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Les sionistes de Belgique et de France s’échinent à détourner l’attention des massacres commis par l’armée israélienne (2)

mardi 24-avril-2018

En France c’est Philippe Val ancien patron de “Charlie Hebdo” et ancien directeur de “France-Inter” propagandiste pro-israélien 1 maintes et maintes fois pris en flagrant délit de mensonge de manipulation et d’islamophobie qui a pris l’initiative d’un “manifeste” publié dans le quotidien “Le Parisien” qui a été signé par plus de 250 personnalités dont certaines sont très connues… notamment pour être elles-mêmes à des degrés divers des rouages de la machine à propagande israélienne dans les sphères artistique politique médiatique…

Un tweet édifiant de BHL diffusé en novembre 2016 résume la bêtise et l’ordure dont le personnage est coutumier
Il suffit de citer les noms de Bernard-Henry Levy; Elisabeth Badinter Nicolas Sarkozy ; Pascal Bruckner; Bertrand Delanoë; Manuel Valls; le (pseudo) imam de Drancy Hassen Chalghoumi; Yann Moix; Joann Sfar; Luc Ferry; Laurent Wauquiez; Pierre-André Taguieff; Georges Bensoussan; Christian Estrosi; Eric Ciotti; Alain Finkielkraut; Daniel Leconte; Gilles Clavreul; Habib Meyer; Frédéric Encel; Frédéric Haziza; Richard Prasquier; Jacques Tarnéro; Sammy Ghozlan;… pour réaliser que ce manifeste a suscité un certain engouement dans les milieux réactionnaires en question. Retracer ici le pédigrée politique de chacun de ces personnages serait certes édifiant mais hélas trop long.
C’est un texte dont seuls les relents racistes surpassent l’outrance des exagérations et des mensonges qu’il contient. Ces 250 + leaders d’opinion affirment tout bonnement que les Juifs de France subissent rien de moins qu’ “une épuration ethnique à bas bruit”.
Ce manifeste fait écho aux propos d’Ariel Sharon : «Je propose à tous les juifs de venir en Israël c’est absolument nécessaire pour les juifs de France et ils doivent bouger immédiatement» avait déclaré le Premier ministre israélien persuadé que «en France il se répand un antisémitisme déchaîné». C’était en juillet 2004 et on doit bien constater que 14 ans pour une épuration ethnique aussi faible c’est très très inférieur aux standards de performance qu’Israël applique à ses propres “nettoyages”.
Dominique Vidal a réagi à cette publication avec pondération et une finesse d’analyse que lui apporte sa très bonne connaissance du problème dont il s’agit réellement : la lutte des Palestiniens contre le colonialisme israélien.
Je partage avec les signataires du Manifeste des 300 une seule conviction : la lutte contre l’antisémitisme constitue un impératif moral et politique majeur dans une société encore rongée par toutes les formes de racisme. Il en va de l’avenir de la démocratie et donc de la République. Mais je ne suis d’accord ni avec leur analyse du phénomène ni avec leur démarche pour le combattre.
Et pour cause : ils ignorent complètement les indications que nous donne depuis des années la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) avec laquelle je le rappelle les institutions et organismes communautaires juifs collaborent pourtant étroitement. Le «Rapport sur la lutte contre le racisme l’antisémitisme et la xénophobie» que la Commission publie chaque année met à la fois à notre disposition un état de l’opinion et une évaluation des violences perpétrées.
Quelles leçons se dégagent du travail des sondeurs des sociologues et du ministère de l’Intérieur ?
– Que l’idéologie antisémite n’a cessé de reculer parmi nos concitoyens depuis la Seconde Guerre mondiale au point d’y devenir marginale : 89% d’entre eux considèrent les Juifs comme «des Français comme les autres» soit une proportion supérieure de 8 points à celle observée pour les musulmans et de 30 points comparée à celle des Roms;
– Qu’en revanche les préjugés antisémites bien qu’en diminution restent influents si bien que 35% des Français pensent encore que «les Juifs ont un rapport particulier à l’argent» 40% que «pour les Juifs français Israël compte plus que la France» ou 22% que «les Juifs ont trop de pouvoir»;
– Que les violences anti-juives après un pic au début du siècle ont connu depuis une décrue progressive confirmée en 2017. Les violences antimusulmans elles ont culminé en 2015 alimentées par l’horreur des attentats terroristes mais reflué elles aussi depuis. Rapportés au nombre de personnes concernées les chiffres montrent que les Juifs constituent la principale cible des actes racistes par ailleurs moins nombreux mais plus violents ;
– Que pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale des Juifs ont été assassinés en tant que tels – indépendamment des attentats terroristes comme ceux de la synagogue de la rue Copernic ou de la rue des Rosiers. Si certains de ces meurtres sont indiscutablement antisémites comme ceux de Mohamed Merah ou d’Amedi Coulibaly d’autres imbriquent haine des Juifs motivations crapuleuses voire signes de maladie mentale ;
– Que cet antisémitisme – idéologie préjugés violences – est le fait de groupes divers. S’il reste caractéristique de l’extrême droite y compris du Front national dont la «dédiabolisation» n’a pas éradiqué le vieux racisme anti-juif et le négationnisme cet antisémitisme s’est aussi développé parmi les enfants de l’immigration. Mais une sociologue comme Nonna Mayer met en garde contre le concept de «nouvel antisémitisme» inspiré des thèses de Pierre-André Taguieff qui écrit-elle «voit un antisémitisme masqué derrière la critique d’Israël et du sionisme au nom de l’antiracisme et des droits de l’homme et porté tant par l’islamisme radical que par les idéologies tiers-mondistes d’extrême gauche».
