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Un soldat de Tsahal l’avoue : « J’ai visé de cibles civiles parfois juste pour le plaisir… »

mercredi 6-mai-2015

Malgré chape de plomb et loi du silence il advient malgré tout que certaines informations venues d’Israël nous parviennent en France. Ainsi ce remarquable reportage du Monde daté du 4 mai dernier.

 

De quoi s’agit-il du simple témoignage d’un soldat de Tsahal ayant participé à l’opération Bordure protectrice dans la Bande Gaza à l’été 2014. Manifestement l’homme n’a pas demandé à intégrer l’armée israélienne ; mais personne non plus ne lui en laissé le choix tant le service militaire fait partie intégrante de cet État éternellement en guerre. Simple tankiste son officier lui dit seulement : « Demain soir on entrera dans la Bande de Gaza. Il faut penser à nos familles à nos foyers. Ce qu’on fait c’est pour leur sécurité. (…) Il y a un cercle imaginaire de deux cent mètres autour de nos forces. Si on voit quelque chose à
l’intérieure on a le droit de tirer. »

 

Le soldat en question y croit ayant été formaté pour cela. Mais en vient malgré tout à se poser des questions. Que faire quand un civil croise son char ? Réponse de sa hiérarchie : « Si une personne voit un char et ne s’enfuit pas elle n’est pas innocente et peut être tuée… » Voilà qui a au moins le mérite de la clarté. Et puis “l’ennemi” ce n’est qu’un “terroriste” ; donc pas un véritable être humain juste une chose : « L’arme la plus efficace c’était l’obus. Lorsqu’il y avait un mouvement clair qu’une fenêtre s’ouvrait obus. Lorsqu’une voiture bougeait et que je devais la viser obus. On a visé des choses pas des personnes. On n’a jamais vu des êtres humains de près. »

 

Pourtant ce  soldat israélien entraîné dans une guerre n’étant pas forcément la sienne commence à connaître des instants de doute des moments de peur : « Il m’est arrivé de prendre la mitrailleuse pour viser à côté d’eux [les civils de Gaza NDLR] pour leur faire peur car on avait peur aussi. (…) On a toujours comparé le Hamas au Hezbollah libanais qui est vu comme l’élite de l’élite. Le Hamas ce sont des semi-pros qui nous font peur quand même… »

 

Toujours selon ce même soldat israélien ce terrible aveu relatif à la déshumanisation programmée de l’adversaire : « Je n’ai jamais vu un combattant du Hamas. Ils sont très sournois. Ils se déplacent dans des tunnels… » Comme des rats qu’il convient d’écraser somme toute. Nous sommes donc loin de Tsahal ayant la réputation autoproclamée d’être « l’armée la plus morale du monde ».
D’où cet épisode relatif à un adolescent dont le seul crime était d’être juché sur une bicyclette : « On l’a
visé avec une mitraillette de calibre 50 une arme pas du tout précise. J’ai tiré à côté et devant lui. Je ne l’ai pas vraiment ajusté. Il a détalé si vite plus vite qu’Armstrong que tout le monde a ri. C’est l’épisode dont j’ai le
plus honte… »

 

Le mal qu’on fait on le reçoit fatalement en retour est-il écrit dans les traditions ancestrales communes à toutes les religions. D’où cet ultime déclaration de notre soldat : « J’ai visé des cibles civiles parfois juste pour le plaisir. » Voilà un humain qui vivra à jamais avec ce terrible remord. Que les hommes lui pardonnent ses atroces actions ; et que Dieu prenne en compte son sincère repentir au moment du jugement qui nous attend tous.

 

Jean France-Martin CPI

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