Sacré Pape ! Sacré François ! Toujours là où on ne l’attend pas… Dès le début de son “mandat” il avait donné le ton alors simple évêque argentin : « Quand je défend les pauvres on m’applaudit.
Quand je pose la question consistant à savoir pourquoi structurellement les pauvres sont programmés à le rester on me traite de communiste… » Phrase à méditer.
Ainsi ce vendredi 15 mai dernier le Vatican a-t-il officiellement reconnu « l’État de Palestine ». Joutes byzantines obligent certains lui ont reproché de ne pas avoir tout simplement évoqué un « État palestinien »…
Cette formulation remonte en fait à 2013 date à laquelle la Palestine fut admise en tant « qu’État observateur
à l’ONU » d’où la qualification de Kassissieh Issa « en tant que « ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire représentant de l’État de Palestine auprès du Saint-Siège. »
Voilà pour la sémantique vaticane. D’un point de vue plus diplomatique Federico Lombardi porte-parole officiel du Vatican se charge du reste : « Ce qui est nouveau c’est que pour la première fois cela est exprimé à l’occasion d’un accord. » Ce qui signifie déclaration une fois décryptée que pour le Pape la Palestine a vocation à devenir un État comme les autres. Il ne s’agit évidemment pas pour les catholiques d’une sorte de révolution copernicienne mais de la conclusion logique d’un long cheminement certes parsemé d’embuches mais logique à la fin des fins.
D’ailleurs comme le hasard fait bien les choses et que ce dernier est généralement étranger aux arcanes du Vatican le Pape François vient de canoniser quatre femmes dont deux… Palestiniennes Mariam Barwadi et Marie-Alphonsine Ghattas ainsi que deux autres bonnes sœurs dont la Française Jeanne-Émilie de Villeneuve et l’Italienne Maria Christina Brando. Au premier rang de cette cérémonie le Président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.
Sacré Pape ! Sacré François disions-nous plus haut qui d’une pierre deux coups a rappelé ce que le Vatican avait à dire en cet Orient en proie aux affres que l’on sait.
La France elle s’est contentée d’envoyer le premier de ses flics Bernard Cazeneuve. Au sortir de la messe le Pape François a préféré étreindre l’un plutôt que l’autre. Vive François !
Jean France-Martin
