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Obstination palestinienne et répression israélienne sanglante

samedi 12-mai-2018

Dès le matin des milliers de Palestiniens de la bande de Ghaza se sont dirigés vers les cinq sites de regroupement mis en place par les organisateurs de «La grande marche du retour» tout le long de la frontière avec Israël. Dans ces endroits ont été montées des dizaines de tentes symbolisant les camps de réfugiés et des aires de jeux ont été aménagés.
La journée d’hier était le 7e vendredi consécutif des manifestations populaires pacifiques réclamant le droit de retour des réfugiés palestiniens selon la résolution 194 des Nations unies. La grande marche du retour lancée le 30 mars est durement réprimée par des forces de l’armée israélienne renforcées par des centaines de tireurs d’élite qui utilisent des balles réelles et même des balles explosives contre des manifestants pacifiques désarmés qui hissent des drapeaux palestiniens et lancent des slogans appelant au retour des réfugiés ainsi qu’à la fin de l’occupation.
Avant les victimes de ce vendredi les soldats israéliens avaient déjà tué 51 Palestiniens dont deux journalistes et six enfants. Tous ces morts qui n’ont pas réussi à faire bouger la communauté internationale pour arrêter le massacre prouvent que les soldats israéliens ont reçu des ordres de tirer sur n’importe qui sans distinction d’âge de sexe ou de profession.
Les deux journalistes tués par les snipers israéliens portaient des gilets sur lesquels était inscrit le mot presse de façon bien visible. Un grand nombre de professionnels de la santé des ambulanciers et des secouristes ont été diversement blessés depuis le 30 mars.
Pour tenter de minimiser les pertes humaines et réduire le nombre de blessés qui a dépassé le seuil des 7000 selon des sources du ministère de la Santé palestinienne à Ghaza le coordonnateur spécial des Nations unies pour le processus de paix au Moyen-Orient Nickolay Mladenov a adressé un message urgent au mouvement Hamas qui contrôle la bande de Ghaza depuis l’été 2007 et à Israël. «J’appelle le mouvement Hamas et toutes les parties concernées à éviter la provocation et les frictions à la frontière de Ghaza et il faut qu’Israël calcule son recours à la force et limite l’utilisation de balles réelles» a dit le responsable onusien. Hier en début d’après-midi un jeune Palestinien avait été tué à l’est de Djabalia au nord de l’enclave palestinienne.
36 Palestiniens avaient été blessés par balles dont quatre grièvement. Un bilan provisoire qui ne cessera de s’alourdir jusqu’à la tombée de la nuit qui marque le retour des manifestants chez eux.
De son côté le chef du mouvement Hamas a Ghaza Yahia Senouar avait déclaré la veille de cette nouvelle journée de protestations populaires à des représentants de la presse étrangère «qu’il n’y a pas de négociations entre le mouvement Hamas et l’occupation» soulignant qu’il n’y a aucun dialogue autour d’une trêve de longue ou de courte durée.
Le responsable hamassoui a nié que son mouvement ait reçu des propositions pour arrêter «La marche du retour» mais que les discussions avec certaines parties étrangères ont tourné autour de la résolution du problème et de ce qu’il faut faire pour éviter d’aller vers un grand conflit armé. Certains médias essentiellement israéliens ont parlé de l’intervention de médiateurs internationaux auprès du Hamas pour empêcher une escalade à la frontière entre la bande de Ghaza et Israël.

Le 14 mai date cruciale
L’administration américaine du président Donald Trump a choisi le 14 mai date de la proclamation de l’Etat d’Israël en 1948 synonyme de la Catastrophe palestinienne pour transférer l’ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv vers Al Qods (Jérusalem) qu’elle avait reconnue le 6 décembre 2017 comme capitale de l’Etat d’Israël en contradiction avec le droit international et la légitimité internationale qui considèrent la partie Est de cette ville comme territoire palestinien occupé. Cette décision saluée par le gouvernement israélien de droite a entraîné une rupture des relations palestino-américaines et a poussé les Palestiniens à rejeter tout rôle d’intermédiaire ou de parrains des Etats-Unis dans tout processus de paix futur comme c’était le cas depuis la conclusion des accords d’Oslo en 1993.
La Direction palestinienne exige la mise en place d’un mécanisme multilatéral pour parrainer le processus de paix basé sur les résolutions de la légitimité internationale. Les manifestations de la marche du retour devraient culminer avec cette date fatidique. Israël craint que les dizaines de milliers de manifestants attendus ce jour ne prennent d’assaut la clôture de séparation qui tient lieu de ligne de frontière et des retombées sur la scène internationale en cas d’un grand massacre.
Le comité organisateur de La Grande marche affirme que ces activités populaires se poursuivront au-delà du jour de la Nakba palestinienne quoi qu’il arrive. Sur le terrain alors que ces manifestations sont en train de se transformer en une nouvelle méthode de lutte portant «l’enseigne» palestinienne à l’image des deux Intifadhas de 1987 et de 2000 les jeunes ne cessent d’inventer des moyens de lutte qui posent un véritable casse-tête à la plus grande force militaire dans la région. Il s’agit des cerfs-volants incendiaires.
Ce sont de simples cerfs-volants en papier ou en nylon transparent difficiles à détecter auxquels on attache un morceau de tissu imbibé de liquide inflammable auquel on met le feu. Les jeunes font voler ces cerfs-volants au-dessus de la frontière et les laissent tomber en territoire israélien ce qui provoque de grands incendies surtout dans les champs de blé dans les terres agricoles ou même dans les forêts. Trois colons israéliens ont voulu utiliser cette «arme» contre la bande de Ghaza mais leur cerf-volant incendiaire est tombé sur des terres agricoles israéliennes dans la région de «Nahel Oz» où il a provoqué un gigantesque incendie.
Un incident largement partagé au niveau des réseaux sociaux avec des commentaires sarcastiques de la part des jeunes Palestiniens. Certains responsables israéliens ont appelé à considérer les envoyeurs de cerfs-volants comme des tireurs de missiles et de les cibler avec tous les moyens disponibles. Cette nouvelle «arme» palestinienne a déjà fait subir des dizaines de millions de dollars de pertes aux colonies.

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