Ces analyses on en conviendra tranchent avec le simplisme et l’alarmisme du Manifeste de Philippe Val. Tout ce qui est excessif ne compte pas disait Talleyrand : comment peut-on parler à propos des Juifs français de « terreur » ou d’«épuration ethnique» ? Mais surtout les pistes que suggèrent les signataires sont de fausses pistes le plus souvent dangereuses :
– faire du seul islam radical la cause de la violence antijuive c’est ignorer une partie importante du phénomène. D’abord parce que je l’ai rappelé l’antisémitisme de l’extrême droite reste vivace et souvent violent. Ensuite parce que même parmi les jeunes de banlieue la violence – comme d’ailleurs le djihadisme – n’a pas qu’une dimension idéologique ou religieuse : elle s’enracine aussi n’en déplaise aux signataires dans la désespérance sociale elle-même produite par les discriminations économiques sociales et ethniques qui les frappent dans notre société. Autrement dit la vigilance et la répression nécessaires doivent aller de pair avec des efforts d’intégration consi¬dérables. Pour que la République se réconcilie avec sa jeunesse y compris immigrée.
– Dénoncer « l’antisémitisme d’une partie de la gauche radicale qui a trouvé dans l’antisionisme l’alibi pour transformer les bourreaux des Juifs en victimes de la société» (sic) c’est tout simplement infâme. Mais d’où sort ce fantasme d’une extrême gauche antisémite en France aujourd’hui ? De qui parle-t-on ? Des communistes ? Des “insoumis” 2 ? Des écologistes ? Des trotskistes ? Des chrétiens de gauche ? Aucun de ces partis groupes ou mouvements n’a jamais flirté de près ou de loin avec la haine des Juifs ! Au contraire c’est de ce côté-là que les Juifs ont trouvé à l’heure du plus grand péril leurs défenseurs les plus héroïques.
Faut-il rappeler qu’en France contrairement à la plupart des autres pays occupés la solidarité populaire des commu¬nistes aux gaullistes en passant par les chrétiens a permis à près de quatre cinquièmes des Juifs d’échapper au génocide ?
– Infâme cette affirmation relève aussi de l’analphabétisme historique. L’antisémitisme est un délit poursuivi à juste titre comme toutes les formes de racisme par les lois anciennes et récentes de la République. L’antisionisme lui est une opinion selon laquelle Theodor Herzl a eu tort de considérer les Juifs comme inassimilables et de prôner en conséquence leur rassemblement dans un État qui leur soit propre. L’immense majorité des Juifs jusqu’en 1939 s’est opposée au projet sioniste : à cette date la communauté juive de Palestine ne représente que 25% de la population juive mondiale. Après le génocide nazi des centaines de milliers de survivants qui n’avaient pas où aller faute de visas américains ont choisi de rebâtir leur vie en Israël. Il en ira de même pour les Juifs des pays arabes puis pour les Juifs soviétiques venus par nécessité plus que par choix sioniste. Et malgré ces vagues d’immigration la majorité des Juifs vivent ailleurs qu’en Israël et ils s’intègrent si bien en Amérique et en Europe que la majorité d’entre eux y concluent des mariages «mixtes». En quoi ces rappels historiques relèveraient-ils de l’antisémitisme ?
– Avec la conclusion du Manifeste on sombre dans l’absurdité pure et simple. Les signataires demandent que «les versets du Coran appelant au meurtre et au châtiment des juifs des chrétiens et des incroyants soient frappés d’obsolescence par les autorités théologiques comme le furent les incohérences de la Bible et l’antisémitisme catholique aboli par Vatican II afin qu’aucun croyant ne puisse s’appuyer sur un texte sacré pour commettre un crime».
J’avoue avoir du mal à imaginer que tant de personnalités ignorent un fait simple: si l’Église catholique a pu renoncer dans son discours à la dénonciation des Juifs comme un «peuple déicide» responsable de siècles de massacres en Europe c’est qu’elle s’organise autour d’une structure hiérarchique avec un clergé un pape et des conciles. Tel n’est pas le cas de l’islam qui ne dispose pas d’«autorités théologiques» à même de modifier des versets du Coran. Il en va d’ailleurs de même du judaïsme où personne n’est en droit de censurer les commentaires du Talmud contre les goyim et encore moins les nombreux appels au génocide que contient l’Ancien Testament – et que pourtant des dirigeants religieux et politiques invoquent pour justifier le sort fait aux Palestiniens. Si les Livres saints étaient amendables ça se saurait !
– Voilà pour conclure le grand absent du «Manifeste» : le conflit israélo-palestinien. Cette lâcheté sans doute nécessaire pour bricoler un groupe aussi hétéroclite est absurde. Qui osera le nier ? Les massacres de ces dernières semaines contre les manifestations de Gaza justifiés par une partie des signataires provoquent par exemple plus d’antisémitisme que tous les versets dénoncés du Coran. De quand date la dernière explosion de violences contre les Juifs dans notre pays sinon de la Seconde Intifada et de sa répression brutale ?
Et la droite et l’extrême droite israéliennes nous annoncent bien pire avec l’annexion annoncée de la Cisjordanie l’enterrement de la solution des deux États et la perspective d’un seul État où les Palestiniens annexés avec leur terre n’auraient pas le droit de vote… La paix au Proche-Orient ne fera pas disparaître miraculeusement l’antisémitisme mais elle y contribuera décisivement : raison de plus pour s’engager sur ce chemin.
Un dernier mot : hiérarchiser les racismes c’est tomber dans le racisme. Et hiérarchiser le combat contre le racisme c’est le saboter. Cette lutte indispensable nous la remporterons ensemble ou jamais. Avec détermination et sang froid.

