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Abou Halima le premier martyr après le cheikh Yassine

mardi 6-février-2007

Naplouse – rapport spécial

 

Mohammed Abou Halima s’est réveillé le 22/03/2004 comme tout le peuple palestinien pour voir le corps du cheikh Ahmed Yassine et neuf de ses compagnons s’éclatant en l’air suite à un bombardement sioniste lors de leur retour de la mosquée où ils avaient accompli la prière de l’aube.

 

En quelques heures seulement les affrontements sanglants ont couvert toutes les villes et tous les villages palestiniens en Cisjordanie comme dans la bande de Gaza.

 

Le camp de réfugiés palestiniens qui avait donné plus de cent vingt martyrs pendant la bénie Intifada de Al-Aqsa a lui aussi connu les plus violents de ces affrontements. Les Palestiniens du camp ont durement affronté les forces de l’occupation sioniste. Quelques minutes ont suffit pour qu’on sache que quelqu’un a déjà emprunté le sentier des martyrs le sentier du cheikh Yassine !

 

 

Son enfance dans le camp

 

Le martyr est né dans le camp de réfugiés palestiniens de Balatta à l’est de Naplouse le 22/03/1983. Il est né dans une famille croyante connue par sa piété et sa bonne conduite… Cette famille a été obligée de quitter sa ville natale de Al-Lid en 1948 tel que c’était le cas de milliers de familles palestiniennes partout dans le pays.

 

Notre martyr Abou Halima jouait dans les ruelles étroites du camp en sachant qu’il n’était pas loin de la sauvagerie de l’occupation sioniste. Croyant à l’acte et pas au silence il exprimait ce qu’il croyait par le lancement de pierres.

 

Dans l’université d’Al-Najah il a choisi la faculté de lettres la division du journalisme. Savant que c’est un métier dangereux il était prêt à payer de son sang dans le chemin du journalisme. Il n’a pas attendu le diplôme universitaire pour travailler dans ce domaine. Etudiant il y mettait déjà ses contributions comme un journaliste actif.

 

Un prof triste

 

« Je me rappelle de Mohammed Al-Bichawi Hachim Al-Nadjar et Fadi Alawna tous tués par Israël. Elle a tué leur rêve de devenir journalistes. Il y a un an seulement elle a aussi tué Mohammed Abou Halima qui voulait être un journaliste spécial pour exprimer et montrer la souffrance de son peuple et de sa Umma ».

 

Avec ces mots tristes le docteur Farid Abou Dahir professeur de journalisme à l’université nationale de Al-Najah commente la tombée en martyre du journaliste Abou Halima qui était un étudiant dans sa division.

 

En fait Abou Halima est tombé en martyre lorsqu’il couvrait l’invasion des forces de l’occupation sioniste du camp de réfugiés palestiniens de Balatta à l’est de la ville de Khan Younis. Couvrir les affrontements violents qui se sont produits entre des centaines de jeunes palestiniens en colère pour l’assassinat du cheikh Yassine et les soldats de l’occupation sioniste. Ces soldats ont ouvert le feu de façon démente. Abou Halima a été atteint à l’abdomen par une balle. Toutes les tentatives pratiquées par les médecins de l’hôpital de Rafida n’ont pas réussi à sauver sa courte vie.

 

Selon des témoins oculaires Abou Halima travaillait tel un envoyé spécial pour une radio locale dans la ville de Naplouse. A l’entrée du camp de réfugiés palestiniens de Balatta il portait un appareil photo et suivait les mouvements de soldats de l’occupation sioniste et de jeunes palestiniens.

 

Il venait de terminer une émission audio lorsqu’un sniper sioniste lui a adressé une balle pour qu’il tombe par terre et que les ambulances le porte vers l’hôpital.

 

 

Le quatrième martyr

 

Le professeur Abou Dahir ajoute : « Ainsi avec la tombée en martyre de Abou Halima la division du journalisme dans notre université perd quatre de ses enfants durant la bénie Intifada de Al-Aqsa. Tous étaient dans leur dernière année. Ils n’attendaient que quelques mois pour sortir et pratiquer le métier de journalisme avec ferveur ».

 

« Deux mois seulement après la mort de Mohammed Abou Halima ajoute le docteur Israël a assassiné Hachim Abou Hamdan le chef des brigades de Al-Aqsa dans la ville de Naplouse. Il était lui aussi un étudiant dans la division de journalisme.

 

          Pas plus de deux mois plus tard un sixième étudiant de la division ait suivi ses camarades du sentier des martyrs. Yamen Farag un chef des brigades du martyr Abou Ali Mustapha filiale du Front Populaire pour la Libération de Palestine a été tué par les forces de l’occupation sioniste.

 

          La tombée en martyre d’un si grand nombre d’étudiants journalistes montre combien ce métier est dangereux notamment que l’occupant essaye toujours de cacher et de déformer les réalités du terrain ».

 

Le professeur souligne que les soldats de l’occupation sionistes tuent les journalistes avec sang froid sans aucun scrupule afin de semer la terreur dans les cœurs de leurs camarades.

