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Les députés du Hamas tâchent de rétablir une relation de confiance avec le citoyen palestinien

mardi 6-février-2007

Naplouse – CPI

Tous les matins les deux députés du Conseil législatif palestinien Ridad Ali et Hosni Al-Bourini quittent leurs villages pour aller rencontrer d’autres députés du mouvement « Hamas ». Ils partent tous ensembles pour une tournée de visite à quelques établissements de la ville.

Dès que leur victoire aux élections législatives palestiniennes avait été annoncée il y a environ deux mois les députés de la liste parlementaire du « changement et de la réforme » du Hamas ne s’arrêtent pas de rendre visite à tous les établissements aussi bien publics que privés dans le but de superviser leurs problèmes et leurs besoins.

Riad Ali surnommé « Abou Ali » est un habitant du village de Qablan près la ville de Naplouse. Après une dizaine d’années au service du village comme maire les habitants lui avaient donné leur confiance et leurs voix. « Nous ne devons donc pas les décevoir et nous devons nous approcher d’eux pour ressentir leurs problèmes et besoins » dit-il.

Déjà durant la campagne électorale des dizaines d’établissements ont été visités par les députés qui espéreraient leur être utile. Et maintenant « le temps est arrivé ajoute-il pour que nous honorions nos promesses que nous avions données devant Allah le Tout Puissant et les habitants de Naplouse qui nous avaient aidés et étaient à nos côtés ».

En se préparant pour une nouvelle sortie accompagné de ses collègues il poursuit : « Nous avons un programme un projet destiné à rendre visite toutes les tranches de la société tous les établissements afin de connaître de près la rue palestinienne ses espérances et ses soucis. Dans le but de mieux appliquer ce programme nous avons mis en place un planning hebdomadaire pour visiter ces établissements et rencontrer leurs personnels ».


Fausse image

Abou Ali souligne que les citoyens se sont faits une mauvaise image du député du Conseil législatif palestinien. Ils croient que dès qu’il gagne les élections il ferme son bureau éteint son téléphone portable et disparaît dans la nature. Il quitterait Naplouse pour aller vivre dans une villa officielle à Ramallah avec des limousines des suites et des employés à son service. « Nous devons coûte que coûte changer cette image répugnante. Nous devons leur démontrer que nous sommes d’eux et à eux. Nous ne les laissons jamais tomber » dit-il en ajoutant que les comportements de certains anciens députés ont participé à créer et à renforcer cette image.

Le député Al-Bourini habitant du village d’Assira à proximité de Naplouse est d’accord avec son collègue. « Il y a ceux qui s’étonnent de me voir me promener dans les rues du village. Beaucoup m’ont interrogé sur la raison de ma présence dans le village. Pourquoi y suis-je encore ? Il m’a au moins fallu aller vivre dans la ville. Pourquoi je n’ai pas encore changé mon ancienne voiture des années quatre-vingts pour une nouvelle avec un chauffeur et un garde du corps ? » s’étonne-t-il !

« Au départ cette affaire m’étonnait beaucoup. Pourtant je leur affirmais que je ne changerai en aucun cas ma vie. Elle restera après la victoire comme elle était avant. Je ne me suis pas présenté aux élections pour avoir une situation mais surtout pour les servir. Certains me croient. D’autres pensent que je changerai tôt au tard à l’instar de ceux qui m’avaient précédé » raconte-il.


Ramener la confiance

Al-Bourini a travaillé une trentaine d’années dans l’éducation. Il dit qu’ils veulent lui et ses collègues députés combler la lacune agrandie durant les dernières dizaines d’années par certains députés qui ont préféré leurs intérêts personnels à ceux des citoyens qui leur avaient donné leur confiance et leurs voix.

Riad Ali est sur la même longueur d’onde. Il souligne lui aussi que certains s’étonnaient de les voir se promener dans les marchés du village. Certains même criaient : « Demain ils nous oublieront comme les autres ». En fait tout citoyen a besoin de quelqu’un qui l’entend s’intéresse à ses soucis quotidiens et s’approche de lui de plus en plus affirme-t-il.


La culture personnelle

Les nouveaux députés tentent de constater eux-mêmes comment marchent les établissements publics quels services ils offrent aux citoyens quels sont leurs problèmes et surtout pourquoi ils ne répondent pas comme il faut aux besoins des citoyens dit le député Al-Bourini.

Il ajoute que ces visites quasi-quotidiennes lui sont très utiles au niveau de l’enrichissement personnel. Elles lui permettent de mieux connaître les obstacles et les problèmes desquels souffrent ces établissements et leurs employés les pressions des lois injustes imposées sur eux. Elles lui permettent aussi de se rendre compte des vices compromettant le bon fonctionnement de ces institutions publiques comme le problème des pots-de-vin et toutes les comportements inacceptables.

« Durant notre visite à un bureau d’un ministère à Naplouse nous nous sommes réunis avec les fonctionnaires. Nous les députés avons ressenti chez eux une grande soif de discuter avec des responsables » continue Al-Bourini.

« Après les avoir remerciés pour leur bon accueil un fonctionnaire s’est mis debout et nous a dit : « C’est la première fois depuis douze ans qu’un responsable ou un député du Conseil législatif nous rend visite. J’espère qu’elle ne sera pas la première et la dernière que vous ne travaillez pas que pour les membres de votre formation que vous ne donniez des primes pas qu’à eux pour nous délaisser comme faisaient les autres. A ce moment il y a eu un silence de mort dans la salle. Nous n’avions rien à répondre. Ce qu’il venait de dire n’étant pas une simple fiction » raconte-il.

« Je n’avais qu’à me remettre droit et à leur affirmer que nous ne sommes pas uniquement les députés du Hamas que nous représentons le peuple tout entier tous ses partis et toutes ses formations que nous tentons de toutes nos forces de les aider eux et les autres citoyens que nous n’oublierons ce que nous venions d’entendre dès que nous sortirons. Ils nous ont chaleureusement applaudis » relate-t-il.

Après avoir entendu quelques histoires d’injustice que les fonctionnaires avaient subies le député Al-Bourini fait part de ses constatations en disant que l’héritage est très lourd que les députés restent le seul recours à tout citoyen pour parler de ses soucis. « Cela renforce notre volonté de travailler sérieusement pour offrir à ceux-là une vie rassurée ».


Réalisations

Les visites ne sont pas effectuées pour seulement entendre les problèmes des fonctionnaires mais également pour connaître leurs réalisations.

A titre d’exemple Al-Bourini affirme que la visite du siège du Croissant Rouge Palestinien (CRP) était fructueuse. Cette mission humanitaire ne consiste pas uniquement en des ambulances transportant les malades et les blessés. « Elle s’occupe particulièrement d’une tranche (de la société) ayant des besoins spéciaux » constate Al-Bourini. Il ajoute que les services offerts aux sourds aux muets aux aliénés sont vraiment étonnants malgré les graves problèmes financiers.

Le laboratoire d’analyse de la terre et de l’huile d’olive est un autre exemple bien probant de ces établissements dans lesquels des citoyens honnêtes travaillent jour et nuit pour servir leur patrie la Palestine dit Abou Ali.

Finalement les deux députés nous confirment leur intention de continuer à entendre les citoyens pour les défendre et pour les servir.

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