Gaza – CPI
L’appel de détresse reçu par l’hôpital Nasser dans la bande de Gaza ne différait pas des alertes auxquelles le personnel médical s’était habitué au cours du génocide perpétré par Israël contre les Palestiniens depuis plus d’un an et demi. Pourtant, le Dr Ahmed Al-Najjar a été confronté, lors de son service, à la scène la plus atroce de sa vie.
Alors qu’il se préparait à recevoir des blessés tôt ce jeudi matin après un signalement de bombardement sur une maison à Khan Younès, dans le sud de Gaza, il a reçu un appel lui apprenant que sa propre famille avait été visée.
Les caméras ont filmé le moment où les ambulances sont arrivées à l’hôpital. Le médecin a ouvert l’une des portes pour découvrir les corps des victimes à l’intérieur. Sous le choc, il a aperçu deux corps allongés sur un brancouvert de sang. D’une main tremblante, il a soulevé le drap recouvrant le premier visage… et a reconnu celui de son père. Puis il a découvert le visage de sa mère, tous deux tués dans le bombardement de leur maison.
Pétrifié, le médecin est resté immobile avant de s’effondrer en larmes, incrédule, tandis que ses collègues se précipitaient pour le réconforter. Le drame ne s’est pas limité à ses parents : parmi les victimes se trouvait aussi le corps déchiqueté d’une petite fille, tuée dans la même attaque.
Cette tragédie n’est malheureusement pas un cas isolé à Gaza. De nombreux secouristes et membres de la protection civile ont vécu des moments tout aussi déchirants au cours de ce génocide israélien continu.
Le ministère de la Santé de Gaza a annoncé que le bilan du massacre s’élevait désormais à 51 355 martyrs et 117 248 blessés depuis le 7 octobre 2023.
Début mars, la première phase d’un accord de trêve et d’échange de prisonniers entre le Hamas et Israël, entré en vigueur le 19 janvier 2025 sous médiation égypto-qatarie et avec le soutien des États-Unis, a pris fin.
Alors que le Hamas a respecté les termes de la première phase, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu – recherché par la justice internationale – a renié son engagement à entamer la deuxième phase, cédant aux extrémistes de sa coalition, selon des médias hébreux.
Depuis le 18 mars, Israël a repris ses crimes de génocide, lançant des raids violents et massifs, ciblant principalement des civils dans leurs maisons ou des tentes abritant des déplacés.