 

 

La dernière communication

 

Abla Abbas l’animatrice de la radio qui a effectué la dernière communication en directe avec Abou Halima cinq minutes avant sa mort dit que Mohammed l’a appelée pour l’informer qu’une force militaire sioniste s’approchait du camp. Elle lui a prié d’être vigilent en prenant un lieu sûr. Elle lui a dit qu’elle le contacterait plus tard pour connaître tous les détails de la situation…

 

Cependant quelqu’un l’a contacté un peu plus tard pour l’informer que Abou Halima était blessé et avait été transporté à l’hôpital.

 

Abla qui elle aussi était étudiante de la même division de journalisme ajoute :

 

          « Mohammed était très actif. Il amenait les nouvelles du camp de Balatta de façon rapide et précise bien qu’il ait été encore étudiant. Il était hors pair et objectif. Je sentais que j’étais devant un journaliste endurci et non un étudiant dans la division de journalisme ».

 

 

Mon fils et mon étudiant

 

Le journaliste Amin Abou Warda l’envoyé de l’agence de Quds Press se voyait triste à l’occasion de la première commémoration de la tombée en martyre de Abou Halima. Mohammed Abou Halima en fait était stagiaire chez Abou Warda. De plus ils sont tous les deux habitants et voisins dans le camp de réfugiés palestiniens de Balatta.

 

« J’ai connu Mohammed depuis son enfance ajoute Abou Warda. Je l’ai vu grandir devant mes yeux jour après jour. Il aidait son père dans son petit restaurant au milieu du camp. Je rendais visite à son père pour savoir les nouvelles du camp qu’il ramassait de ses clients. J’ai remarqué que le fils Mohammed aimait suivre les informations et les transférer. De plus il admirait son voisin le martyr Mohammed Al-Bichawi l’envoyé d’Islam En Ligne ».

 

« Avant qu’il n’ait rejoint la division de journalisme (à l’université nationale de Al-Najah) continue Abou Warda son récit de sa relation avec le martyr Abou Halima. Il nous a rendu visite dans notre bureau pour s’entraîner sur la façon de rédiger les actualités. Il est devenu un as. Il était très content quand il a réussi l’examen d’entrée. Il a senti qu’il venait d’emprunter le bon chemin ».

 

Le journaliste Abou Warda souligne que tous les habitants du camp de réfugiés palestiniens de Balatta l’aimaient beaucoup. En fait il exprimait leur souffrance sous l’occupation usurpatrice sioniste. Mohammed Abou Halima faisait tous les matins une tournée pour connaître les nouvelles des habitants du camp avant d’envoyer son message à la radio. Tous ceux qui le connaissaient sont tristes pour son départ. Ils ont exprimé cette tristesse en sortant en masse pour participer dans son cortège funèbre qui était le plus somptueux depuis des années.

 

 

Même date pour la naissante et la mort !

 

Son père a surpris ses copains par le fait que Mohammed est tombé en martyre le jour de son vingt-deuxième anniversaire. Il souligne qu’il a eu Mohammed après neuf filles. Il a fait ses fiançailles avec une cousine. Il attendait l’été pour accomplir le mariage…

 

Tous ses voisins affirment que Mohammed était un jeune homme poli et aimé par tout le monde surtout lorsqu’on entendait sa voix par les radios locales. Les voisins se préparaient pour réaliser une fête particulière pour sa sortie de l’université.

 

 

Le brave journaliste

 

Ses camarades de la division le qualifient de brave journaliste. Il ne cachait jamais la réalité même étant amère. A travers la radio Sout Al-Najah sa voix disait tout le temps toute la vérité. Sa voix appelait le monde entier à se réveiller et à voir la cruelle réalité…

 

Rabi’ Dowaikat son collègue d’étude dit qu’il n’a jamais entendu quelqu’un dire du mal de Mohammed.

 

Samara un autre collègue dit que Mohammed était le meilleur copain. Un vrai frère. Un étudiant ambitieux. Il voulait tout le temps transmettre les nouvelles de façon honnête et véridique…

 

De son côté Ahmed Al-Bitawi un autre étudiant de la division de journalisme croit que Mohammed n’a jamais été égoïste. Il présentait tout le temps des suggestions au profit des étudiants de sa division…

 

 

Ses derniers mots

 

Le journaliste Mohammed Abou Halima adorait dans ce métier la réalité de tous les dangers. Ses dernières phrases ont été :

 

« Le stresse et la colère envahissent les habitants du camp de Balatta. Je remarque les patrouilles militaires encerclant le camp. Tout le monde quitte sa maison suite à la nouvelle de la tombée en martyre du cheikh Yassine ».

 

Avec ses mots le journaliste martyr Mohammed Abou Halima a terminé son dernier rapport et sa courte vie. Sa courte vie passée à dessiner avec ses outils de journaliste la vie comme elle est.

 

Si il avait encore été vie il aurait décrit l’image du crime perpétué par les forces de l’occupation sioniste dans le camp de réfugiés palestiniens de Balatta. Le crime dont il a été lui-même une de ses victimes. Il aurait été le témoin de ces enfants tués devant leurs maisons. De Soldats en masse se déplaçant de maison en maison terrorisant tuant détruisant tous ce qui se trouvait sur leur chemin.

 

 

(Fin)

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