Le martyr Ismaël Abou Chanab

 Ismaël Hassan Mohammed Abou Chanab a été assassiné par les forces de l’occupation sionistes qui ont bombardé sa voiture. Il était parmi les rares leaders du mouvement du Hamas qui travaillaient dans plusieurs domaines différents : politiques syndicaux et académiques. Dans tous ces domaines il se dépassait de façon remarquable. De plus il était beaucoup aimé parmi les Palestiniens. Ils ont beaucoup pleuré sa disparition sa tombée en martyre.

 Naissance

 Ismaël Hassan Mohammed Abou Chanab “Abou Hassan” est né dans le camp de réfugiés palestiniens de Al-Nsairate au milieu de la bande de Gaza en 1950.

 Deux ans auparavant sa famille s’était retrouvée obligée de quitter son village de Al-Djiah au sud-est de Al-Majdal et d’Asqalane pour s’installer dans le camp de Al-Nsairate où Abou Chanab est né.

 Dans un camp de réfugiés palestiniens a grandi Ismaël comme d’ailleurs tous les Palestiniens chassés de leur patri dans le bouleversement de 1948. Le camp est leur monde. La pauvreté est leur vie.

 Education

 Son père était un analphabète. Néanmoins il pouvait lire le Coran. De ce fait il avait le souci de donner une bonne éducation à ses enfants. Dès qu’un centre d’apprentissage du Saint Coran avait ouvert ses portes il y avait inscrit son petit enfant Ismaël. Le petit Ismaël a eu la chance d’apprendre par cœur la moitié du Saint Coran avant qu’il n’ait terminé son école primaire.

 Abou Chanab a passé la plupart de ses études primaires dans l’école de l’UNRWA dans le camp de Al-Nsiarat de 1956 à 1061. Il a beaucoup été influencé par son professeur Hamad Al-Hssanat qui était un Da’ia (une personne qui appelle à la religion). Il était aussi un leader du mouvement de la résistance islamique « Hamas ».

 Son père

 Le père de Abou Chanab était un ouvrier très soucieux pour subvenir aux besoins de sa famille. Le père Abou Chanab travaillait la terre chez les autres. De plus il a installé un petit magasin où il vendait de petites choses aux habitants du camp de réfugiés palestiniens ainsi qu’aux bédouins des alentours du camp.

 C’est vrai que Ismaël était le plus âgé de ses frères lorsque son père est mort mais il était encore un petit garçon. Il était encore à l’école primaire. Quelques parents de la famille lui ont conseillé de déménager au camp des réfugiés palestiniens de Al-Chatti à l’ouest de la ville de Gaza. En fait beaucoup de parents de Abou Chanab y vivait et pouvait venir en aide aux enfants sans père.

 Abou Chanab jeune homme

 Quand il a fini son collège à l’école du Nouveau Gaza dirigée par l’UNRWA le jeune homme Ismaël a rejoint en 1965 le lycée Palestine. Il était toujours parmi les premiers de sa classe.

 La guerre de 1967 se termine et les territoires palestiniens seront occupés. Dans la même année Ismaël s’est présenté pour les examens du baccalauréat. Il l’a eu. Mais à cette époque-là aucun pays arabe n’acceptait ce diplôme.

 Ismaël a rejoint l’école d’instituteurs à Ramallah pour se spécialiser en anglais. Mais en 1969 il l’a repassé et a réussi l’examen du baccalauréat qui était organisé dans la bande de Gaza sous la direction de l’Egypte. Cette réussite lui permettait de rejoindre les instituts égyptiens. Arrivant en Egypte à la fin de l’année scolaire il a profité du peu temps restant de l’année pour repasser son baccalauréat pour la deuxième fois.

 En 1975 Abou Chanab a terminé la faculté d’ingénierie de l’université égyptienne de Al-Mansoura. Il était arrivé premier avec mention très bien avec honneur.

 Retour à Gaza

 Bien qu’on lui ait proposé un poste à l’université où il a terminé ses études il a préféré retourner dans la bande de Gaza pour y travailler et rendre service à sa patri.

 Pendant cinq ans il a alors travaillé à la mairie de Gaza. Tout le monde parlait de sa bonne conduite et sa grande professionnalité.

 Lorsque l’université nationale de Al-Najah voulait ouvrir une division d’ingénierie elle avait besoin de professeurs compétents. Elle a envoyé un nombre d’ingénieurs palestiniens dont Ismaël Abou Chanab aux Etats-Unis d’Amérique afin d’y accomplir des études supérieurs. En 1982 Ismaël a obtenu le Master en ingénierie de construction de l’université de Colorado.

 L’ingénieur Abou Chanab est encore une fois retourné à l’université de Al-Najah pour y travailler comme professeur. Et dans les années 1983-1984 il est devenu vice-président de la division d’ingénierie civil. Il donnait des cours jusqu’en 1987 l’année où les autorités de l’occupation sioniste ont fermé l’université l’année du déclenchement de la première Intifada palestinienne.

