Sat 6-July-2024

Israël applique une politique délibérée de terreur contre les enfants palestiniens

mardi 9-janvier-2018

Au début de la deuxième intifada en 2000 l’image emblématique de Mohammad al-Durra un jeune palestinien de 12 ans est apparue protégé des tirs israéliens par son père qui suppliait les soldats d’arrêter de tirer. Les balles ont cependant continué à pleuvoir et al-Durra est mort de ses blessures. Moins d’un mois plus tard une autre image d’un enfant palestinien a fait le tour du monde. Une caméra a saisi Fares Odeh 14 ans jetant sans crainte des pierres sur un char israélien dans la Bande de Gaza. Odeh a été tué par les forces israéliennes le 8 novembre de la même année.

Haine pure

Mercredi l’armée israélienne a tué Musab Firas al-Tamimi 17 ans du village de Deir Nitham en Cisjordanie occupée faisant de lui le premier palestinien tué en 2018.
La cruauté israélienne ce que les Palestiniens considèrent comme de la haine pure envers leurs enfants a été incarnée par l’assassinat le 5 octobre 2004 de Iman Darweesh al-Hams 13 ans. Les soldats israéliens lui ont tiré dessus depuis un poste d’observation installé dans ce qu’Israël appelle la « no-man zone » près de la route Philadelphi à Rafah.

Comme si cela ne suffisait pas le commandant de l’armée israélienne a vidé tout le chargeur de son fusil automatique dans le corps de Hams. Un an plus tard au cours de son procès ce commandant n’a exprimé aucun regret de ses actes et a déclaré qu’il aurait « fait pareil si la fille avait trois ans. »
Il a été blanchi de toutes les charges majeures.
Selon DCI-Palestine (Defence for Children International-Palestine) 595 enfants ont été tués pendant la deuxième intifada au cours de laquelle les assassinats ci-dessus ont eu lieu.
Ces dernières années les enfants de Gaza ont souffert à maintes reprises des exactions de l’armée israélienne en particulier au cours des trois dernières attaques majeures. La guerre de 2008-2009 a entraîné la mort de 280 enfants. Le nombre d’enfants morts dans la guerre de 2012 est de 33 et dans la guerre la plus récente en 2014 490 enfants palestiniens ont été tués sous les tirs israéliens.
Dans la période entre 2000 et 2017 DCI-Palestine rapporte que 2.022 enfants palestiniens ont perdu la vie aux mains des forces israéliennes soit une moyenne de 25 par mois. Au cours de la même période 137 enfants israéliens ont été tués par des Palestiniens.
Il ne s’agit pas bien sûr d’opposer des chiffres mais cela donne une indication de l’impact terrible de l’occupation israélienne et des guerres répétées contre le Palestiniens en particulier sur les enfants.
Il est important de noter que contrairement aux enfants israéliens tués dans le « conflit* » la plupart des enfants palestiniens tués par Israël sont anonymes et font partie du comptage de morts. Les médias israéliens s’assurent que les noms et les images des enfants israéliens morts soient diffusés le plus largement que possible. Les Palestiniens n’ont pas la même audience.

Des enfants dans les tribunaux militaires

Il n’y a aucun enfant israélien détenu par les Palestiniens. Mais il y a environ 450 enfants palestiniens placés en détention par Israël. Ils sont jugés par des tribunaux militaires emmenés menottés devant les juges militaires – comme le monde l’a vu après qu’Ahed al-Tamimi 16 ans a été enlevée aux premiers heures du 20 décembre 2016.
Selon DCI-Palestine 500 à 700 enfants palestiniens sont détenus chaque année par Israël. L’accusation la plus courante est le jet de pierre. DCI-Palestine dit cependant que depuis 2000 au moins 8.000 enfants palestiniens ont été arrêtés et poursuivis dans le système de détention militaire israélien.
DCI-Palestine rapporte que dans 590 cas documentés entre 2012 et 2016 72 % des enfants palestiniens détenus ont fait état de violences physiques et 66 % de violences verbales et d’humiliation.
Selon Khaled Quzmar directeur général de DCI-Palestine « malgré les contacts continus avec les organes de l’ONU et les appels répétés au respect du droit international l’armée et la police israéliennes continuent les arrestations nocturnes la violence physique la coercition et les menaces contre les enfants palestiniens. »

Mohammad al-Durra et son père

Fares Odeh

Source : Middle East Eye

Traduction : MR pour ISM

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