Jénine – CPI
Les forces d’occupation israéliennes ont ciblé, ce dimanche midi, des journalistes alors qu’ils s’approchaient des abords du camp de Jénine, assiégé depuis 90 jours consécutifs.
Selon des sources locales, les soldats de l’occupation ont tiré des grenades lacrymogènes toxiques en direction de la journaliste Raye Arrouq, correspondante de la chaîne Al-Alam, et du photographe Mohammad Abdel Khaleq, alors qu’ils se trouvaient devant l’une des entrées du camp pour couvrir l’agression israélienne en cours.
Les mêmes sources ont ajouté que l’occupation empêche les équipes de presse d’accéder au camp ou même de s’en approcher, afin de les empêcher de documenter et de diffuser les images de la destruction des maisons, bâtiments et biens des citoyens.
Les forces d’occupation poursuivent leur offensive contre Jénine et son camp pour le 90e jour consécutif, intensifiant les opérations de nivellement et de destruction des infrastructures.
Elles ont déployé des renforts militaires depuis les barrages environnants et patrouillent dans plusieurs zones de la ville, notamment autour du camp, de la zone industrielle, du rond-point du ministère de l’Intérieur et du quartier général des services de sécurité de l’Autorité palestinienne à Jénine.
D’après le comité médiatique du camp, environ 600 maisons ont été détruites dans le camp de Jénine, et près de 3 000 unités d’habitation sont devenues inhabitables. Cette situation a fortement aggravé la crise économique, des milliers de déplacés ayant perdu leur source de revenus, ce qui a entraîné une forte augmentation de la pauvreté dans la région et aggravé la crise humanitaire déjà critique.
Le nombre de déplacés du camp est estimé à environ 21 000 personnes réparties dans toute la province de Jénine, dont 6 000 dans la ville elle-même, 4 181 à Burqin, et 32 000 dans les résidences de l’université arabe américaine.
L’agression contre la ville et le camp de Jénine a causé la mort de 40 Palestiniens, dont deux tués par les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne, qui mènent, depuis 148 jours, une campagne sécuritaire de répression contre les résistants, les fugitifs et les militants. Cette campagne a conduit à l’arrestation et à la torture brutale de dizaines de personnes recherchées, ainsi qu’à l’arrestation de centaines de citoyens du camp de Jénine, dans le cadre d’une guerre contre la base populaire de la résistance.