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La négligence médicale délibérée met les détenus palestiniens en liste dattente de mort

lundi 5-février-2007

Par Khaled Amayreh
La mort évitable le jeudi 16 janvier de Jamal Hasan Sarahin du village de Beit Ula près d’Hébron dans la tristement réputée prison de Kitziot a jeté une nouvelle lumière sur le calvaire des Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes en particulier pour ceux qui souffrent de maladies graves.

Selon le Ministère palestinien des Prisonniers 1.000 prisonniers malades languissent dans les prisons et centres de détention israéliens dont une centaine souffrent de sérieux problèmes de santé. Parmi eux une dizaine ont un besoin urgent d’hospitalisation et/ou d’opération chirurgicale.

Sarahin qui a été détenu à Kitziot sans charge ni procès avait un problème respiratoire et des symptômes d’asthme depuis des semaines avant qu’il succombe finalement de sa maladie.

Selon un ami détenu qui a discuté avec le Centre Palestinien d’Information grâce à un téléphone portable depuis le camp de détention les représentants des prisonniers n’ont cessé de demander à l’administration carcérale israélienne de l’emmener à l’hôpital mais sans résultat.

« Nous leur avons dit nous les avons suppliés de l’emmener à l’hôpital nous leur avons dit qu’il était dans un état très grave et que sa vie était vraiment en danger mais ils ont refuséd’agir nous disant de façon sarcastique qu’il n’avait qu’à boire un peu plus d’eau et prendre un analgésique du Acamol » a déclaré le prisonnier.

Il a accusé l’autorité pénitentiaire israélienne d’avoir « indirectement tué » Sarahin en l’empêchant de recevoir les soins médicaux dont il avait un urgent besoin.

« Je peux dire sérieusement en toute honnêteté je peux même jurer que c’est l’autorité carcérale israélienne qui doit être accusée de sa mort. »

Le prisonnier a affirmé que trois jours avant sa mort Sarahin avait demandé à être examiné par un médecin sans résultat.

« En fin de compte le docteur lui a redonné le même analgésique l’Acamol. Vous voyez ils donnent à un prisonnier un anti-douleur quelle que soit la gravité de son cas. »

« Ce sont des nazis vraiment des nazis. »

Esprit de vengeance

Selon Hazem Nayrokh qui est sorti de la prison de Kitziot mercredi l’autorité pénitentiaire israélienne « traite les prisonniers avec un esprit de vengeance manifeste ».

« Ils refusent les soins médicaux aux prisonniers malades ou très malades comme punition pour les idées et les positions qu’ils ont par rapport à l’occupation. »

Nayrokh a dit au Centre Palestinien d’Information que beaucoup de prisonniers malades préfèrent supporter la douleur de leur maladie plutôt qu’aller à la « clinique » de Kitziot.

« Ce n’est pas une vraie clinique c’est un endroit dégueulasse qu’ils appellent clinique et pour y aller on nous menotte et on nous met des chaînes aux pieds comme si nous étions des bêtes sauvages dangereuses. Une fois qu’on l’a vu le médecin nous prescrit soit de boire de l’eau soit nous donne quelques comprimés d’analgésiques. Et si le médecin est mauvais et c’est souvent le cas il dit simplement au prisonnier qu’il n’a pas autorité pour traiter des gens qui ont du sang juif sur les mains. »

Selon le Ministère des Prisonniers près de 11.000 prisonniers politiques et résistants palestiniens croupissent dans les prisons et centres de détention israéliens. La plupart d’entre eux vivent dans des conditions épouvantables inhumaines et sont constamment soumis à des traitements cruels et dégradants.

Des témoignages reçus de prisonniers libérés de diverses prisons israéliennes indiquent que les prisonniers sont exposés à des formes graves d’humiliation par les gardiens israéliens.

Cela peut aller de bastonnades à l’aveuglette jets de gaz lacrymogènes incursions provocations et razzias dans les cellules souvent avec fouille à nu retard ou refus de traitement médical annulation arbitraire des droits de visite alimentation inappropriée en qualité et en quantité.

De plus les autorités carcérales israéliennes ont recours depuis peu à une mesure consistant à garder constamment quelques prisonniers « sur la route » en les transférant en permanence d’un camp de détention à un autre.

Cette mesure draconienne vise ostensiblement à infliger au prisonnier des souffrances psychologiques et à l’épuiser physiquement ainsi qu’à le priver de visites familiales.

Un porte-parole de l’autorité pénitentiaire israélienne a tenté d’échapper à sa responsabilité dans la mort de Sarahin en décrivant sa mort comme « naturelle » et « inattendue ».

La famille de Sarahin rejette avec force la thèse officielle israélienne.

« Non la mort de mon frère n’est pas due à des causes naturelles elle est le résultat de la négligence criminelle des autorités israéliennes. Ils portent la pleine responsabilité de sa mort » dit Muhammed Sarahin frère de Jamal.

Source : Palestine Info
Traduction : MR pour ISM

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