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L’importance de la terre dans le conflit arabo-sioniste

samedi 17-février-2007

 30 Mars Journée de la terre
La 29ème commémoration (1976-2005) 
Nabil Mahmoud Sahly chercheur (Syrie)
             Chercheur au centre palestinien des statistiques
L’importance de la terre dans le conflit arabo-sioniste
Depuis le premier congrès sioniste à Bâle (Suisse)  en 1897 il est clairement apparu que les terres de la Palestine et l’expulsion de ses habitants étaient le but final du mouvement sioniste pour fonder un Etat  juif avec le moins possible d’Arabes.

Selon ces orientations le mouvement sioniste a réussi en alliance avec les grandes puissances et notamment la

Grande-Bretagne qui exerçait un mandat sur la  Palestine (1922-1948) de fonder l’Etat convoité le 15 mai 1948 sur 20.000 kms2 des terres palestiniennes qui représentent 74% de sa superficie totale 27.009 km2. Les groupes terroristes sionistes la Haganah Stern Irgoun sont parvenus à expulser 850.000 Palestiniens qui sont devenus des réfugiés en Jordanie Syrie et Liban en Cisjordanie et la bande de Gaza.

Ces réfugiés  représentent 57% de l’ensemble du peuple palestinien en 1948 qui était estimé à 15 millions de personnes. De ce côté de la ligne verte sont restés environ 151.000 Palestiniens la plupart vivant en Galilée et dans le Naqab au sud de la Palesitne. En 2005 ils sont devenus 1million 200.000 Palestiniens.

Depuis 1948 cette « minorité » demeurée  sur sa terre a été le centre d’intérêt des décideurs de l’Etat juif son développement naturel devenant le cauchemar des stratèges israéliens.

A partir de là les gouvernements israéliens successifs entre 1948 et 2005 ont fait de la vie de ces Palestiniens sur leur terre un enfer en imposant des réalités sur le terrain empêchant les Palestiniens de construire et de se développer géographiquement.

Des terres arabes ont été confisquées pour fonder encore plus de colonies en faisant appel aux Juifs du monde qui sont passés de 650.000 en 1948 à 5 millions et 400.000  en 2005. Avec l’augmentation du nombre de Juifs en Palestine la confiscation et  la judaïsation des terres vont s’accélérer.

En 1976 les autorités israéliennes annoncent la confiscation de 21.000 dunums en Galilée. Les protestations des masses arabes à  Sakhnine Arraba Kafar Kanna s’étendent pour culminer avec la Journée de la terre le 30 mars 1976.

Les conséquences furent la mort de 6 martyrs dans les  affrontements avec l’armée israélienne les martyrs étant : Khayr Yassine de Arraba Khadija Shawahne de Sakhnine Muhsin Taha de Kfar Kanna Raja Abu  Raya de Sakhnine Khadr Khalayla de Sakhnine Ra’fat Zuhayri du camp Nour Shams en Cisjordanie martyr à Taybé et plus de 300 blessés.

Depuis 1976 la journée de la terre est devenue une journée nationale dans la vie du peuple palestinien qui se trouve en Palestine ou dans les différents lieux de refuge.

A cette occasion des  mouvements populaires affirment l’unité du peuple palestinien son droit à sa  terre malgré la cruauté de l’invasion colonisatrice israélienne qui a pris la terre des ses aïeux pour en faire de denses îlots coloniaux.

29 ans après la journée de la terre les tentatives de confiscation et de judaïsation sont à leur point culminant. Une  grande partie des terres à l’intérieur de la ligne verte a été arrachée.

Alors  qu’ils représentent entre 18 et 20% de la population à l’intérieur de l’Etat sioniste ils ne possèdent cependant que 3% de la terre. Les Palestiniens sont  interdits d’acheter ou de louer 75% des terres.

C’est évidemment la nature  démocratique de l’Etat d’Israël qui considère les Juifs comme son outil humain et les Arabes sur leur terre comme des individus à écarter de la vie sociale économique et politique.

Pour renforcer son pouvoir sur les terres palestiniennes les autorités israéliennes ont émis au début des années 50 plusieurs lois israéliennes qui permettent à tout juif dans le monde de venir  dans l’Etat avec « la loi du retour » de dominer les terres des réfugiés avec la loi des absents.