D’autres voix se sont élevées pour dénoncer la mauvaise action que constitue ce manifeste islamophobe honteux dont celle du journaliste et chroniqueur Claude Askolovitch qui s’exprime explicitement en tant que Juif et écrit notamment : «On reproche d’abord aux musulmans d’être ici d’ici. L’antisémitisme est un autre élément à charge de preuve: une bonne raison progressiste de détester celles et ceux voilées barbus dont on ne veut pas» pour dénoncer un texte néfaste.
«On nous écrit des manifestes comme si des manifestes allaient sauver les juifs et nous faire renaître au doute ? Il fut un temps où les ratonnades étaient le folklore sanglant de ce pays. On tirait sur des Arabes comme une distraction à Marseille ou ailleurs c’était un horrible opium d’une partie du peuple. Les juifs sont désormais visés par quelques-uns d’une autre partie du peuple. Juif moi-même cela me navre et m’affole et j’aime au fond que l’on s’en alarme. Mais juif pourtant et français je ne me console pas que tous ensemble tant de gens importants m’interdisent d’aimer mon frère musulman en dépit de lui-même parfois» écrit-il encore.

Notes

1. En août 2017 Philippe Val déclarait à “Actualité Juive” : “Bien que je ne sois pas juif je me sens citoyen d’Israël”. Quelque chose a probablement échappé à Val quant à la nature de l’État d’Israël. En avril 2016 il avait dit dans une interview avec une radio de Tel Aviv : “En Israël je suis chez moi… on est de la même famille on s’aime… on a cette complicité merveilleuse. J’ai senti une espèce d’affection spontanée pour l’état d’Israël… en arrivant à Ben Gourion pratiquement… j’ai senti un truc vachement émouvant.. un bout de ma patrie” – NDLR
2. Il s’agit du mouvement “La France Insoumise” dont Jean-Luc Mélanchon est un des leaders – NDLR

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