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Pour le Pape François le dialogue interreligieux meilleur moyen d’éviter la guerre ?

lundi 15-juin-2015

Il est parfois dans la vie des moments de grâce ; moments qui passent souvent inaperçus dans le maelstrom médiatique. Ainsi le récent voyage du Pape François en ex-Yougoslavie heureusement relaté par Le Figaro.

D’où ces témoignages poignants. Celui d’un prêtre orthodoxe torturé pour avoir dénoncé les crimes de ses coreligionnaires serbes. Cet autre prêtre catholique lui aussi durement malmené par des Serbes au simple motif qu’il protégeait des musulmans. Cette religieuse catholique encore menacée de viol et de mort si elle ne se
convertissait pas sur le champ à l’islam. Point commun de ces histoires ? Leurs trois protagonistes furent sauvés par de saintes personnes qui pourtant professaient une autre religion… 

D’où encore ces propos du Pape parfaitement improvisés – devant la gravité de ces témoignages il a jeté au vent les feuillets de son discours – : « Vous n’avez pas le droit d’oublier votre histoire non pour ne pas oublier mais pour faire la paix. Non pour ressasser ces étranges situations mais pour aimer ! Un homme ou une femme qui se recommande du Christ et qui ne sait pas pardonner ne sert à rien. Ainsi les clercs ou religieux mondains sont une caricature ! Ils ont perdu la mémoire de Jésus crucifié… N’oubliez jamais vos martyrs qui ont certes transmis la foi mais qui ont surtout montré comment on vit la foi. »

Mieux évoquant ces “Justes” ayant sauvé des être humains catholiques musulmans et orthodoxes professant une autre fois que la leur François a eu ces mots définitifs : « Le bourreau cruel a été visité par l’Esprit. Il a vu en cette religieuse l’image de sa mère ce qui a retourné son cœur. Cette femme musulmane d’une autre religion a aimé. Cette croyance en Dieu a fait le bien. Il est donc toujours possible de faire le bien car nous sommes tous des fils de Dieu des frères. »

Au terme de ce voyage et continuant de dédaigner les notes préparées par son administration le Pape ajoute encore : « Dans la guerre mondiale que nous traversons actuellement il y a eu tant et tant de cruautés nous devons répondre par la tendresse la fraternité et le pardon. Voilà l’importance de la croix du Christ. » Et le même grand homme de poursuivre : « Quand un pont n’est pas utilisé pour aller l’un vers l’autre mais qu’il est un pont interdit
il devient la ruine d’une existence. Or la fraternité c’est l’union pour faire des ponts et faire en sorte qu’on puisse aller d’un bout à l’autre. (…) Votre vocation vous les jeunes est de ne jamais construire des murs seulement des ponts. »

Il est un fait qu’en ces temps de troubles de telles paroles sont des plus réconfortantes : « Nous ne sommes pas “eux et nous” nous sommes “nous”. Nous voulons être “nous” pour ne pas détruire. Tu es musulman tu es juif tu es orthodoxe tu es catholique… Mais nous sommes “nous”. Cela c’est faire la paix. » Certe subsistent encore des
problèmes c’est le moins qu’on puisse prétendre. Et c’est à l’occasion d’une dernière messe dite en latin que conclut de la sorte ce Pape hors du commun : « Les relations cordiales et fraternelles entre musulmans juifs et chrétiens revêtent une importance qui va bien au-delà des frontières d’un pays. Elles témoignent au monde entier que la collaboration entre diverses ethnies et religions en vue du bien commun est possible qu’un pluralisme de culture et de traditions peut subsister. »

Dans le même temps le  Vatican reconnaissait officiellement l’État de Palestine. Cet homme marchera décidément toujours debout sur la voie droite celle de ce Dieu qui nonobstant nous est commun à tous… 

 

Daoud ERTEGUN

 

Publié sur le site
filsdefrance.fr

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