La nature des sanctions et des menaces proférées contre la bande de Gaza par le président de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas sont tout à fait claires. Ses intentions sont un complot visant à amener les Gazaouis vers une situation où ils souhaiteront la mort et placer le Hamas qui porte la bannière de la résistance face à des choix difficiles dont le meilleur serait la guerre contre Israël.
Abbas va-t-il accélérer la confrontation entre la résistance à Gaza et Israël qui tente de le jeter en mer? Ou bien l’intelligence et l’expérience de la résistance les ont forcés à aller vers d’autres options?
Escalade militaire
« Les nouvelles sanctions que le président de l’AP menaçait d’imposer à la suite de l’attentat à la bombe contre le convoi d’al-Hamdallah pourraient conduire à une escalade militaire avec Israël » ont révélé certains analystes dans des entretiens séparés avec notre CPI.
L’expert en affaires sionistes Salah Na’ami a souligné que le déclenchement d’une nouvelle guerre sur le front de Gaza est l’un des scénarios proposés où les nouvelles sanctions de l’AP contre Gaza réduiront la marge de manœuvre des Palestiniens après que le Hamas a mis tous les oeufs dans le panier de la réconciliation. Par conséquent ces sanctions pourraient conduire à une explosion face à Israël en tant que responsable principal et direct de la crise de Gaza » a-t-il déclaré.
Le ministre de la guerre sioniste Lieberman avait dit plus tôt cette semaine que le président de l’AP Mahmoud Abbas pousse vers une confrontation entre Israël et le Hamas en profitant de l’attentat contre le convoi du Premier ministre Rami al-Hamdallah dans la bande de Gaza assiégée.
« Les menaces d’Abbas d’arrêter de verser des budgets pour la bande de Gaza qui sont liés aux services de base tels que l’électricité les services médicaux et l’eau menacent de détériorer la situation humanitaire dans la bande et incitera à une confrontation armée entre l’occupation et les factions de la résistance dans l’enclave assiégée » a-t-il poursuivi.
Explosion populaire
« L’option d’une explosion populaire est l’une des plus importantes que les Palestiniens de Gaza pourraient utiliser comme une alternative viable à l’option de la confrontation militaire » estiment des analystes palestiniens.
À cet égard l’analyste politique Nael Abdul Hadi estime que les sanctions qui seront prises par Abou Mazen cette fois pourront être dures et affecteront directement la vie de la population dans la bande assiégée comme l’augmentation des taxes sur les importations et les exportations et la réduction des salaires des fonctionnaires de moitié ce qui indique que cela peut permettre au mouvement du Hamas d’ouvrir la voie à l’explosion populaire contre Israël en tant que seul responsable impliqué directement et officiellement dans les crises accumulées de Gaza.
De son côté Na’ami confirme que le scénario d’explosion populaire est le meilleur choix comme modèle de résistance classique peut représenter une gêne majeure pour Israël devant la communauté internationale et mettra plus de lumière sur la souffrance de Gaza. Cela coupera la route aux partis régionaux à Gaza ce qui peut être une porte d’entrée à la liquidation de la cause palestinienne à travers l' »Accord du siècle ».
Cette idée est soutenue par l’analyste Abdul Hadi selon lequel la résistance palestinienne est devant deux options: la confrontation militaire ou l’explosion populaire et que la résistance ouvrira la voie aux gens pour évacuer leur colère vers la frontière orientale.
Khalil al-Hayya membre du Bureau politique du Hamas quant à lui a souligné que la poursuite du siège de la bande de Gaza provoquerait une « explosion » face à Israël.
« Il y a une explosion attendue du peuple palestinien on ne s’attend pas où quand ni comment elle aura lieu » a déclaré Al-Hayya dans une interview à l’agence turque Anadolu.
Al-Hayya a ajouté: « L’occupation la communauté internationale et l’AP sont tenus responsables du climat de tension et de la crise à Gaza et ils doivent mettre fin au siège immédiatement ».
Les Palestiniens se préparent à une série d’événements qui coïncident avec l’anniversaire de la Journée de la Terre le 30 Mars et le 70e anniversaire de la Nakba du peuple palestinien en mai prochain. Un mois qui verra le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem occupée avec la mise en place de tentes près de la frontière de la bande de Gaza pour exiger le droit au retour des réfugiés dans leurs villes abandonnées en 1948 du jour de la terre jusqu’à l’anniversaire de la Nakba.
Le ministre israélien de la guerre Lieberman a qualifié la situation sécuritaire de « compliquée et dangereuse » à la lumière des séries d’événements palestiniens annoncées par les factions et les initiatives de la jeunesse palestinienne communautaire en même temps que le 70e anniversaire de la Nakba en commençant par l’anniversaire de la Journée de la Terre le 30 Mars prochain.
Lieberman a exprimé les craintes des services de sécurité d’une escalade qui peut se produire dans les prochains jours de la réaction palestinienne contre la Déclaration du président américain Donald Trump en Décembre de l’année dernière reconnaissant Jérusalem comme capitale officielle de l’Etat de l’occupation israélienne.