Dans ce cadre nous pouvons indiquer que le mouvement sioniste a réussi à donner possession aux Juifs de 1 million 682.000 dunums de la superficie de la Palestine avant mai 1948 soit 62% de la superficie de la Palestine qui est de 27.000.000 dunums et qui représente en  même temps 8 3% de la superficie sur laquelle a été installé l’Etat  sioniste alors que les Palestiniens à l’intérieur de cet Etat créé en 1948 possédaient 1.465.000 dunums représentant 54% de la superficie de la Palestine  et 7 2% de la superficie sur laquelle a été fondé l’Etat juif qui est de 20.325.000 dunums.

Quant aux terres des Palestiniens qui ont été expulsés de chez eux en 1948 elles représentent 17 millions et 178.000 dunums  soit 636% de la superficie de la Palestine ou 845% de la superficie de l’Etat sioniste.

Ce pourcentage représente la propriété des réfugiés palestiniens  chassés de leurs terres en 48. L’ensemble des réfugiés s’élève en 2005 à 4 millions et demi et représente presque 50% du peuple palestinien estimé à 9 millions en 2005.

Israël ne s’est pas arrêté aux frontières qu’il  s’est fixées en 1948 mais il a élargi son expansion dans les profondeurs des terres arabes occupées en 1967 et 1978.

Après une occupation de plusieurs décennies des territoires de la Cisjordanie et de la bande de Gaza les autorités israéliennes ont confisqué près de 60% de la superficie de la Cisjordanie y compris al-Quds estimé à 5800 kms2 comme elles ont confisqué 40% de la bande de Gaza estimé à  365 kms2.

Elles ont parsemé près de 190 colonies 170 d’entre elles en Cisjordanie avec 275.000 colons ainsi que 190.000 colons dans plusieurs  quartiers autour ou à l’intérieur d’al-Quds.

Il y a actuellement une invasion colonisatrice organisée afin de relier les colonies par des routes de  contournement afin d’isoler les villes et villages palestiniens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza pour empêcher leur continuité géographique et démographique.

Le rythme de la colonisation s’est accentué après  les accords d’Oslo le 13 septembre 1993 et depuis cette date l’activité  colonisatrice ne s’est pas arrêtée que ce soit sous les gouvernements des travaillistes ou du Likoud après les négociations à Madrid avec les parties arabes (1991-2005).

Des parties importantes du budget ont été réservées à  l’activité colonisatrice surtout dans la région d’al-Quds et on constate  qu’aucun quotidien israélien ne manque chaque jour de citer une information relative à la colonisation en Cisjordanie dans la bande de Gaza et dans le  Golan.

En juillet 2003 il a été annoncé le début d’un projet de construction du mur de la séparation qui avalerait plus de la moitié de la superficie de la  Cisjordanie et qui confisquerait les sources d’eau palestiniennes au profit des  colonies.

Des déclarations sionistes confirment mais aussi l’attachement d es Palestiniens à leurs terres que les terres de la Palestine vont continuer à  être l’axe d’un conflit ouvert malgré tous les accords passés ou à venir et malgré les déclarations israéliennes sur leur prochain retrait de la bande de Gaza.

Les terres de la Palestine (1948-2005)

Comme nous l’avons exposé la superficie de la  Palestine est d’environ 27.009 kms.

L’administration britannique mandataire avait divisé la Palestine dès juillet 1939 en six provinces qui sont :

La province de la Galilée qui est située au nord de la Palestine près des frontières avec le Liban et dont la principale ville est Nazareth. Cette province a été divisée en 5 départements qui sont :  Akka Bisan Nazareth Safad et Tabaraya.

Le nombre d’habitants de la province  s’élevait en 1945 à 231.000 Palestiniens vivant sur une superficie de 2.801.383  dunums soit 104% de l’ensemble de la Palestine.

La province de Haïfa dont le centre est la ville de Haïfa et dont la superficie est de 1.031.755 dunums représentant 38% de la superficie de la Palestine et habitée en 1945 par 242.630 habitants.

La province de Naplouse dont le centre est Naplouse formée de trois départements qui sont Naplouse Tulkarm et Jénine avec une superficie de 3.L262.292 dunums représentant 121% de la superficie de  la Palestine. Les habitants de la province s’élevaient en 1945 à 232.220 habitants.

