importantes ont été prises. La première était celle de transférer tous les ministères vers la ville d’Al-Quds hormis celui de l’armée qui restera à Tel-Aviv. Bien évidemment cela impliquera le logement des milliers de fonctionnaires dans la ville.

La construction d’une faculté pour attacher les jeunes à la ville en était une autre. Les investisseurs sionistes auront des facilités importantes afin qu’un nombre maximum d’ouvriers juifs travaillent dans des établissements industriels et commerciaux. Les institutions non lucratives seront de leur part dispensées de toute taxe. De vastes projets économiques verront le jour. 125 mille mètres carrés seront consacrés pour les bâtiments publics. Enfin toutes ces mesures ont amené 40 mille fonctionnaires sionistes à la sainte mosquée d’Al-Aqsa.

Inquiétude démographique

Un autre élément vient de temps à autre renforcer ladite inquiétude israélienne démographiquement parlant. De temps en temps une suggestion internationale ou venant de la gauche israélienne elle-même soutient la division de la ville d’Al-Quds en deux parties une pour les Palestiniens et une autre pour les Israéliens.

Ehod Barak l’ancien premier ministre israélien et le favori pour la présidence du parti travailliste dans un rassemblement populaire a confirmé son soutien à une telle division de façon à ce que les quartiers arabes soient sous l’autorité palestinienne excepté l’autorité militaire.

Et dans une manifestation dans laquelle des Palestiniens ont participé Youssi Bilin président du parti Mirits a confirmé la nécessité d’une telle division qui existe déjà sur le terrain. Le fait que la communauté internationale ne reconnaisse pas l’annexion de la partie orientale de la ville d’Al-Quds renforce encore cette inquiétude. En effet l’ONU respecte encore sa décision n°242 signée tout de suite après la guerre de 67 appelant « Israël » à se retirer des territoires arabes occupés. Et récemment les ambassadeurs des Etats-Unis et de l’Union Européenne ont déclaré leur refus de participer à toute célébration de la commémoration de la guerre de 1967 en considérant l’existence d' »Israël » à Al-Quds comme une occupation.

La position occidentale

Cette position américaine et européenne a été chaleureusement saluée par tous les Palestiniens. Bien que le Congrès américain ait appelé depuis plusieurs années à transférer l’ambassade américaine vers la partie occidentale d’Al-Quds et y ait acheté le terrain nécessaire le transfert n’a cependant pas été effectué. Toutes ces données entre autres ont poussé les experts de l’Institut israélien d’étude autour de la ville d’Al-Quds à plus d’inquiétude. Sa dernière étude montre que le nombre d’habitants de la ville a atteint 720 mille personnes dont 245 milles Arabes 34% de la population. Ces experts craignent qu’avec cette tendance de développement démographique le taux d’Arabes dans la ville pourra arriver à 50% quand bien même les recensements sont partiaux au détriment des Arabes et qu' »Israël » a intérêt à baisser le niveau d’Arabes dans la ville.

La division est la solution

Dans le même contexte le journal hébreu Haartis souligne qu’après quarante ans d’occupation de la ville d’Al-Quds tous les premiers ministres et présidents de municipalités successifs n’ont pu combler la lacune entre la partie orientale et la partie occidentale de la ville. Dès qu’on dépasse la ligne de trêve de 67 on remarque la grande différence entre les deux parties. Al-Quds orientale est en fait négligée les infrastructures y sont vétustes. Elle n’obtient que 10% du budget de la municipalité. Un sondage récent a montré que 57% des habitants de la ville soutiennent sa division dans un cadre de paix réel. Les idées du président Bill Clinton et les accords de Genève pour la division de la ville sont de nouveau un sujet de discussion.

Article traduit par CPI

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