 Abou Chanab le social

 Le martyr Abou Chanab était parmi les rares qui pouvaient marier leur grande professionnalité et une participation active dans la vie publique. Il ne laissait aucune occasion où il pouvait rendre service. Il était une personnalité de la vie sociale palestinienne notamment dans la bande de Gaza.

 Dans les événements regrettables qui se sont produits entre les organisations palestiniennes en 1986 il a joué un rôle important. Toutes les institutions et les établissements privés dans la Bande se sont précipités afin de mettre fin à cette agitation. L’ingénieur Abou Chanab a été choisi en tant que membre du comité de réconciliation qui a mis corps et âme pour éclaircir les esprits et alléger les conflits.

 Pour tous les problèmes sociaux ses parents et ses voisins venaient lui exposer leurs difficultés afin de trouver chez lui des solutions qu’ils ne trouvaient ailleurs.

 Même dans son domaine professionnel il était prêt à donner gratuitement ses conseils et même des plans pour la construction de projets de bienfaisance…

 Abou Chanab le syndicat

 Il pouvait être fier ayant eu l’initiative de fonder l’association des ingénieurs palestiniens dans la bande de Gaza en 1976. De cette date jusqu’en 1980 Abou Chanab était membre de son conseil administratif. C’est en 1980 qu’il est devenu président de ce conseil. Dans cette même année il est devenu le représentant des ingénieurs.

 Lorsque il a été arrêté en 1989 il portait encore ces titres. Dès sa libération en 1997 il a encore une fois été élu président du conseil administratif de l’association et représentant des ingénieurs jusqu’en 1999.

 Auparavant et quand il était professeur il participait de façon active dans la vie syndicale de l’université. Il voulait laisser ses attributions pour construire une institution capable d’affronter l’occupation.

 Après la fermeture de l’université de Al-Najah il a travaillé comme ingénieur dans l’UNRWA où il a continué son travail syndical jusqu’à son arrestation en 1988.

 Par ailleurs Ismaël Hassan Mohammed Abou Chanab était membre de l’Association Islamique. Il travaillait pour sauver les jeunes palestiniens des effets de l’occupation qui n’a de souci que de détruire le moral de ces jeunes.

 De plus le martyr Abou Chanab donnait des cours à la faculté de l’Université Islamique. Il était aussi le président de la faculté de la société des sciences appliquées.

 Abou Chanab et le cheikh Ahmed Yassine

 Le martyr Abou Chanab a beaucoup été influencé par le martyr le cheikh Ahmed Yassine. Les deux vivaient dans le même camp de réfugiés palestiniens de Al-Chatti. En fait le cheikh Ahmed Yassine bien qu’il fût handicapé était toujours actif. Il participait de façon efficace dans la vie culturelle et sociale du camp.

 A la fin des années soixante Abou Chanab a connu le travail religieux à travers le cheikh Ahmed Yassine. Leurs liens ont pris de l’ampleur lors de la fondation de l’Association Islamique par Ismaël Abou Chanab. Le cheikh Ahmed Yassine devient alors le président de l’administration de l’association.

 L’Intifada l’arrestation et la martyre

Ismaël Hassan Mohammed Abou Chanab a joué un grand rôle dans la direction de la première Intifada. Il y a laissé ses empruntes. Depuis le premier jour de cette Intifada le cheikh Ahmed Yassine l’a désigné comme responsable de l’Intifada dans la bande de Gaza. Il a beaucoup travaillé tous les moyens pour activer l’Intifada pour qu’elle ne fût pas seulement une Intifada de pierres. Il a été arrêté par les services des renseignements sionistes le 30/05/1989. Ce n’est que le 02/04/1997 qu’il a été libéré.

L’enfermement n’était pas la fin de l’activité d’Abou Chanab. Il était le début d’une nouvelle période. Le début était difficile : trois mois d’interrogation et de torture dans la prison de Al-Ramla dix-sept ans de cellule individuelle sans lumière.

En 1990 il est devenu le représentant des détenus de la prison de Al-Ramla. Après avoir été transféré vers la prison de Asqalan où il a passé huit ans de sa peine il a fondé une direction du mouvement de la résistance islamique « Hamas ». Il a dirigé cette direction naissante de façon remarquable.

Abou Chanab était un chef formidable. Il a guidé deux mouvements de grève de la faim en 1992 et en 1995. Ces grèves ont poussé l’administration pénitentiaire sioniste à faire des concessions et à améliorer la vie à l’intérieur de la prison.

Après sa libération en 1997 le chef Ismaël Hassan Mohammed Abou Chanab a joué un rôle important dans la direction du mouvement de la résistance islamique « Hamas ». Il présentait le mouvement devant l’autorité palestinienne et les autres groupes palestiniens.

Il était connu par ses idées modérées. Il a aussi présidé le Centre des Etudes de l’Avenir.