Thu 4-July-2024

Des intellectuels français réclament le droit de contester librement les politiques israéliennes

samedi 10-février-2018

Des intellectuels français et responsables du mouvement associatif veulent conquérir en France le droit de contester «librement» la politique israélienne de condamner son mépris du droit international et de dénoncer les injustices subies par le peuple palestinien.
«A-t-on le droit en France de contester la politique israélienne de condamner son mépris du droit international de dénoncer les injustices subies par le peuple palestinien? Et ce dans une période où le peuple palestinien est de plus en plus menacé par la colonisation les projets d’annexion le projet de redéfinir la nature même de l’Etat d’Israël» se sont interrogés dans une tribune publiée par ces intellectuels dont parmi eux le géo- politologue Pascal Boniface le professeur et essayiste Rony Brauman et le journaliste et historien Dominique Vidal. Ils soutiennent que quiconque a envie de contester la politique israélienne «va se poser la question des attaques auxquelles il ou elle risque d’être confronté: insultes intimidation pressions amalgames délégitimation accusations infâmantes d’antisémitisme» dénonçant cette «forme de peur et d’autocensure qui s’installe» en France.
L’un des signataires de cette tribune ont-ils rappelé est toujours soumis aux attaques de ses détracteurs y compris d’un ancien Premier ministre seize ans après avoir écrit une note interne au Parti socialiste sur l’orientation de sa politique israélo-palestinienne indiquant que des élus français sont interdits en novembre dernier de se rendre en Israël «sous prétexte qu’ils avaient demandé à rendre visite à Marwan Barghouthi le Mandela palestinien dans la prison où il est détenu par Israël». Ces intellectuels dont parmi eux figurent également Ivar Ekeland ancien président de l’Université Paris Dauphine Bertrand Heilbronn président de l’Association France Palestine Solidarité et Renée Le Mignot co-présidente du MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples) ont critiqué les «inconditionnels» de la politique israélienne en France qui «font la promotion d’une +définition+ de l’antisémitisme qui prendrait en exemple la critique +excessive+ de la politique israélienne» déplorant le rétrécissement en France de la liberté dexpression et d’action citoyenne lorsqu’il s’agit de défendre le droit des Palestiniens. Ils citent en exemple les tentatives de «diabolisation» des campagnes de Boycott-Désinvestissement-Sanctions (BDS) que «chacun a le droit d’approuver ou non mais qui ne sont qu’un moyen pacifique de tenter d’imposer le droit». A cet effet ils annoncent la tenue lundi d’un colloque au Sénat pour débattre «sans tabou» des amalgames et des attaques en recherchant leurs causes possibles en France.
L’objectif de cette rencontre est de «montrer la puissance et la détermination du pouvoir israélien qui s’exprime au grand jour en mettant des moyens considérables pour faire taire la contestation de sa politique partout dans le monde». «Face à la politique irresponsable du gouvernement israélien et de son allié états-unien qui risque encore de connaître de nouveaux développements la France a besoin d’un débat citoyen démocratique un débat qui peut être vigoureux mais doit être exempt d’attaques personnelles et de coups bas» ont-ils conclu.

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