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Le captif libéré Djihad Nichatta témoigne : les Israéliens ont réduit les conditions des captifs à celles des années qua

mardi 6-février-2007

Naplouse – CPI

« Je ne peux réellement qualifier les prisons de l’occupation israélienne que par « les cimetières de vivants ». Oui elles sont ainsi les prisons sionistes… Il est normal que la libération soit le premier souhait de tous les captifs bien qu’ils sachent qu’à l’extérieur des murs des prisons ils ne se retrouveront que dans autre prison un peu plus grande. En effet l’occupant a transformé les villes les villages et les localités en des prisons dans lesquelles les Palestiniens vivent sous le terrorisme et l’agression sioniste… »

Avec ses mots le captif libéré Djihad Nichatta fait la distinction entre une prison fabriquée par l’occupant et une patrie emprisonnée par lui…

Djihad Nichatta 36 ans est originaire du village de Qablin à proximité de la ville de Naplouse. Il possède une histoire particulière avec la prison et les chaînes sionistes. A trois reprises il a été arrêté pour y passer au total treize ans de sa vie.

La première fois il a été interné le 15 décembre 1992 pour une période de 34 mois y compris le temps de déportation vers Mardj Al-Zohour au sud du Liban.

La deuxième fois il a été emprisonné le 20 août 1996 pour une période de 34 mois.

Le 5 avril 2000 il a été arrêté pour la troisième fois pour être condamné à 74 mois de détention. Il vient d’être libéré il y a peu de temps.


Un témoin oculaire

Etant un témoin oculaire et ayant une grande expérience avec les prisons sionistes il affirme que les conditions d’incarcération dans les prisons sionistes ont connu des changements considérables. En effet durant la première période de détention les conditions étaient catastrophiques. Les interdictions étaient multiples. Les captifs luttaient pour améliorer les conditions de leur impossible vie dit-il.

Durant la deuxième période les captifs goûtaient les fruits de leur lutte leurs grandes grèves. La prison désertique d’Al-Naqab a été fermée et ses prisonniers ont été transférés à celle de Majdo qui était dirigée par l’armée de l’occupation israélienne. Les captifs ont continué leur travail et ont obtenu beaucoup d’autres fruits de leur lutte ajoute Djihad Nichatta.

Durant la troisième détention il a été témoin d’une amélioration dans un premier temps et puis d’une grande détérioration de toutes les réalisations obtenues dans un deuxième temps !

En fait après 99 jours d’interrogations acharnées il a été interné dans la prison d’Asqalane. L’administration pénitentiaire de cette prison accordait aux captifs certains de leurs droits. Les internés dans les cellules d’isolement les quitteraient. Leurs parents du premier degré pourraient leur rendre visite pour une journée. Ils auraient le droit à quelques communications téléphoniques limitées avec le monde extérieur. Mais avec le déclenchement de l’Intifada d’Al-Aqsa l’administration sioniste a ravalé tous ses accords avec les captifs affirme le captif libéré Djihad Nichatta.

Il poursuivit en disant que les conditions avaient été acceptables jusqu’au moment où les l’administration carcérale a commencé à accuser les détenus de faire entrer à l’intérieur des cellules des téléphones portables. Puis il y a eu cette célèbre tentative d’évasion effectuée par les détenus Al-Rachaq et Ramadan. Elle a été la bonne excuse recherchée par l’administration pour rompre toutes les relations avec les détenus. Elle a commencé à pratiquer des mesures répressives de tous genres. Elle a recommencé à mettre des captifs dans des cellules d’isolement. Les conditions d’emprisonnement se sont détériorées de plus en plus jusqu’au moment où le service de renseignements israélien (Chabak) a reçu la direction de la prison désertique d’Al-Naqab le 1er mars 2006. A partir de cette date toutes les réalisations effectuées par la lutte historique des captifs ont été annulées. Les prisons sionistes ont retrouvé leurs conditions des années quatre-vingts du siècle dernier.


Etat de déception

Djihad Nichatta parle de l’état psychique trop difficile à supporter de ces captifs condamnés à vie ou à de longues périodes. Bien que ceux-là organisent leur vie autour de cette donne il ressent une grande déperdition. Ils ont raison de croire que le monde entier les avait oublié notamment que les accords faits avec les autorités israéliennes ne parlent jamais d’eux.


Condition spéciale

Le captif libéré vit actuellement une histoire difficile causée par l’occupation israélienne. En fait il s’était marié avec sa cousine venant de la Jordanie sept mois seulement avant sa dernière arrestation. Sa femme s’est trouvée obligée d’aller en Jordanie pour quelques démarches officielles. Mais depuis cette date-là elle est interdite de revenir rejoindre son mari qui vient d’être acquitté de son injuste condamnation.

La souffrance de Djihad Nichatta est double. Il ne peut voir sa femme. Il ne peut non plus embrasser son fils Hamza qu’il n’a jamais vu depuis de sa naissance. « Je suis menacé de ne jamais voir mon enfant » dit-il tristement. Il sent une grande déception son affaire étant si difficile à résoudre.


Un problème général

Le problème du captif libéré Djihad Nichatta n’est guère le seul de ce genre. Nombreux sont les captifs qui ne peuvent rencontrer leurs petites familles après leur libération. Plusieurs d’entre eux se trouvent obligés de se remarier ne trouvant aucune solution pour leurs cas.

« J’ai personnellement poursuivi cette affaire de l’intérieur de la prison en contactant plusieurs représentants des associations juridiques et humanitaires sans pour autant qu’elles puissent ramener ma famille à moi de la Jordanie » souligne-t-il.

Le grave problème des familles palestiniennes déchirées exige l’intervention de tous les établissements humanitaires et internationaux croit-il.

En effet le père se déplace entre les petites prisons sionistes et la patrie devenue à son tour une grande prison. Le petit Hamza son fils n’est guère en mesure de comprendre la difficile position de son père qui supplie toutes les institutions humanitaires aussi bien locales qu’internationales afin que cette situation prenne fin avant que le petit enfant grandisse et se rende compte de la dure réalité du terrain.

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