La province d’al-Quds qui est au centre de la Palestine avec al-Quds pour principale ville et constituée de trois départements qui sont al-Quds duquel dépendent les villes de Bethlehem et Ariha al-Khalil et Ramallah.

Sa superficie est de 4.333.534 dunums soit 16% de la superficie de la Palestine avec 384.880 habitants.

La province d’al-Lid avec Yafa pour ville principale composée des départements de Yafa et Ramleh la plupart de ses terres sont des plaines côtières avec une superficie de 1.205.558 dunums soit environ 45% de la Palestine et habitée en 1948 par 501.070 habitants.

La province de Gaza qui se situe au sud de la Palestine composée de la plaine côtière et de la région du Naqab qui représente à elle seule la moitié de la superficie de la Palestine.

Le centre de la province est la ville de Gaza et elle est composée des deux départements  Gaza et Beer Saba’ avec 13.688.501 dunums soit 507% de la superficie de la Palestine avec 190.880 habitants la densité humaine en 1945 était de 14 habitants par kms. 

 

De l’ensemble de la superficie de la Palestine avec une superficie de 27.009 Kms 17% représentent les plaines avec la plus  importante celle de Marj Ibn ‘Amer alors que le Naqab représente 50% la  région montagneuse représente 28% et les vallées d’al-Ghor 5%.

Après la création de l’Etat d’Israël en 1948 les  services sionistes ont partagé la région sur laquelle l’Etta a été fondé en trois régions principales :

1 –  Le nord avec Safad Tabaraya Merj Ibn ‘Amer la région de Haïfa qui  comprend Haïfa et al-Khudayra

2 – la région centrale avec Lid Ramleh et la  région du sud avec Ascalan Beer Saba’ et Aylat.

Concernant la répartition des juifs à l’intérieur  de l’Etat sioniste les données indiquent que sur les 5 millions 400.000 juifs  présents dans l’Etat 78% d’entre eux se concentrent sur 15% de la superficie  totale sur laquelle a été construit l’Etat alors que 22% se répartissent que les 85% qui restent.

Les villes de développement ont attiré la plus grande  partie d’entre eux. 27% des juifs de l’Etat sioniste occupent en 2005 les 17.325.000 dunums que possédent les réfugiés palestiniens expulsés en 1948.

En  Cisjordanie et dans la bande de Gaza occupées en 196 par l’armée israélienne les autorités ont construit 190 colonies sur 500 kms2 soit 83% de la superficie de la Cisjordanie et de la bande de Gaza qui est de 6000 kms2 et qui représente 222% de la superficie de la Palestine historique.

Rappelons que la superficie de la bande de Gaza est de 365 kms2 qui représente nt 6% de la superficie de la Cisjordanie et Gaza et 14% de la superficie de la Palestine.

 
Les accords d’Oslo signés entre l’autorité  palestiniennes et l’Etat d’Israël ont permis l’installation d’un pouvoir  palestinien administratif et sécuritaire jusqu’à la veille de l’Intifada  al-Aqsa le 28 septembre 2000 sur ce qui s’appelle la zone A qui représente 12% de la Cisjordanie et bien évidemment après avoir écarté la superficie  d’al-Quds qui est arrivée après les multiples élargissements à 25% de la superficie de la Cisjordanie.

Le pourcentage de superficie sur laquelle  l’autorité palestinienne avait assis son pouvoir est arrivé à 181% alors que la superficie de la zone B qui est sous contrôle commun administratif palestinien et sécuritaire israélien était de 24% pendant que la zone C soit 579% de la superficie de la Cisjordanie sans compter al-Quds était sous  domination israélienne jusqu’au déclenchement de l’Intifada al-Aqsa en  septembre 2000 lorsque l’armée israélienne a ré-occupé l’ensemble des terres palestiniennes sur lesquelles les Palestiniens avaient installé leur direction soit sécuritaire soit administrative.

Il est important de signaler que la superficie des  terres qui sont passés sous contrôle palestinien jusqu’en septembre 2000 (A+B)  qu’il soit administratif ou sécuritaire était de 421% de la superficie de la Cisjordanie sans al-Quds soit environ 1832 kms2 dont 7874 kms2 sous contrôle palestinien sécuritaire et administratif. 

Traduction

Centre d’Information sur la Résistance en Palestine

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